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Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥]

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Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Vide
MessageSujet: Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Icon_minitimeMer 21 Nov - 22:50

Oui, ce titre n'a rien à voir, mais j'étais pas inspirée et j'écoutais cette chanson à ce moment-là, alors le premier qui dit un truc je le satellise sur Uranus, 'k ? ♥


    En cette froide soirée… En cette soirée-là d’automne…

    Le ciel était lourd d’épais nuages et l’air si peu frais que certains des parisiens encore dehors en ce début de soirée s’étaient simplement habillés d’un modeste sweat-shirt épais, ou d’une veste pour les plus courageux. L’automne touchait à sa fin, l’hiver apportait ses couleurs froides et empreintes d’une pureté tirant vers l’incitation au reclus social. Harmony n’aimait pas l’hiver. À vrai dire, elle détestait tout ce qui était froid, rêche, dénué de couleurs et de vie. Elle haïssait la morosité, la solitude, tout ce qui était terne, âpre, comme une brise matinale de cette saison qu’elle maudissait le plus dans l’année. Mais là n’était pas la question, et la jeune métissée glissa doucement sa langue sur ses lèvres discrètement colorées du dernier Gemey Maybelline qu’elle avait acheté, passant ses doigts fraîchement manucurés dans ses cheveux d’un joli châtain brillant et soyeux. Son allure était impeccable. S’arrêtant devant la vitre d’un magasin quelconque, elle passa en revue son jean slim soulignant la finesse de ses jambes, son bustier noir voilant à merveille sa poitrine remarquablement banale, sa veste lui apportant à la fois un look chic et jeune en raison de la façon dont elle était coupée – à savoir au niveau de sa taille, et termina par ces jolies ballerines noires qui couvraient ses petits pieds à peine… « pédicurés ». Soupirant à la vue de son reflet, elle en vînt presque à se voir deux heures et demi auparavant, crade jusqu’à la moelle, et quelques traits de khôl, un peu de blush et de rouge à lèvres avaient vite fait d’arranger le tout après un long bain chaud parfumé aux huiles essentielles de lavande et d’autre chose dont elle avait oublié le nom en chemin.

    Harmony jeta un vague coup d’œil à sa montre Gucci -qui lui avait coûté un mois entier de salaire de son modeste boulot à mi-temps, et s’empressa de rejoindre le karaoké, où elle avait rendez-vous avec ses amis pour un goukon. Ce genre de choses totalement futiles qui rassemblaient des jeunes entre eux et formaient soit des couples, soit des plans culs. Elle ne pût s’empêcher de sourire en passant près d’un jeune adolescent, certainement de sortie également, qui ne manqua pas de la dévorer des yeux comme si le bustier qu’elle portait était bien plus une incitation à la débauche qu’un simple vêtement relativement… Agréable à regarder. Elle ne se montrait pas, non, mais elle savait se mettre en valeur.

    « Hah ! La Reine de la mode est arrivée. Je vous présente Harmony, notre Serena Van Der Woodsen vietnamo-écossaise~. »

    La concernée jeta un coup d’œil torve à son amie face à la référence totalement bidon qu'était Gossip Girl. Sans un mot, se contentant d'un sourire aimable, elle posa ses jolies fesses sur une place près de la jeune femme en se gardant bien d'annoncer que le canapé avait des allures de suppositoire pour Gozdilla, et jeta un coup d’œil vague aux garçons déjà présents. Un. Deux. Trois. Quatre…Et elles étaient cinq. Il en manquait donc un. La soirée n’était donc pas prête de commencer et la métissée retira sa veste, attaquée par le chauffage de la pièce, avant de se tourner vers celle qui l’avait plus tôt désignée comme la « Reine de la mode » (surnom qu’Harmony trouvait ridicule en soi) pour entamer une discussion remarquablement banale en sa compagnie. Les sujets dérivaient de Gucci à Prada, passaient par Chanel, flottaient autour de Jimmy Choo et elles en vinrent bien vite à discuter du dernier piercing de Scarlet Johansson. Dieu ce qu’elle aurait aimé être loin d’ici, sous ses draps, à finir Dragon Quest pour la énième fois. Mais voilà qu’elle se retrouvait prise dans une conversation qui ne l’intéressait même pas alors que ses autres « amies » s’amusaient à se taper la discute avec les garçons déjà présents. Aucun d’entre eux ne l’intéressait, elle. Il n’y avait qu’un seul et unique nom qui régnait sur son esprit. Un seul visage qui lui faisait tourner la tête : Keith Trevillon.
    Etre aussi sexy et attirant aurait dû être passible de sentence de mort mais elle se gardait bien d’exprimer ses pensées à voix haute. Parler de lui reviendrait à évoquer les circonstances dans lesquelles elle s’était entichée à son apparence et elle risquait bien trop gros pour l’évoquer. À savoir perdre sa place dans ce que certains appelaient « La Jeunesse Dorée ».
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MessageSujet: Re: Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Icon_minitimeMar 27 Nov - 23:58

    Les horreurs de l'Automne et les terrifiantes visions qu'elles apportaient suffisaient à elles-seules à vous faire exécrer les mois de Septembre, Novembre et Décembre. On pouvait admirer à loisir ce tableau abject d'un soir en cette saison, qui vous hantait la vue jusqu'à en être malade et qu'un fin duvet de neige ne recouvre le tout. L'immense horloge de marbre perchée sur l'édifice victorien de la mairie sonnait longuement huit coups, nous faisant aisément deviner 20 heures. Il y avait, en effet, un ciel nocturne qui dominait avec tyrannie le Versailles en pleurs, accompagné d'immenses ombres informes qui oppressaient la ville de lumières. Puis, il y avait Keith qui traversait une allée récemment dégagée, bordée de magasins tous plus luxueux les uns que les autres : Calvin Klein, Gucci, Bayard, Sephora, Kaporals, Lacoste et bien d'autres encore, et qui ne prenait pourtant pas le temps de s'émerveiller devant les vitrines rutilantes. À force de les avoir vues, il connaissait presque par cœur tous les ornements de la devanture : prestigieuse, colorée, appelant à la consommation et devenue banale à côté de bâtiments semblables. Il les considérait à présent d'un intérêt moindre et se lamentait plutôt de l'Homme, ignoble créature, qui dans tout cela vivait tant bien que mal sa piteuse vie, piétinait à qui mieux mieux le pauvre parterre goudronné et qui se plaignait ironiquement que mère Gaïa se mourait à petit feu. Quoi de mieux que des trottoirs jonchés de cadavres de vers de terre, de feuilles brunies, de mégots de cigarettes et de déchets en tout genre pour se mettre en joie et apprécier l'étouffante atmosphère d'une soirée ?

    D'ailleurs, il était déjà en retard d'une heure mais ne se pressait pas pour autant, en dépit du fait que son téléphone portable ne cessait de vibrer, affichant tour à tour le nom de chacun des participants de la soirée karaoké. Un « goukon » avaient-ils appelé quand on lui proposa d'y participer pour correspondre au nombre exact de filles. Et l'excuse banale qu'on lui avait servi était des plus ridicule : un des leurs s'était décommandé à la dernière minute et, évidemment, on avait immédiatement pensé à lui, le choisissant comme remplaçant car il avait toujours été le bienvenue et intéressé par ces rencontres. N'était-ce pas tout à fait comique ? Lui qui était souvent le dernier à être invité et certainement le moins apprécié, convié à une soirée de ce genre parce qu'il avait TOUJOURS été chaleureusement accueilli par eux ? Keith pensa avec un certain dédain qu'il avait été plutôt trop lent pour s'esquiver de cette besogne et qu'il était juste le faire-valoir de ces jeunes imbéciles en chaleur, habillés sur mesure chez le tailleur du coin. C'en était tout aussi risible que le reste quand Keith devina bien vite qu'ils n'avaient en vérité jamais manqué de garçon mais juste d'un pigeon assez dupe pour passer la soirée avec la malheureuse jeune fille qu'ils délaisseront. On lui avait rapidement promis qu'il n'aurait rien à faire, juste d'être présent quelques heures au karaoké et prendre un peu de bon temps. Boire s'il le voulait mais en n'oubliant pas de payer sa part. Cela n'était relativement pas difficile à dire ni à faire, toutefois, Keith hésita un instant, considérant les coutumes de ce genre de festivités puis, se sentant d'humeur charitable et imaginant qu'il pourrait peut-être rencontrer quelqu'un d'intéressant, accepta simplement d'un hochement de tête. À dire vrai, sa décision fut prise avec l'appui de Toby qui se trouvait justement là au moment des méfaits : il lui avait soufflé dans l'oreille — ayant au préalable grimpé jusqu'à son épaule gauche — que c'était la parfaite occasion de se montrer capable en société, un adolescent qui se fondait dans la masse d'autres. Ayant depuis sa tendre enfance été guidé par son ami à grelots, Keith suivit son conseil et avait agrée la demande mais, ne promit à aucun moment de venir à l'heure ni de répondre à leurs appels.

    C'était donc la raison pour laquelle il était encore dehors à huit heures du soir passé, à errer les mains dans les poches, ces dernières bombées par d'épais gants qui, ceux-ci, avait été utilisés plus tôt pour taguer un mur près du centre-ville. Habituellement, il aurait été au chaud dans le dortoir de Suki Gakuen, savourant avec un plaisir modéré le moelleux de son lit et les conséquences de son délit un peu plus tard. Mais il était là, se dirigeant à pas lent vers un petit immeuble pas plus grand qu'un cabaret, et pensa que c'était la dernière ligne avant d'être coincé pour des heures durant. En pénétrant l'intérieur, son sentiment d'étroitesse s'accentua, trouvant cette même atmosphère caractéristique du bistrot d'en face, sensuelle et gaie simultanément. Du hall, Keith entendait des rires lointains, des voix de castrat étouffées et des verres qu'on entrechoquait pour inaugurer la soirée. Les locaux déserts étaient assez simples et vétustes : du carrelage blanc tapissait le sol et les murs, ceux-ci éclairés par une boule à facette fixée au plafond ; une étagère branlante exposait derrière sa vitre sale des diplômes et des trophées d'on-ne-sait-quoi et un modeste comptoir de fortune, fait de chêne et d'acier oxydable, présentait un téléphone noir sur son socle vieillot, un minuscule pot de géranium fatigué lui tenant aussi compagnie, avec l'inutile présence d'un employé qui regardait Keith comme un demeuré. Ceci lui rappela le fait qu'il n'avait jamais compris le pourquoi de cette lubie étrange : le fixer bêtement était devenue une mode en vogue depuis quelques temps. Il n'était pourtant pas habillé si différemment des autres hommes et n'était pas, dans sa propre opinion, aussi laid que le monstre de Frankenstein.

    — Bienvenue... Vous avez réservé ? lui demanda-t-on d'un timbre fluet, le sortant en même temps de sa torpeur.
    Oui... Enfin, j'ai des amis qui sont déjà là, répondit Keith presque murmurant dans un souffle chaud et souriant au gringalet à la voix instable. C'est réservé sous le nom de Denver Fry, il me semble. Tu peux me dire où ils se trouvent ?

    L'adolescent face à lui, vêtu d'un grotesque uniforme rouge délavé, hocha légèrement la tête et chercha le nom de Denver Fry dans son ordinateur datant du millénaire passé. Comme cela dura relativement longtemps, Keith eut tout le temps de se détailler dans l'antique miroir qu'il n'avait pas remarqué jusque-là et réajusta les plis indésirables de son T-shirt grisâtre. Dessus, on pouvait admirer l'amusant « I'm free and you ? » blanc, écrit dans une écriture cursive qui, hélas, était caché sous son éternel cardigan blanc. Le reste toutefois, était demeuré impeccable et sobre, autant son jean coréen bleu ciel que ses Doc Martens opalescent et son eau de Cologne léger et sucré.

    Hum... C'est la salle A06, au fond du couloir, vous ne pouvez pas la manquer, l'informa-t-on en lui montrant du doigt un couloir plongé dans un faible éclairage orangé à sa droite.

    Keith le remercia dans un marmonnement quasi inaudible, lui adressant un geste amical de la main et se rendit vers la fameuse salle A06, sentant son cœur accélérer la cadence à mesure qu'il s'en approchait. Quand il arriva au bout du corridor et à la vitesse maximale à laquelle sa poitrine pouvait battre la chamade, une porte massive lui fit fièrement face, imposante et inébranlable, le défiant de la pousser s'il était un homme. Son sang lui monta brusquement à la tête, ses oreilles bourdonnant de bruits mélangés et, c'est là qu'il l'entendit. Il ressentait en fait, le même stress qu'à l'hôpital psychiatrique lorsqu'il allait rendre visite à sa mère et percevait dans son dos la voix de Toby qui ne le rassurait qu'à moitié :

    Relax ! Ce n'est même pas des gens que tu connais, tu peux faire ce que tu veux personne ne s'en souviendra dans dix ans !

    Cependant, ce n'était pas son ami Toby qui l'étonna par son apparition. C'était une autre voix, parvenant clairement de l'intérieur de la salle, à la fois douce et chaleureuse qui le calma et le charma dès les premières notes. Tout le raffut d'au-dehors se tue dans un silence religieux et laissa Keith se faire transporter dans un univers utopique. Sur sa peau se dressa momentanément la chair de poule, tandis que Toby, qui découvrit son soudain changement d'état, hésita entre s'inquiéter et se sentir soulagé.

    Euh... Keith ? Youhou ? Ici, la Terre ?

    Au moment même où l'être chimérique commença à le toucher dans l'espoir de le réveiller, le jeune éphèbe se mit enfin à se mouvoir, comme revenu d'un autre monde. Il arbora un instant une mine perdue et rêveuse puis, jeta un rapide coup d'œil par le hublot de la porte, d'où il pouvait apercevoir le propriétaire de ce chant de sirène. La scène se dévoila sous ses yeux : un groupe de sept personnes était présent dans la pièce étriquée, trois garçons pour quatre filles et tous sans exception richement habillés. Ils arboraient des sourires ravis qui exprimaient l'allégresse de la soirée et on notait déjà les couples faits, laissant la principale star toute seule. En constatant cela, Keith se sentit extrêmement stupide d'être venu si tard et donna parole de se rattraper auprès d'elle à la prochaine aubaine. Cet engagement fait, il ouvrit délicatement la porte qui s'était opposé à lui quelques minutes auparavant, la referma après que Toby soit passé et prit à son tour place sur l'un des canapés en cuir élimé, ignorant avec facilité les regards éberlués qu'on lui adressait. En s'installant, il lança un bref « Salut. », ne prenant pas la peine de s'excuser de son retard et n'osant même pas poser son regard sur la plus somptueuse fille esseulée qu'il eut l'occasion de voir, préférant se rassurer dans l'observation du masque d'arlequin de son ami imaginaire. À partir de là, le dénommé Denver Fry brisa le mutisme soudain de la salle et le présenta à la gente féminine, se levant et prenant un air pincé — sûrement dû à l'alcool — tout en ayant le ton d'un présentateur télé, le désignant de sa main vacillante :

    Ah ! Voici le dernier de notre groupe ! Un peu en retard et grognon mais quand même là. Il s'appelle Keith Trevillon, il est dans la même prépa que nous, il a tout juste 21 ans et est... célibataire !

    S'attendant naturellement à ce qu'on l'applaudisse, il balaya l'assemblée de son regard verdâtre et vitreux puis, dans l'élan du moment et s'étant emparé du micro, se mit à chanter la chanson qui suivait d'une voix éraillée, contrastant avec celle que l'on avait ouï avant l'arrivée de Keith.
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MessageSujet: Re: Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Icon_minitimeLun 3 Déc - 23:44


    Les effluves désagréables de l’alcool et d’une cigarette mal éteinte vinrent chatouiller l’odorat d’Harmony. C’en était indignant, désolant, et en un sens c’était la vérité crue. Cette soirée n’était faite que dans le seul et unique but de profiter de boissons qu’ils auraient pour moins cher que d’ordinaire, pour des échanges de cigarettes dont personne n’aurait cure, pour se plonger un peu plus dans la décadence qui désignait d’ores et déjà la jeunesse actuelle. Au fond, personne dans cette salle ne se souciait de savoir si oui ou non untel avait une sœur ou si un autre jouait de la guitare ou de la flûte. L’intérêt n’était que charnel, et la jeune métissée avait pu l’apprendre à ses dépens lorsqu’elle avait dû repousser gentiment un étudiant à l’haleine aussi forte que celle d’un alcoolique traînant les rues. Il était mignon… Dommage que son destin en tant que futur dépressif seul soit déjà entièrement tracé. Bien évidemment, il ne fût pas seul pour bien longtemps, ayant réussi à attraper -entre deux bouteilles de bière- une rousse sulfureuse qui passait par là. C’était à la limite du lamentable, et Harmony sentît son cœur se serrer lorsqu’elle constata qu’elle portait un certain sentiment de pitié envers ses propres amies. Un léger gloussement de la part de l’une d’entre elles arracha l’adolescente à ses pensées aberrantes et elle riva doucement ses yeux d’un gris sombre –en raison de l’éclairage puissant de la salle- sur cette dernière, dont la main de son compagnon pour la soirée demeurait déjà sur sa cuisse.

    Désabusée, elle détourna la tête, favorisant de reporter son attention sur la décoration peu coquette de la pièce. Le parquet du sol était vaguement abîmé et perdait ses couleurs à certains recoins en raison du vernis qui s’effritait et le plus désastreux se situait certainement sous le canapé d'angle dans lequel ils étaient autour d’une modeste table à moitié pleine de cadavre de canettes de bières et de sodas. La peinture saumon des murs s’éclaircissait ou se décollait à certains endroits, ne laissant derrière elle que de vagues traces d’un vieux beige décoloré. Une ampoule d’un blanc aveuglant était fixée au mur au-dessus du canapé, entourée d’un abat-jour qui semblait autrefois être une fleur d’une élégante couleur orangée désormais écrasée par la poussière. En somme ce n’était pas pittoresque mais il lui fallait s’avouer que le luxe des lieux n’égalisait pas avec les vêtements Kaporal, Gucci, Dolce&Gabbana, et autres grandes marques qui se profilaient sous ses yeux. Elle n’y était pas forcément à son aise, en tant que « nouvelle riche », puisque ses parents n’étaient arrivés en France que grâce à une soudaine promotion de son père bien qu’il restât assez vénal et avare. Harmony n’était qu’une parvenue après tout, et elle n’était ici aujourd’hui qu’en raison de la richesse toute fraîche de ses géniteurs. En un sens elle leur devait tout. Sa popularité, son cercles d’amis –si du moins on pouvait considérer cela comme tel- et également ses chances de se rapprocher de ce garçon qui l’avait poussée jusqu’ici. Keith Trevillon. Le simple fait de l’apercevoir lui avait longtemps fait tourner la tête sans qu’elle n’ose pourtant aller lui adresser la parole. Il l’effrayait, lui semblait inaccessible, impossible à « capturer ». Et c’était ce qui l’attirait le plus, chez lui.

    « Booooon, faudrait peut-être le commencer ce karaoké, nan ? »

    La métissée posa son regard sur le jeune homme ayant fraîchement pris la parole. Hah, l’alcoolique de tout à l’heure. Reposant sa canette de soda sur la table, Harmony passa vaguement sa main dans ses cheveux pour les dégager de son épaule, attendant patiemment la suite des évènements. La première à se proposer fût la jeune fille l’ayant présentée comme étant Serena van der Woodsen lors de son arrivée, une dénommée Yuna. Nouvellement débridée, elle avait fait colorer ses cheveux d’un blond platine tirant sur le blanc pour ressembler à une américaine remarquablement étrange -qu’elle avait vue dans un clip sur MTV- et portait même des lentilles d’un bleu profond désormais, pour mieux lui ressembler. C’était affligeant à voir, mais au fond Harmony n’avait aucunement son mot à dire, puisqu’elle rejetait elle-même ce qu’elle était à la base uniquement pour plaire à un garçon qui ne la regarderait potentiellement jamais.

    « Mujaki waraenai kono karamiai ~ ! »

    Une légère grimace déforma le visage de poupée de l’écossaise à l’entente de la voix de la jeune femme. Elle ne chantait pas spécialement mal, mais les tons de ses cordes vocales ne jouaient pas non plus en son avantage. Tirant sur de l’éraillé purement bas, son chant semblait sortir désespérément faux et même un sourd se serait rendu compte du fait qu’elle appuyait exagérément sur sa voix. Pourtant, cela n’empêcha pas les quelques personnes présentes de l’acclamer haut et fort, sans aucune retenue, et une deuxième chanson lui fût même demandée. Harmony préféra détourner son attention de cette cacophonie lorsqu’elle vît le nom « Unmei no Hito » apparaître en lettres capitales et vertes sur l’écran. Distraitement, elle balada ses yeux sur les quelques personnes présentes, essayant de mettre un nom sur ceux qui s’étaient présenté, mais rien n’y faisait. Elle ne se souvenait que de l’alcoolique, Denvey Fry ou une appellation quelconque y ressemblant à peu de choses près, les autres lui échappaient tout bonnement. En un sens ce n’était pas comme si elle aurait la chance de les revoir un jour.

    Lorsque Yuna eût terminé la déformation effroyable de cette sublime chanson de Fujita Maiko qu’elle avait entamée, Harmony vît une main délicatement manucurée s’infiltrer dans son champ de vision et à peine eût-elle le temps de relever les yeux vers la blonde que celle-ci lui lança un sourire éblouissant en piaillant :

    « À ton tour ! Tu n’as pas beaucoup participé à la soirée, alors fais-le maintenant ! »

    La métissée papillonna des cils, fixa un moment la jeune femme et secoua finalement la tête avec insistance. Il était hors de question qu’elle approche de près ou de loin ses lèvres du micro que Yuna lui tendait. Du moins pensa-t-elle ainsi jusqu’à ce que Denvey –elle avait un mal fou à retenir son nom- vienne la sortir du canapé en la tirant délicatement par le poignet pour la placer sur l’estrade. Serrant le micro contre son cœur, elle les regarda tous un moment, le myocarde soudainement accéléré, et soupira finalement en choisissant sa chanson sur le vieil écran en mini-cristaux près d’elle. Et elle le regretta instantanément lorsque les premières notes résonnèrent dans la pièce. Pourtant, elle ne se démonta pas, rapprochant lentement le microphone de ses lèvres pour y laisser sa voix se glisser librement. S’entendre chanter aussi fort lui procura une sensation étrange durant quelques secondes mais le reste se fît avec une aisance telle que le fait de chanter devant autant d’inconnus lui sembla presque naturel. Rapidement, Harmony laissa ses paupières voiler ses iris grisâtres, ses longs cils accentués par une touche discrète de mascara caressant ses pommettes. Et lorsqu’elle les rouvrît, la rousse posée sur les genoux de Denvey se mît à pleurer de manière exagérée et ridicule tandis que ce dernier passait doucement ses bras autour d’elle pour tenter maladroitement de la consoler.

    « Chante-nous-en une autre ! » s’écria un petit blond au visage un peu rond, sans oublier de lui offrir un clin d’œil peu discret et aucunement digne du plus pathétique des playboys.

    Néanmoins, l’écosso-vietnamienne ne pût que lui sourire et son choix se porta ensuite sur l’OST d’un de ses jeux vidéo favoris. Une fois de plus, elle ne pût que se laisser emporter par la musique, accordant toute l’émotion que nécessitait cette chanson à sa voix et en vînt même à oublier les personnes présentes lorsque le rideau de ses paupières -colorées d’un discret effet smooky eyes- voila ses iris à nouveau. Ses performances n’égalaient évidemment pas la chanteuse originale de cette merveilleuse chanson, mais sa voix non plus n’étaient pas à plaindre, et lorsqu’elle eût fini, la voix qui résonna soudainement dans la salle -jusqu’à présent silencieuse en dehors de ses quelques minutes d’absence mentale- manqua presque de lui faire lâcher son micro. Surprise, elle posa instantanément son regard sur le nouveau venu et son cœur rata un bon nombre de battements, qu’elle cessa de compter après le cinquième. La première interrogation traversant son esprit fût interrompue par Dendey, qui prît la parole pour présenter le nouvel arrivant qu’elle ne connaissait pourtant que trop bien, et une vague de soulagement se répandît en elle lorsque le mot « célibataire » sortît des lèvres de l’alcoolique pour énoncer la présentation de… Keith. Elle aima pourtant moins le regard gourmand que lui lança la rousse sulfureuse auparavant posée sur les genoux de celui qui lui prît le micro des mains, et Harmony crût plus prudent de quitter l’estrade à toute vitesse alors qu’il entamait la chanson suivante d’une voix terriblement destructrice pour ses pauvres oreilles. L’alcool ne jouait pas en sa faveur, ouch.

    Une fine grimace déformant son joli visage, elle posa son attention sur Keith, installé à quelques places d’elle et ne pût s’empêcher de sourire bêtement mais discrètement à la vue de son T-Shirt. « Free » ? Evidemment qu’elle l’était, et elle ne se réservait que pour lui, même si elle aimait mieux qu’il évite de le savoir. Et elle se serait longtemps adonnée à la contemplation du garçon si seulement un petit « toc » sur la porte n'était pas venu la rappeler à l'ordre. Constatant l’état pitoyable des autres, elle se releva en poussant un léger soupir, noua ses cheveux en un chignon négligé et alla ouvrir au jeune adolescent d’ordinaire à l’entrée du karaoké. Ce dernier la toisa de haut en bas et elle ravala une moue vaguement dégoûtée lorsqu’il lui offrît un sourire timide en lui tendant une bouteille d’alcool, que la jeune femme saisît rapidement en envisageant de refermer la porte mais ce dernier la bloqua délicatement sans la lâcher des yeux.

    « Hum... Salut... Je m'appelle Kenji et dès la seconde où je t'ai vu... Je- J'ai tout de suite accroché. T- Tu... Tu as un téléphone ? On pourrait s- se rappeler... Si tu veux ? »

    Harmony prît une soudaine teinte livide, resserrant instantanément ses doigts sur la clinche de la porte en essayant encore de la pousser, le regard fuyant, alors qu’elle marmonnait d’une voix maladroite :

    « Eh ? Euh… Mh… En…chantée, Kenji… Je… »

    N’importe qui l’aurait remarqué. Son seul désir était de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas accroché, elle, qu’il ne lui plaisait pas spécialement, et que pour rien au monde elle ne lui aurait donné son numéro de téléphone. Sauf qu’elle ne faisait pas partie de ces filles rembarrant les autres avec une aisance quasi naturelle, et il ne lui facilitait pas la tâche avec l’air suppliant qui tirait doucement les traits de son visage.

    « Écoute, disons que je—… »

    Elle s’arrêta soudainement, arrachée à son bafouillage mal assuré par une certaine personne. Et en relevant la tête, ses lèvres s’entrouvrirent et elle prît une légère teinte rosée. Elle se serait attendue à tout, mais pas à ça.

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MessageSujet: Re: Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Icon_minitimeDim 30 Déc - 18:43

    Comme Keith l'avait pensé en venant, les relents d'une soirée bien entamée et le brouhaha qui les accompagnait lui vrillaient déjà l'esprit, lui faisant même préférer la dangereuse quiétude d'une ruelle sombre. À l'intérieur, la chaleur asphyxiante qui y régnait nous obligeait à consommer sur place, expliquant ainsi le profit que faisait le karaoké alors qu'au-dehors, la température baissait au fur et à mesure que la nuit s'étendait. Quand Denver le présenta suite à son entrée — moins discrète qu'il ne l'aurait imaginé —, les rumeurs railleuse se turent nettement et toutes les têtes se tournèrent de nouveau vers lui, dans un même mouvement bête pour le dévisager. Sans lever la sienne et observant toujours son compère fictif lui faisant innocemment la conversation, le jeune homme sentit dans son dos divers sentiments : la jalousie, le désir, la haine et... l'admiration ? Il n'en était pas sûr mais, à l'instar d'un doigt aguicheur traçant son chemin ardent, quelque chose s'insinua sur son T-shirt dissimulé et s'y attarda quelques temps avant de disparaître. Quand Keith se souvint alors de ce qui le revêtait, il esquissa un petit sourire en coin et parut se moquer de sa propre imagination bien qu'il n'avait absolument rien rêvé.

    Keith, tu m'écoutes ? demanda Toby alors qu'il venait de remarquer la nervosité de son interlocuteur.

    Effectivement, bien qu'affichant un sourire amusé, le jeune homme semblait tout de même un brin crispé dans son allure mollassonne et observait l'état des lieux d'un œil plus sévère que lorsqu'il était derrière la porte insonorisée. Les « projecteurs » suspendus au-dessus d'eux — si on pouvait appeler cela ainsi — lui firent rapidement enlever son cardigan en laine, révélant éhontément son T-shirt provocateur pendant que les ressorts du canapé sur lequel il était assis lui rappelait avec ironie les fakirs tranquillement installés sur une planche de clous.

    Oui, j't'écoute, marmonna Keith en balayant toujours la pièce du regard. Désolé, j'suis juste pas à l'aise.

    Suite à cette réponse vaguement assurée, Toby prêta à son tour attention au nouveau décor environnant et constata avec une horreur identique que tout n'était pas aussi luxueux qu'il ne l'avait pensé. Les riches camarades qui, d'après l'opinion qu'il s'était forgé d'eux, étaient censés suivre une étiquette à la fois élégante et stricte, se trouvaient déjà être amochés après seulement une heure passée et lui faisait amèrement regretter d'être venu à la soirée. D'ailleurs, la pathétique scénette qui se jouait à sa droite ne faisait qu'accentuer son amertume, lui offrant une belle vue sur la décadence d'une jeunesse corrompue. En effet, il avait rapidement remarqué deux membres isolés du groupe — une blonde sulfureuse, visiblement reine de la débauche mêlée à un brun ressemblant comme deux gouttes d'eau au timide et innocent Ken Dravick — s'embrassant et se caressant sans retenue tandis qu'un autre n'en perdait pas une goutte, les filmant et les encourageant autant qu'il le pouvait. À cela évidemment, Keith sentit un violent haut-le-cœur le prendre avant de vivement s'esquiver, se remémorant avec dégoût la devise éphémère des jeunes gens de sa génération : Sex 'n' drugs. Il ne comprenait pas et ne comprendrait sûrement jamais l'engouement que témoignait les uns et les autres à agir ainsi, comme des moutons désabusés faisant semblant de profiter de la vie alors qu'en vérité, tout ceci n'était que le résultat d'une politique impropre. De plus, son malaise s'intensifia encore quand il s'aperçut que la ravissante fille qui semblait être la seule sobre et « normale » dans le lot se faisait draguer par l'espèce de caissier pivoine du karaoké et affichait un air embarrassé, ayant apparemment quelques difficultés à s'en débarrasser. Sans vraiment le vouloir, il entendit par dessus le vacarme tonitruant que seule la voix de Denver était capable d'accomplir, quelques bribes de leur conversation et faillit rire à gorge déployée de la manière dont les choses étaient tournées :

    Salut... M'appelle Kenji... Tout de suite accroché... Se rappeler... Si tu veux ?

    Avide de savoir comment réagissait la jeune fille malgré le fait qu'il venait tout juste de blâmer le comportement semblable de ses confrères, il jeta un rapide coup d'œil amusé vers la brune qui lui faisait face et remarqua son teint blafard qui s'accentuait avec la lumière éblouissante des ampoules. Son visage, il y a un instant radieux, exprimait le besoin express d'une aide quelconque et son attitude hésitante ainsi que le léger mouvement de recul qu'elle eut fit bien comprendre que l'aubaine que Keith avait attendu se présentait. Et puis, sentant de nouveau le remord poindre à cette vision, il soupira presque de lassitude, comme s'il avait toujours eu cette même habitude de sauver les demoiselles en détresse avant de se lever nonchalamment de son siège — non sans être à la fois soulagé — pour se diriger vers eux.

    Écoute, disons que je-...

    Lorsqu'il fut arrivé à une certaine distance du couple, il passa un bras protecteur et dissuasif au-dessus des épaules de la délicate belle — moins frêle qu'il ne l'aurait pensé — et lança d'un ton assez familier, comme s'il avait toujours était proche d'elle :

    Alors, qu'est-ce qu'il se passe ici ? T'en prends du temps pour simplement prendre l'alcool, est-ce qu'il y a un problème... Honey ?

    Il se mordilla imperceptiblement les lèvres, se retenant de rire ou se maudissant de l'avoir appelée de cette façon et fit tout de suite après rencontrer l'émeraude de ses prunelles avec l'acier de sa partenaire de jeu [1], voulant garder le peu de son sérieux par ce geste. Toutefois, tout le contraire se passa. L'instant ne dura qu'une fraction de seconde mais, cela lui suffit pour croire perdre pied dans le contraste évident de sa voix chaleureuse et son regard emprunt d'une douleur voilée. Sur le moment, son attention instable se perdit dans un flot de questions qu'il se posa et lui fit même penser apercevoir un début d'étincelle, si ce n'est que Kenji l'extirpa de sa réflexion.

    Euh... Non, enfin... Je... Merci, au revoir, bredouilla-t-il en prenant les jambes à son cou, toute forme de courage envolée.

    La comédie de Keith ayant eut l'effet escompté, le jeune homme arrêta aussitôt son jeu d'acteur et contempla le résultat de son tour assez simplet, oubliant assez vite la position dans laquelle il se trouvait. C'est passé l'euphorie de la réussite qu'il constata finalement le tête-à-tête avec Mademoiselle Honey, bras grossièrement sur son épaule et d'une proximité sûrement dérangeante pour elle. De ce fait, sans échanger une parole de plus, il reprit promptement son bras, à l'instar d'une brûlure le dévorant et se racla brièvement la gorge, pensant que son rôle de preux chevalier avait pris fin. Cependant, partir immédiatement après lui avoir fait fuir un éventuel prétendant semblait tout à fait inconcevable puisqu'il était inévitable qu'ils se remettent ensuite à discuter ensemble, étant les deux seuls à ne pas être casés. Sur ces entrefaites, Keith passa une main distraite dans sa chevelure mordorée et indocile, se gratta la nuque d'un air penaud et décida d'engager la discussion, nonobstant son manque de paroles imminent, le tapage importun de leurs condisciples respectifs et son trouble naissant face à cette situation singulière. Il se devait du moins s'excuser pour son attitude vulgaire envers elle et son intrusion soudaine.

    Désolé pour mon bras et... Comment je t'ai appelé. Tu t'appelles comment au fait ? Ce n'est surtout pas Honey, hein ?, rit-il doucement, retrouvant déjà un peu d'aplomb.

    Des grelots tintèrent de nouveau et Toby apparut sur le pas de la porte, un sourire goguenard aux lèvres. À vrai dire, celui-ci avait toujours été là, comme le spectateur d'une ouverture de chapitre captivant et se moquait narquoisement de son ami de chair, semblant ravi et vraiment impatient de la suite des événements. Le fait qu'il eut pris l'initiative de lui parler le réjouissait amplement et lui prouvait par la même occasion, qu'il n'avait plus tellement besoin de lui à présent. Quant à la jeune fille, Toby ne voyait pas une once de méchanceté en elle et ne croyait pas qu'elle pouvait être l'auteure d'une médiocre vilenie, alors pourquoi ne pas tenter une petite aventure ? Après tout, mieux valait regretter ce que l'on avait fait plutôt que ce que l'on n'avait pas fait.




[1] Partenaire de jeu : pas de connotation sexuelle, partenaire de jeu de scène.
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MessageSujet: Re: Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Icon_minitimeMar 4 Juin - 23:04

    « Alors, qu'est-ce qu'il se passe ici ? T'en prends du temps pour simplement prendre l'alcool, est-ce qu'il y a un problème... Honey ? »

    Le myocarde de la jeune femme prît un rythme désordonné l’espace de quelques secondes. Papillonnant des cils de par sa surprise, elle leva son regard d’un gris intense bien que clair sur le nouveau venu. Et le rouge lui monta violemment aux joues, tandis qu’une nuée de papillons organisaient un ballet effréné au cœur même de ses entrailles. Elle entrouvrît les lèvres, prête à répliquer un « …Eh ? » qui lui aurait coûté une descente assez violente dans l’estime du garçon près d’elle, mais fût coupée de justesse par le dénommé Kenji et sa réplique d’une incertitude remarquable.

    « Euh... Non, enfin... Je... Merci, au revoir. »

    Harmony ne prît même pas la peine de lui répondre. Elle n’y arriva surtout pas à vrai dire, absorbée par la paire d’émeraudes verts plongés dans l’océan pâle de ses yeux. Aucun mot ne voulût s’échapper de sa gorge serrée, et son corps entièrement paralysé ne l’aida pas plus à exprimer le moindre « Merci. ». Keith Trevillon. Ce garçon pour qui elle avait troqué ses vieux joggings contre des slims et des shorts tendances sans même le connaître. Voilà qu’il venait de l’arracher à une possible vingtaine de minutes de discussion à sens unique en compagnie d’un adolescent mal assuré et obstiné qui ne l’aurait certainement pas lâchée avant d’avoir son numéro.

    « Désolé pour mon bras et... Comment je t'ai appelé. Tu t'appelles comment au fait ? Ce n'est surtout pas Honey, hein ? »

    Ah, évidemment. Il fallait bien que le rêve prenne fin à un moment ou à un autre. Et la façon assez…Rapide et « brutale » dont tout ceci s’arrêta extirpa la métissée de sa dérive mentale et c’est en rougissant de plus belle et en secouant la tête activement qu’elle répondît suite à un rire nerveux :

    « Oh… Euh, ne t’inquiète pas. Il ne m’intéressait pas spécialement, de toute manière. »

    Elle inspira un grand coup, sans réelle discrétion, puisque de toutes manières, les couleurs vives installées sur ses joues parlaient bien assez pour elles. Génial, se donner autant de mal pour finalement flancher face à l’objectif final. Bon, soit, il n’avait fait que l’aider, mais s’il avait été sérieux, son cœur n’aurait pas tenu le coup. Absolument pas. Et en un sens, elle préférait bien mieux avoir honte de son état actuel que de se sentir frustrée d’être tombée dans les pommes suite à une entreprise un peu trop… Directe de la part du jeune éphèbe.

    « Je m’appelle Harmony et non pas Honey, heureusement. La situation m’aurait semblée bien plus… Eum… -Elle marqua une pause, se mordît la lèvre inférieure et reprît d’une voix un peu plus basse.- Je ne me souviens plus du mot en français. »

    Harmony se sentît soudainement très intéressée par sa paire de ballerines Hush Puppies, tellement rouge que le contraste avec sa couleur auburn n’en était que plus drôle. À croire que le monde entier s’était décidé à lui taper la honte aujourd’hui. Bon, il y aurait pu avoir pire, quelqu’un du lycée aurait pu l’apercevoir dans sa tenue des jours « Off » alors qu’elle sortait ses poubelles, et même si elle était méconnaissable dans ces situations, elle aimait mieux éviter de revoir le lendemain une commère l’ayant traité d’horreur qui la saluerait chaleureusement le lendemain en lui décrivant exactement l’être terriblement mal habillé et entretenu qu’elle avait croisé la veille. A savoir, Harmony elle-même.

    Poussant un énième soupir, la vietnamo-écossaise glissa ses doigts dans ses longs cheveux pour les écarter de son visage et releva son regard sur Keith, un charmant sourire aux lèvres.

    « Et… tu es Keith Trevillon si je ne me trompe pas ? Ano… D- Désolée du dérangement, même si… c’était très gentil de ta part. »

    Elle jeta un coup d’œil aux autres, accaparés les uns par les autres dans différents endroits de la pièce. Finalement ils lui rappelaient assez bien qu’il s’agissait là d’un goukon, et heureusement pour d’autres que les plus garces du lycée n’étaient pas présentes. Autant dire que les nombreuses situations dans lesquelles Harmony voyait ses amis auraient volontiers servi à nourrir les ragots de la « Jeunesse Dorée » du lycée cherchant uniquement à se battre pour la première place sur l’estrade de « Reine/Roi de Suki Gakuen ». La montée au sommet était rude, et si Harmony n’avait pas cherché à s’y frotter, elle savait néanmoins qu’elle n’était plus vraiment une inconnue au sein de l’établissement. Certaines personnes ne la connaissaient pas, évidemment, Keith en l’occurrence, mais elle s’en contentait. La popularité n’était pas forcément ce qu’elle cherchait.

    « Quoique… Je pense t’avoir plutôt… sauvé en retour de la tournure assez…Weirdo de cette soirée, ajouta la jeune femme avec un sourire gêné. »

    Peu à peu, ses joues reprirent une couleur relativement normale et elle entreprît de fermer son clapet. Elle parlait trop, beaucoup trop. Il n’avait pas pu en placer une seule. Alors la jeune femme ne pût que se mordre la lèvre inférieure, et bénît Gemey Maybelline de sortir des baumes longues durées. Ses jolies dents se seraient retrouvées tâchées d’une incongrue couleur rougeâtre et autant dire que la honte qu’elle se tapait d’ores et déjà n’en aurait été que plus accentuée.

    À cet instant, elle aurait tout donné pour se retrouver avec un bon verre de whisky en main histoire de faire descendre tout ce stress d’une traite. Sauf que bien évidemment, les seuls alcools présents furent les habituelles vodkas, tequilas et punchs. Aucune innovation. Pour peu, elle en aurait été déçue. Et si l’envie de commander une bouteille de scotch la démangeait, la métissée se garda bien de démontrer ses mauvaises habitudes écossaises. Elle gardait ce genre d’entreprises pour son côté « Off » ou uniquement lorsqu’on lui en proposait. Et autant dire que ce n’était pas ici qu’elle aurait l’occasion de se voir faire offrir un verre de ce délicieux alcool de son pays.
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MessageSujet: Re: Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥] Icon_minitime

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Rien ne dure au-dessus de la ceinture~ [PV. Keith ♥]

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