Je soupire longuement tandis que je me dirige d’un pas rapide et relativement agacé vers le lieu prompt aux soins et aux examens médicaux en tout genre. L’idée en elle-même n’est pas des plus dérangeant, étant habitué à ce genre des visites des plus ennuyeuses, me faisant palper le corps pas un homme inconnu à la barbe grisonnante, soit disant « médecin de la famille », j’acceptais ses mains sans aucuns sous entendus sur ma peau fine, glissant avec dextérité sans jamais réveiller en moi quoi que ce soit qui pu être indécent, cet homme en qui j’avais pleinement confiance et savait mettre à l’aise ma nature prude. L’extrême opposé de celui que le destin me force à rencontrer pour la seconde fois… Dans son antre qui plus est, je ne pouvais pas espérer meilleur endroit…
C’est dans un long soupire que je me décharge de mon habituel politesse, cette dernière demeurant inutile avec ce personnage, m’engouffrant dans le sas, me permettant l’effronterie de ne pas signaler ma présence, montrant dans mon attitude entière l’ennui incommensurable que me provoque ma présence en ce lieu, m’adossant lourdement contre l’encadrement de porte. Je n’ai aucunement envie d’être ici, et si mon sens du devoir ne me rattraperait pas, je partirais en courant, sachant ce que je risque dans cette pièce, ayant pleinement conscience du danger, je ne serais jamais de taille à lutter contre un tel homme, aussi imposant que les idylliques créatures peuplant l’univers gargantuesque de Rabelais, n’étant qu’un petit homme aussi misérable que le décrivait Pascal… Sincèrement, je n’ai jamais entendu parler d’une telle visite pour les professeurs, et mon esprit carburant de plus en plus vite en vu de ma situation me crie haut et fort qu’il est potentiellement certain que je ne sois tombé dans un guet-apens.
Je le regarde travailler un moment d’un œil attentif, suivant des yeux ses mains, m’imaginant avec horreur qu’elle pourraient, au cour de cette visite, se poser sur moi, caressant ma peau comme le plus dépravé des hommes, de plus perfide des démons, cherchant ainsi à réveiller en moi un feu que je préfère taire en sa compagnie et je ne remarque qu’après un temps l’étrange prothèse venant orner l’un d’elle, forçant mon dos à se cambrer légèrement dans un petit soupire dû à un frisson parcourant ma colonne… je n’ose même pas imaginer ce que cette chose fera sur ma peau bien trop fine. Et je fais bruyamment cliqueter ma langue en fermant les yeux devant la stupidité que mon agacement à engendré. C’est en priant pour qu’il n’est rien ouïe que mon âme entière réclame ce vieil homme à la barbe grisonnante. Mais plus cela aura commencé, plus vite ce sera terminé, je reste avachi contre le plâtre froid, soupirant à nouveau en levant mon regard vers le sien, je croise mes bras sur ma poitrine en dernière protection, certes, vraiment peu effective.
- J’espère ne pas troubler votre temps Oh si précieux, mais il semblerait que cette visite soit obligatoire, non pas que la vue de votre visage me met en joie, je voudrais juste pouvoir enseigner au plus rapidement, soyez bref et rapide, je ne veux pas m’attarder.
Je quitte l’entre deux pièce confortable pour entrer dans la pièce, sans grande conviction, vétu de trois couches de vêtement donc deux bien épaisses et une plus légère, ayant eu l’ingéniosité de prévoir de quoi me substituer à l’obligation de me déshabiller intégralement si l’examen m’y oblige, ainsi qu’un simple jean’s noir cachant un pantalon plus souple et léger en soie. Je doute qu’il marchera dans mes petits artifices, mais rien ne m’empêchait vraiment d’essayer.
- 54 kilogrammes pour 1 mètres 70, maigre, je sais, ce sera bien cela en moins à faire n’est-ce pas ?
Dis-je dans un sourire qui en dit long. Le duel peut enfin commencer, ce sera auquel de nous deux craquera le premier.