Besoin d'air en arrivant ♫

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"Le train à proximité de Versailles va entrer en gare, pour plus de sécurité, veuillez rester assis jusqu'à l'arrêt complet du train. Merci et bonne journée à vous"

Ah, c'est paroles je l'ai attendu. Depuis six heures du matin, j'ai pris un train, deux bus, à nouveau un train, trois bus et de nouveau un train, pour vous dires que c'était pire que l'enfer. Mais voilà que j'y suis, Versailles, plus qu'à trouvé ma destination finale c'est à dire le lycée Suki Gakuen. Il était déjà quatorze heures et mon ventre commençait à gargouiller méchamment, du coup, je me permis une petite pause déjeuner en m'achetant un sandwich et une bouteille de soda. Une fois le ventre plein, je me remise en route à la recherche de l'établissement. La ville était incroyablement grande et d'une beauté impressionnante. Bien sur, venant de si loin, je me perdis une bonne dizaine de fois dans la ville avant de me décider à demander à un passant. Comme je suis la personne la plus chanceuse du monde, j'ai demandé à cinq personne et à chaque fois, ils étaient également étranger et ne savais pas. En gros, mon arrivée dans la ville commençait plutôt mal, enfin, je finis tout de même par trouver une dame âgée qui avait vécue tout sa vie ici et qui savait où se trouvait le lycée. Elle fut d'une gentillesse incomparable et me donna une carte avec le trajet ainsi qu'une pomme en remerciement pour lui avoir porté ses lourdes courses jusqu'au septième étage de son immeuble, l'ascenseur étant en panne.

Enfin, j'ai fini par quitté la dame à tout vitesse avec un grand sourire aux lèvres. Même si j'avais un plan, je réussis tout de même à me perdre trois fois avant d'arriver devant un bel établissement, semblant à peine construit. Les élèves affluaient dans la cour en petit groupe tandis que moi, j'étais toute seule mais j'espérais me faire beaucoup d'amis. Dans l'instant, je me pressa d'aller chercher mes horaires et d'installer mes affaires dans ma chambre. Par chance, comme j'étais arriver aujourd'hui, je ne commençais les cours que le lendemain. Comme il n'était que dix-sept heure, je me balada dans le lycée, histoire de ne pas me perdre le premier jour de cour et pour éviter de ne pas savoir où aller. Je passa un peu partout avant de voir que l'heure du couvre feu approchait à grand pas et voilà qu'en deux secondes, je courais à nouveau à en perde haleine.

Le lendemain, je commençais les cours. À ma première heure, je m'installa tout au fond de la salle, dans un coin. Le cours était intéressant, alors pendant deux heures, je passa mon temps à noté les trucs que la prof' disait. Mon deuxième cours... euh, comment dire... je me suis endormis un quart d'heure après le début et mon prof' ma réveillé avec un coup de livre, léger je précises, sur la tête en me disant que si ça ne m'intéressais pas, j'avais qu'à sortir pour prendre l'air. J'ai faillis le faire c'est ça le pire mais bon, le premier jour mieux vos ne pas trop embêter les profs sinon après, on a une mauvaise image, enfin ça dépends des élèves. L'heure du repas arriva plutôt vite, me laissant découvrir l'enfer du réfectoire quand il faut se trouver une place où s'asseoir. À force de chercher où m'asseoir, j'ai fini par me trouver une place... dans la cour sur un banc, les jambes en tailleurs et ma boite où se trouvait mon repas sur les jambes. Cet après-midi, j'avais encore deux heures de cours et ensuite, ma première de journée était fini. Pour vous dire que j'avais vraiment hâte à la fin pour pouvoir m'allonger dans un coin et ne plus bouger jusqu'au soir.

À vrai dire, ce moment de repos est arrivé plus vite que je ne le pensais mais une fois sortie de la salle de cours, il fallait bien que je trouve cet endroit où me reposer. Chaque fois que je trouvais un endroit, il y avait déjà plusieurs élèves, alors à force de monter les étages, je me retrouva sur le toit. Au premier coup d'œil, personne. Je déposa mon sac au sol, m'allongea et posa ma tête dessus. Je resta ainsi jusqu'à ce que je sois réveillé par du bruit en bas de l'immeuble. Je regarda avant de voir des plus jeunes que moi faire un match de basket. Je souris, presque à rire aux éclats, quand je remarqua une action des plus drôle. Je finis par lever la tête, me trouvant face à une vue incroyablement belle. Une envie me vint, après tout il n'y avait personne dans les environs et si je le faisais doucement, personne ne m'entendrais. Je finis par chanter, discrètement et doucement, les mains dans le dos et les yeux fermer. Mes cheveux se détachèrent grâce à un coup de vent plus violent mais ma voix ne s'en coupa pas pour autant. Mes paroles étaient presque inaudible mais ma voix était plus douce que de la soie, suivant le vent dans sa danse interminable. Je faisais tout pour ne pas chanter trop fort. À vrai dire, je n'aimais pas que l'on m'entende chanter, pour une raison que je ne dirais certainement jamais. Je finis par m'arrêter sur un son dès plus calme, ouvrant les yeux doucement pour voir la lumière du jour apparaître comme à mon premier souffle. En un instant, j'espéra juste que personne n'était monté sur le toit pendant que j'avais chanter.

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Cela faisait maintenant quelques temps que je recherchais la calme et la solitude aujourd'hui, après tout, je ne l'avais pas trouvé de toute la journée. J'aimais cette solitude, personne ne me l'accordait. Après tout, les gens aimaient ma compagnie, était-ce de ma faute? Je ne serais dire, peut etre à cause de ma réputation, de ma popularité, qui sais? Je ne cherchais pas à savoir, ni à comprendre d'ailleurs.

Je refusais de rester une seconde de plus en la compagnie de ces personnes, que j'excusais d'un revers de la main, partant vers de nouveaux horizons. Je connaissais chaque recoins, chaque pièce de ce batiment pourtant immense. Aucun endroit digne de ce nom de m'y échappait. J'y avais déjà fait les 400 coups, avec mes potes. Je ne pouvais donc pas les ignorer. Après tout, pourquoi le ferais-je? Ce serait point drôle, ni amusant. Je passais donc en revus dans ma balade, ces endroits qui me rappelait des souvenirs auquels je n'étaient pourtant pas attachés. Ces gens, ces lieux qui n'était pas moi, qui ne faisaient pas parti de moi.

Soupirant, je pensais au dernier endroit qui m'était familier et qui me rappelait la solitude que je désirais tant maintenant depuis une bonne demi heure. Le toit. Le seul endroit que les vertiges des gens n'ammène pas, que la peur du vide ou de leurs avenirs isolent. Cet endroit, il me le fallait. Je me dirigeais donc d'un pas qui se fut plus en plus présent au fil que je me rapprochait du batiment. Gravissant les marches, 4 à 4, m'arrêtant pour saluer les élèves, échanger de bribes de mots, des mots qui me semblaient pourtant futiles, je finis par être disposé devant la porte qui menait au toit.

Etrangement, je ne me sentais pas seul. Je ne l'étais pas. J'entendis un son, étranger à mes oreilles et pourtant si doux, si léger, accompagné par le vent. Comme s'ils dansaient tout les deux, dans une mélodie que seuls eux comprennaient. Ainsi donc, une chanteuse, car oui, cette voix étaie trop féminine pour etre homme, ce trouvait derrière ce mur. J'inspirais profondément et ouvrit la porte le plus délicatement possible, afin de faire le moindre bruit. Visiblement, elle même était trop concentrée pour entendre ledit bruit. Je me posta contre le mur, mains dans les poches attendant que la jolie brune cesse de rêvasser.

La mélodie cessa dans l'horizon, s'éloignant avec le vent. Je pris la parole, doucement pour ne pas la choque, bien qu'un peu agressive sur les bords.

Il fait beau, pourtant. C'est dommage de gacher le temps comme cela.

Mon sourire se faisait taquineur, plus que moqueur. En réalité, elle chantait bien. Même très bien, mais ce serait mettre mon égo de côté que d'avouer cela. Ainsi, je préferais provoquer les gens. C'était mon rôle, mon image.

Qui es-tu pour squatter mon endroit? On ne t'as donc pas prévenu que les lieux étaient déjà réserver à des élèves, petite?
Je ne pouvais m'empêcher de jouer mon role de Caid, c'était comme cela que les choses étaient. Comme au théatre, je finissais par être bon dans cette fausse image de moi même. J'étais peut être gentil et doux, au fond, mais personne ne le serait jamais, préférant donné une image néfaste pour etre seul, toujours. Je ne pouvais me découvrir d'avantage.

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Et zut ! À peine arrivée, je laisse déjà quelqu'un entendre ma voix. C'était un garçon, plutôt grand même plus que moi aux cheveux châtains et au regard moqueur. Bien qu'il m'appelle "petite", il semblait plus jeune que moi au premier regard. S'attendait-il à une réponse agressive de ma part ? Perso', je risquais pas de lui répondre méchamment. Je le regarda avec un sourire un peu niais et lui dis d'un ton amical sans grande réaction.

- Excuse-moi mais nope', on m'a pas prévenu qu'un toit était un endroit si particulier qu'il était réservé et je chantes si mal que ça ?

Je descendis du rebord, m'asseyant en tailleur, mon sac sur les genoux, toujours un sourire aux lèvres. Je chercha à l'intérieur deux secondes avant d'en sortir deux sucettes. J'en lança une au garçon, ouvrant l'autre pour la mettre dans ma bouche. Je le regardais avec un sourire niais, peu importe s'il ne veut pas que je sois là, s'il n'est pas content, il n'a cas faire comme si je n'existais pas. Je sortis également de mon sac, une petite balle rouge et molle que je m'amusa à lancé en l'air puis à rattraper, faisant le même geste en boucle. Je finis par me prendre la balle en pleine tête et à rigoler toute seule puis, je reposa mon regard sur le garçon avant de lui demander avec un ton exagéré.

- Alors, squoi' ton ptit' nom ?

Je le regardais, la tête sur le côté et la sucette roulant sur les dents en me demandant ce que ce gamin pouvait bien vouloir faire avec un regard aussi doux et un caractère aussi pourris. Est-ce qu'il mentait sur sa vrai personnalité ? Qu'est-ce que je peux être stupide quand il s'agît de réfléchir alors que j'ai mal à la tête.

[excuse que ce soit cours mais je manques d'inspiration XD]

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Regardant la jeune fille d'un air totalement égaré, je m'approchais du rebord du toit, sans prendre vraiment conscience que celle-ci s'éloignait de celui-ci pour s'asseoir. Elle semblait me parler comme si elle s'en moquait légèrement de ce que je venais de lui dire. Tant pis pour elle, après tout, peut-être n'était-elle pas prête à se laisser faire. Soupirant, je regardais du coin de l'oeil qu'elle ne me saute pas dessus, gardant mes sourcils froncés, le regard dur et un rictus sur mes lèvres. Je n'étais pas prêt à me confier et encore moins à quelqu'un que je ne connaissais pas.

Jetant un coup doeil vers la porte qui s'était refermée, j'hésitais tout de même un instant à fuir, encore une fois, crachant peut-être à coté d'elle avant, histoire qu'elle ne se fasse pas de films. Mais c'est vrai que ces temps-ci, j'avais changer. Je m'étais radoucis, peut-être à cause de Lucka, je ne savais pas encore. Ce jeune garçon m'avait faire perdre la tête. Posant mes mains sur le muret j'observais l'école. Elle était beaucoup plus calme que d'habitude. Trop calme. Je n'avais pas de quoi faire la loi et encore moins de quoi chercher les gens. Manquant cruellement de me prendre la tête, j'attendis qu'elle eu finit, pour pouvoir enfin répondre.

- Ecoute, je suis pas là pour faire amis amis. Tant que tu ne me fais pas chier, tout ce passera bien entre nous, ok?

Je voulais mettre les choses aux clairs. J'avais pas besoin d'amis, ou du moins, de faux encore et superficiels. De vrais amis, il était tellement rare que je pense que ce n'était pas possible que j'en ai un jour. Qui accepterait le fait que je sois aussi peu moi même tout ça dans le but de me faire respecter et non pas marcher sur les pieds ? Rares sont les gens qui peuvent me comprendre, qui savent qui je suis. Un homme amoureux d'un autre homme, sensible et doux. Je crois que même Lucka ne le sait pas. Je crois qu'une ou deux personnes le savent, mais ce sont des personnes de confiance,vers qui je peux me tourner quand tout va mal, quand je craque de vivre dans ce monde d'hypocrisie.

Soupirant de plus belle, je me tourna et m'assis à coté de la jeune fille.

- Toi, quel est ton nom? Si jamais j'ai à te recroiser, je serais au moins par quel nom je dois t'appeler pour te rappeler à l'ordre.

Je me prenais pour un chef. J'en étais un. Nombreuses filles m'aimaient comme cela et de nombreux hommes me suivraient comme cela. Je ne pouvais changer. Au fond, peut-être que oui, ils n'avaient pas besoin de moi. C'est moi qui avaient besoin d'eux.

De nombreuses fois je me suis demandé les raisons qui m'obstinaient à chercher la solitude, à la trouver et à l'apprécier. Peut-être ce sont les mêmes raisons que cette jeune fille. J'avais peut-être beaucoup plus de points communs que je le pensais. Pourquoi, pour une fois, ne pas être la personne que je suis vraiment?

Invité

J'avais un peu la tête ailleurs ces temps-ci, du coup je n'avais pas vraiment suivi ce qu'il m'avait dit. Quand j'étais redescendue sur terre, il s'était assis à côté de moi, en me demandant mon nom.

- Je m'appelle Aurore, pourquoi t'aurais besoin de me rappeler à l'ordre ?

Je comprenais pas trop, enfin bon, j'allais pas chercher plus loin. J'avais la vague impression qu'il n'aimait pas les gens, peut être qu'il était asociale ? Aller savoir. J'étais assise là depuis quelque instant et voilà que je m'ennuyais déjà. Je me leva et me dirigea vers le rebord du toit. Je posa un genou sur le bord et poussa sur mon autre jambe pour monter. La vue était vraiment superbe. Bon, j'avoue, si je me tordais la cheville, je me cassais la figure du toit et donc, je prenais des risques, mais c'était tellement bien. Le vent passait en courant d'air et mettait mes cheveux en bataille, c'était agréable. Je tournais sur moi-même, manquant quelque fois de tombée, mais ça en valait la peine. Je finis par m'assœoir en croisant les jambes dans le vide et chantona légèrement une petite mélodie. J'en avais presque oublié la présence de l'autre. Je me tourna vers lui et dis avec un sourire naiis aux lèvres.

- Puisque tu veux pas me dire ton nom, j'ai qu'à te trouver un surnom... voyons voir..., j'ai trouvé ! Je vais t'appeler Chii' !

C'était un peu stupide comme nom, mais, si on le disais en prononçant les deux i, on était obligé de sourire. Après tout, il ne voulait pas me donner son nom alors autant lui en donner un qui ne viendrait que de moi. Maintenant que je remarquais, il avait vraiment l'air plus jeune que moi. Je le questionna un court instant.

- Au fait, tu as quel âge ? Je suis sûr que tu es plus jeune que moi !

Avec la chance que j'avais, il allait encore m'envoyer boulet. Enfin, c'était pas le premier et certainement pas le dernier.

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Cette fille me faisait toutes les frayeur du monde. Alors que je m'apprêtais à lui répondre qu'elle devait faire plus attention à l'avenir à qui elle s'adressait et partir en scène théâtrale, la voilà qui grimpe et virevolte sur le mur, comme si elle était un oiseau ! Pensait-elle vraiment qu'elle en était un et qu'elle ne s’écraserait pas au sol ?! Je crois que cette fille était encore plus feuillée que moi.

Retenant mon souffle, les gouttes commençaient à perler le long de mon front mais je préférais ne rien dire, ne pas bouger et ne rien montrer. Détournant le regard, mes cheveux cachait mon visage. Je fus rassurée lorsqu'elle se mit pied à terre et continua de me parler. C'était tout de même moins stressant que de la savoir entre la vie et la mort. Mais elle remonte, les pieds suspendus dans le vide! Qu'elle folle. J'essayais de me concentrer tout de même.

- 17 ans. J'ai 17 ans.

J'étais tellement concentrer à ne pas paniquer, en vue qu'elle semblait pourtant maladroite. Ni même assez stupide pour me rendre compte du surnom qu'elle m'offrait. C'était assez bête, en fait. Chii'. C'était la première fois qu'on ne me fuyait pas et qu'on me donnait un surnom. J'éclata de rire, sans raison. Le stress peut-être.

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Et voilà ! J'en étais sûr, il était plus jeune que moi. Je faisais toujours la folle sur le mur quand je me suis arrêté et j'ai regardé Chii' avec la main derrière la tête.

- Je t'ai battu, je suis plus vieille que toi !

J'étais juste une grande malade oui ! Maintenant que je m'en rendais compte, il était pas aussi méchant qu'il le prétendait, je dirais même qu'il était pas méchant pour un rond, enfin bon. À force de tourner en tendant les bras comme des ailes, je manquais de me casser la figure, mais je me relevais toujours en rigolant.
Je ne savais pas trop pourquoi mais Chii' explosa de rire, je me mise à rire aussi en m'asseyant en tailleur sur le mur. Je lui demanda avec le sourire.

- Au fait, t'es pas vraiment méchant, ce serais même un crime de dire que tu l'es

C'est quoi cette manie de dire tout ce que je penses à voix hautes ? J'espèrais qu'il allait pas encore mal réagir. J'aurais vraiment rencontrer toute sorte de gens dans ma vie.
Voilà que je souriais toute seule. Je fouilla dans ma poche et en sortit un chewing gum. J'en posa un entre mes dents et en envoya un vers Chii'. Je commença à macher le mien sans faire vraiment attention si Chii' avait attrapé celui que je lui avait envoyé. Je m'allongea sur le mur, regardant le ciel. Une chanson qui me passait dans la tête me fit chantonner avec un sourire aux lèvres.

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Je ne répondais pas à sa remarque, juste un léger sourire sur le coin de mes lèvres s'affichait. C'est vrai qu'au fond, je n'étais pas si méchant que cela mais généralement, les gens ne cherchait pas à savoir qui j'étais. Derrière ce masque, on s'arrêtait souvent à un "C'est un pauvre type" "Il est grincheux" "Il me fait peur". Personne ne se demande pourquoi j'agis ainsi, ni pourquoi je suis comme je suis. Personne n'as essayer de comprendre. Je ne vois pas l'interêt après tout, essayer de comprendre quelqu'un qui ne fait aucun effort.

Assez de me lamenter. Fronçant les sourcils de nouveau, je finis par me lever d'un bond, mains dans les poches. Je laissais le vent me caresser les cheveux quelques instants.

- Je ne suis pas là pour être un gentil garçon.

Ceci était une évidence et même si elle ne pouvait pas le nier, je n'étais pas vraiment d'humeur à être gentil. Aujourd'hui, j'avais séché quelques cours afin d'être seul et de méditer sur mon sort. Au lieu de cela, je me retrouve en pleine conversation avec une fille, un peu plus agé que moi, qui se la pête et prends les gens de haut. Franchement, j'aurais pu avoir mieux comme conversation. J'étais dénué de tout sens du pratique et de la discussion en ce moment.

- Merci pour le Chewgum.

J'étais rarement gentil, en apparence. Le fait que je la remercie, elle ne devait pas prendre cela comme une habitude, de toute façon, cela ne l'était pas. Jamais plus je ne remercierais quelqu'un pour quelque chose, je ne devais rien à personne. J'avais tout fais en sorte pour ne rendre aucuns service à personne, ne pas être redevable. J'avais horreur de me sentir coupable ou sentir soumis vis à vis d'une tiers personne.

Je ne voyais vraiment pas quoi lui dire, et puis, finalement, je décidais de faire comme si je la connaissais depuis longtemps. C'était peut-être pas une mauvaise chose, après tout. J'avais besoin de parler, de parler de tout et de rien, mais des choses qui me concernait moi, mon vrai moi. Vraiment moi.

- Je m'appelle Ishimaru. Mais.. Tu peux continuer de m’appeler Chii' si tu veux, cela ne me dérange pas.

Je savais que d'habitude, les gens se vouvoyait, mais je n'avais aucune envie de la vouvoyer elle. J'étais même persuader qu'elle n'avait pas remarquer que je ne la vouvoyais pas. Je m'appuya contre le mur en face d'elle, mastiquant le chewgum qu'elle m'avait offert au préalable. Pensif, je me rappelait la dernière fois qu'on m'avait offert quelque chose, même insignifiant, et cela remontait à bien trop loin que ma mémoire puisse me le permettre.

- Parle moi de toi. Tu m'as l'air d'une fille pas vraiment comme les autres.

J'avais l'esprit totalement ailleurs, à ce moment là.

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Au final, je pouvais confirmer rien qu'à sa réponse qu'il n'était pas comme il le laissait paraître. Il me fit sursauter en se relevant d'un bon, je manqua de tomber mais me rattrapa facilement. Seconde preuve, il avait pris la peine de me dire merci, même s'il ne m'appréciait pas. Je le regarda avec un sourire et lui répondis.

- De rien

Finalement, il repartit dans ses pensées. Je pensais qu'il avait juste envie de réfléchir un instant, pour ça je ne savais pas mais je devais pas lui demander, ça risquerait de l'énerver. Je commença à danser légèrement sur le mur en me souvenant de ce que les autres avaient dis de lui. Il m'avait dit son prénom alors, je l'avais tellement entendu que m'en rappeler ne m'était d'aucune difficulté. Ishimaru. À chaque fois que j'avais entendu son prénom, c'était des personnes qui disaient du mal de lui. Des filles disaient qu'il faisait peur, des garçons qu'il se la pétait parce qu'il est plus grand et plus beau qu'eux. Quelle bande d'idiots ! Ça m'énerve les gens qui jugent sans connaitre ! Chii' devait bien avoir ses raisons pour être comme ça.
C'est bien beau de me souvenir de tout ça maintenant mais faire attention où je marche serait pas un peu plus important par hasard ? Ou plutôt j'aurais dû faire attention où je marchais vu que mon pied à glisser et que je suis tombée. Mes deux jambes sont résté sur le mur et le reste de mon corps pendait dans le vide. La vue d'ici aussi était pas mal. Je tenais ma jupe au passage. Mais je devais me dépêcher de remonter sinon j'allais être vue. Je sera mes jambes contre le mur et remonta sans trop de difficulté, en rigolant.
Même si c'était super bien, j'avais mal aux jambes du coup, je me retrouva à nouveau assise en tailleur sur le mur. Je ne savais pas trop quoi répondre à la question de Chii'. Du coup, je lui demanda avec un sourire un peu bête et la tête légèrement sur le côté.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ?

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Cette fille me ferait toujours les mêmes frayeurs et avant que je ne puisse me concentré sur ce que j'allais dire, ces mots m'échappèrent de la bouche.

- Fais attention, bordel !

Je l'aidais à se relever, même si visiblement, elle n'avait pas besoin de moi. Je me demandais comment elle pourrait réagir. J'avais une peur bleue du vide et voir quelqu'un tomber et se faire mal, voir pire, était quelque chose que j'aimerais évité à tout prix. La mort, j'en avais peur. Étrangement peur et c'était là ma seule faiblesse, en plus de l'amour.

Je repris mon calme et me reconcentrais sur la situation. Ce que je voulais savoir sur elle? Pas grand chose en particulier, juste histoire de combler le vide. Après tout, pourquoi ne pas discuter un peu, de tout et de rien. On était ici pour ça, tout les deux, se changer les idées sinon, pourquoi être sur un toit ?

- Tu es ici pour te changer les idées, je suppose. Alors parle moi de tout ce qui te passe par la tête.

C'était un peu sur le ton d'un ordre, sans en être un. Je ne cherchais pas à l'impressionner, maintenant, j'étais plus détendu et plus calme. Le vent se faisait rare et ce fut moi qui me mit à fredonner un air doux et mélodieux. La bonne humeur de cette fille était peut-être contagieuse finalement. Je ne regrettais pas ma journée et encore moins ce qui venait de ce passer. En si peu de temps, j'avais connu quelqu'un, quelqu'un qui avait su me donner une bonne humeur et me faire changer de vision. Bon, c'était exceptionnel et cela ne se reproduira pas avec les autres mais tout de même, c'était assez étrange. La situation ne me déplaisait pourtant pas.

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Quand je me releva de ma chute, je remarqua à nouveau un sentiment qui d'après les autres, n'existais pas chez lui, l'inquiétude. Je souris d'un air taquin avant de lui dire, toujours sur le même air.

- Aurais-tu peur du vide ?

Je ne cherchais pas à le vexer, c'était juste histoire d'être sûre.
Ce qu'il se passe dans ma tête ? Voilà une question pour laquelle ma réponse est complexe. Je ne savais pas trop quoi lui répondre, à pars que je suis une véritable attardée qui passe son temps à faire tout les trucs les plus innimaginables. Je ne pouvais quand même pas dire ça de moi-même, enfin en principe. Un instant de réfléxion stupide après, je lui répondis sur un ton plus calme que le précédent.

- Ben, le toit c'est un endroit toujours calme, la vue est magnifique et il y a rarement plus de deux personnes qui s'y trouvent, quand on cherche la solitude pour une quelconque raisons, c'est le seul endroit auquel je peux pensé. Je ne peux pas te dire grande chose sur ce qu'il se passe dans ma tête, ça te choquerais je suis sûre, et puis, au moins, ici j'ai pas besoin d'avoir une image ou une personnalité particulière, je peux être moi-même

J'étais légèrement nostalgique, avec la lumière orangée du soleil dans le dos.
Le petit air que Chii' fredonna était agréable à entendre. Je le reconnu rapidement et, d'une tobalité très basse, je le fredonna également. Mes jambes se mirent à se balancer en rythme. Quand la chansonnette fut finit, je m'adressa à Chii' sur un ton curieux.

- Et toi ? Pourquoi tu viens ici ? Il se passe quoi dans ta tête ?

J'espèrais qu'il n'aurait pas peur de se confier à moi mais en même temps, je ne le forcerais pas. Il avait l'air d'avoir beaucoup de chose sur le cœur mais, également d'être incapable d'en parler.

Invité

Je me demandais pourquoi elle s’intéressait autant à moi. Après tout, ce n'était peut-être pas par hasard si l'on s'était rencontré. Je réfléchissais un moment. Je remarquais qu'elle se confiait facilement, contrairement à moi. Ayant besoin de solitude, tout deux, je pense que je pouvais lui faire confiance. Même si c'était la première fois, ou peut-être la deuxième, que j'osais parler librement sans me poser de questions, je pensais que si elle se confiait à moi, aussi librement, je pourrais en faire de même.

- Il y a quelques années, j'ai fais une chute assez haute, m'évitant la mort de justesse. Depuis, j'essaye d'éviter de la croiser, ne serait-ce que pour les autres.

Soupirant, je remarquais que je me sentais un peu mieux. C'était donc cela que ça faisait de se confier ? J'en doutais. Après tout, peut-être cachait-elle son jeu? Je ne connaissais rien de cette fille. Qu'est ce qui pouvait bien me prendre. Elle semblait avoir du caractère, ne pas se laisser faire et bien manipuler par sa joie de vivre. Je restais donc sur mes gardes tout en continuant de parler.

- J'aime être seul, parfois. Cela me permet de me sentir mieux, hors de toute cette foule. De me remémorer des souvenirs, et aussi, de prendre l'air et du recul. Je pensais que le toit était désert, à vrai dire.

Un oiseau vint se poser sur le bout du mur, à l'opposé de là où on se situait. Sautillant, sifflant, il semblait heureux et insouciant. Quelques secondes plus tard, il s'envola. Voler, je crois que c'était la chose que j'aimerais faire le plus au monde. Être une sorte de Superman pour quelqu'un, pour tous. Sans pour autant renié ma vie privé. Cette penser me fit sourire doucement.

- Au final, je ne regrette pas d'avoir rencontré quelqu'un.

Je la regarda avec ce même sourire aux lèvres. Fermant les yeux peu de temps après, je profitais de cet instant de calme.

Regardant autour de moi, je finis par entendre la sonnerie des cours retentirent. Me levant péniblement, époussetant légèrement mon jean avant de me diriger vers la porte. Un instant avant de presser la poignée, je lui dis du même ton froid sur lequel j'étais arrivé.

- En espérant te revoir.

Ce n'était pas à mon habitude de me presser pour retourner en cours, mais cette nouvelle situation me faisait une étrange sensation. Je ne pouvais reconnaitre le fait que cette vie que j'avais choisi n'était pas celle qui me rendait le plus heureux.