That's kinda hot' [@Shinobu]

Messages : 10 Date d'inscription : 13/06/2013

Gloss, mascara double volume, rouge à lèvres, fard à paupières, à joues, enfin prête pour sortir. Je me posai devant le miroir afin de m’assurer que tout allait bien. Les cheveux, c’était ok. Ma chevelure rose bonbon ondulait le long de mon dos en une ondulation parfaite, cela m’avait pris trente minutes pour les onduler ainsi et j’étais assez fière du rendu. Un bandeau blanc cassé rappelait la couleur de mes escarpins fraîchement achetés de chez Dior m’ayant couté une petite fortune. Pour une fille telle que moi, les souliers sont la clé d’une tenue, les pieds d’une femme ainsi que ses mains reflètent son élégance et j’ai toujours prêté une grande attention à ce genre de détails. Pour ce qui est de ma robe, j’avais opté pour une robe à volants couleur rose perle m’arrivant au dessus des genoux. C’était une robe récemment achetée avant mon admission au pensionnat. Un de mes plus beaux souvenirs de mon shopping à Dubaï. J’avais lu dans un magazine que le rose perle était une des couleurs allant le plus à une fille au teint clair et aux yeux bleus, j’en avais profité, puisque c’est plutôt tendance cet été. Je me regardai encore plus attentivement comme à la recherche d’une introuvable imperfection je ne pouvais sortir qu’après m’être assurée que tout est dans l’ordre, il faut que je sois digne de mon titre, je suis après tout une des filles les plus populaires dans ce lycée. Je serrai un peu plus ma ceinture, ayant comme but de mettre ma poitrine encore plus en valeur. Une fois ceci fait, je cillai plusieurs fois des yeux me donnant un air aguicheur. J’eus pendant quelques secondes l’impression que quelque chose manquait, après un moment de réflexion je mis mon collier rose à perles. Voilà, maintenant je pouvais sortir, tout était en ordre. Je sortis en me déhanchant presque, accueillie par mon clique d’amis.

C’était une journée normale, monotone, habituelle, ou peut être pas tellement.

Oui pas tellement. Ce n’est pas pour rien si l’horoscope a dit que ce n’était pas tellement ma journée de chance. A peine ai-je rejoins la salle de cour que j’ai remarqué un horrible fait…Je m’étais cassée un ongle. Je ne sais pas comment ça s’est passé, mes ongles sont si fort d’habitude et ce n’est arrivé qu’une fois ou deux pendant toute ma vie. Je ne pouvais pas y croire, je me pinçai d’horreur, dans le but de m’assurer que je rêvais. Pitié, dîtes moi que c’est un cauchemar ! Je viens tout juste d’avoir une séance de manucure la veille ! La colère me monta à la tête, mes ongles si parfaits…J’en ai cassé un..C’était inadmissible…Je ne pouvais pas étudier en cet déplorable état…Sans demander la permission, je sortis de la classe en vitesse, claquant la porte derrière moi. C’était un cas d’urgence, je ne peux lever la main ainsi ! C’est…horrible ! J’hésitai à appeler mon esthéticienne pour prendre un rendez vous au plus vite mais je me dis que je le ferai plus tard, maintenant, direction infirmerie il fallait que je sauve mon honneur. J’entrai dans la salle priant intérieurement pour qu’il n’y soit personne. Et tant mieux, j’étais seule. Je pris place sur le lit d’infirmerie fouillant dans mon sac à la recherche de mon lime à ongles. Ce n’était décidemment pas mon jour de chance..Je l’avais oublié chez moi. Je me mordis violemment la lèvre inférieure pour ne pas me mettre encore plus en colère ;

-Nom d’une couronne ! Qu’ais-je fais pour mériter ce sort là ?! Tout, tout sauf mes ongles!

Je continuai à chercher, encore et encore dans l’espoir de le retrouver mais rien. Il n’était plus là, c’était comme s’il s’était évaporé. Mon honneur de Huntress ne me permettrait jamais d’en demander un à une de mes « amies » ou je dirais plutôt, mes pions. Je soupirais ;

La journée ne pouvait pas commencer pire.

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Ah. Il fait pas beau. C'est pas un temps pour sécher les cours, franchement. J'aurais préféré aller voir combien coûte une moto, mais prendre un parapluie ou les transports en commun, c'pas mon délire. Quoi ? J'aurais pu chercher le prix sur internet ? Ouais. Mais non. Sans doute parce que les ordinateurs ne me supportent pas, et ne font jamais ce que je souhaite. Les machines et moi, on est pas amis.

Donc ah que j'ai décidé de bouger pour aller en cours. Enfin, c'pas comme si j'allais me lever à 8h pour y aller. Faut pas rêver tout de même. J'me suis levée... tard. Il faisait jour quoi. Donc me suis habillée tranquille après une douche rapide. Mais comme par hasard, j'avais plus de bandages. Donc j'ai du mettre une chemise blanche avec un jean bleu. C'est normal, comme tenue. Mais pourquoi pas pour une fois ? Après tout, il fait frisquet dehors.

Bref, il me restait un peu de temps avant le début des cours, alors j'décidais de passer par un de mes endroits préférés : la cantine. Juste pour piquer un truc à manger en fait. Et y a rarement du bepsi, y a surtout du cola. Erk. Et il s'avérait qu'il y avait encore à manger, mais pas ma boisson préférée. Donc j'ai piqué un pain, et j'me suis cassée, heureusement sans avoir vu personne.

Maintenant, j'vais aller dans l'infirmerie. J'aime pas cet endroit. Mais au moins, je pourrais taxer à l'infirmier ou infirmière des bandages. Donc dans une précipitation presque inexistante, je marchais, de façon lasse vers le repère des faibles et abusés avec mon pain dans la gueule. Mais sur le chemin, y avait une meuf qui s'était presque précipitée dans l'infirmerie. Peut-être qu'elle avait mal au bide. Mais vu le look de princesse qu'elle avait, on aurait plutôt dit qu'elle a juste eu un problème débile. Bah, pas que j'en ai quelque chose à faire de toute façon.

- Nom d’une couronne ! Qu'ai-je fais pour mériter ce sort là ?! Tout, tout sauf mes ongles!

On pouvait entendre ce que disait la meuf à travers la porte, sans pour autant s'y coller. C'est fou comment elle avait l'air paniquée mais à propos de quoi ? Ses ongles. Franchement, v'la la mauvaise impression qu'elle peut faire c'te meuf. Bref, j'ouvre la porte de l'infirmerie et y entre en essayant de l'ignorer. Sauf que mon regard s'était déjà posé sur elle, et c'était pas le genre de regard gentil. Froid, menaçant. J'me retourne. Faisons comme si elle n'était pas là et cherchons juste pour les bandages. Dans une armoire normalement. Donc c'est vers là que je me dirigeais, sans chercher à la contourner, toujours avancer en ligne droite mais en évitant de la regarder. J'en suis sure que si je continuer de la fixer, elle aurait peur ou je sais pas quoi. Pas envie d'avoir un mal de crâne en lui parlant. Déjà que son parfum était fort. Pas désagréable, ni envoutant. Juste fort. Kuso.

A quoi j'pensais ? Bref, retournons à la recherche de bandages. J'ouvrais brusquement la porte du meuble et je jartais les trucs qui servaient à rien. Comme les médocs au nom incompréhensible.

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Cette journée ne pouvait donc pas être pire. Tout d’abord, je me casse un ongle et ensuite…Le bruit de la serrure et de la porte qui s’ouvre dans un fracas…Hmm…Peu féminin. Que dirait la personne en me voyant dans cet état là ? Sérieux, je ne pouvais me permettre d’apparaître dans ce déplorable état…Je baissai la tête, puis, lorsque la personne fit son apparition, je la relevai doucement et jeta un regard discret. C’était un mec, non, c’était une fille. Pour une fille elle était assez « peu féminine » je la regarda langoureusement tout en analysant son apparence. Des cheveux courts lui couvrant la nuque, noirs, couleur naturelle. Les traits fins mais appuyés, elle avait une certaine aura spéciale, une aura envoutante je dirai. Elle était belle, même si ça me tuait de l’avouait, même si elle était très mal habillée et que ces habits ne mettaient pas en valeur sa féminité, elle était jolie, je dirai même très. Ou peut être la trouvais-je belle car elle était ce que je n’étais pas. Ça me tuait de penser ça, de la trouver jolie. En analysant son apparence je me dis qu’elle devait être une de ses garçons manqués ou autre, je l’avais jamais vue auparavant, peut être que je n’ai pas fait attention, ou peut être qu’elle est nouvelle, j’en sais rien. Mais une reine connait toujours son peuple, un à un. Alors je pencherai plus pour la seconde hypothèse. Quand nos regards se sont rencontrés, elle me lança un regard glacial qui me fit presque frissonner. Je fronçai les sourcils, pardon ? Elle avait quoi celle là à me regarder comme ça ? Ne savait-elle pas qui je suis ? Judy Barbara Huntress ! Sans même m’accorder un second regard, elle s’approcha d’un tiroir à la recherche de quelque chose tout en évitant de me regarder. Quoi, n’étais-je pas assez belle pour qu’elle me regarde et m’admirer ? C’est ce que tout le monde doit faire non ? M’admirer ! La beauté est faite pour ça, si je m’habille ainsi, si je fais tout ces efforts là c’est bien pour qu’on me remarque…Alors pourquoi évite-t-elle de me regarder comme si je n’étais qu’une ordure ? Son attitude m’agaçait au plus haut point. J’étais pourtant parfaite, si on omet le détail de mon ongle cassé. L’avait-t-elle remarqué ? Était-ce si voyant que ça ? Si ça se trouve, j’aurai la honte de ma vie…Si les autres découvrent que j’ai eu ce genre d’incident ça sera …Peut être la fin de ma popularité...Je sortis de mon sac mon gloss et me refit une couche, m’assura que mes cheveux sont bien en ordre avant de m’éclaircir la gorge bruyamment comme pour dire « je suis là ! » Je commençai donc l’air hautain ;

-Oh, toi, ce n’est pas la finesse qui te tues.

A voir sa façon d’agir on aurait plus dit un garçon qu’une fille. Mais je dirai que cela a son petit charme. Sérieux, qu’est ce qui m’arrivait à la regarder ainsi, à vouloir à tout prix qu’elle me regarde mais surtout à..parler comme ça. D’habitude, j’aurai surement fait une désagréable remarque, enfin, encore plus désagréable que celle-ci. Maintenant que j’ai commencé à « assumer » mon orientation sexuelle, les choses étaient un peu moins compliquées même si personne n’est au courant, ou du moins je ne comptais pas les mettre au courant. Si ça venait à se savoir je serai vraiment dans la merde…Pourquoi ne suis-je pas comme toutes les filles ? Pourquoi ne suis-je pas normale ? Pour cacher ce coté là de moi, je suis toujours sortie avec des garçons comme « couverture » leurs interdisant bien sûr de me toucher. Avoir un quelconque rapport plus « qu’amical » avec un garçon me dégoûtait énormément. En gros, pour moi embrasser un mec c’est un peu comme embrasser un chien. Ils puent toujours, et ils n’ont aucune finesse, en plus de ça, les fringues des mecs c’est vraiment moche et même pas attirant. Je baissai un peu les yeux, avant de commencer ;

-Tu es nouvelle ? Je ne t’ai jamais vu. Moi c’est Judy Barbara Huntress.

Au moins, j’essayais d’être gentille, même si ça me tuait. J’ai toujours été du genre franc avec les autres et je dis toujours ce qui me passe par la tête sans avoir honte ou peur de leurs avis, de toute façon y’avait pas à avoir peur. Je suis meilleure qu’eux dans tous les cas. Je me donnai courage mentalement avant de finalement dire, du bout des lèvres ;

-Je pense que tu devrais faire plus attention à ta façon de t’habiller. Tu pourras essayer les couleurs, le rouge par exemple, ça ira bien avec ton teint et la couleur de tes cheveux. Tu me remercieras ensuite.

Oui, elle le fera, j’étais extrêmement gentille avec elle, maintenant, pas raison qu’elle m’évite ou me regarde de cette manière, vraiment Judy, tu es un génie.

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"Doliprane", "Paracétamol"... Ah j'y comprend rien. Je fis un mouvement brusque de la main pour faire un facepalm mais un flacon tomba. Quelle plaie, j'ai du me baisser pour le ramasser, mais inconsciemment, je le faisais comme une fille. Bref, je le remis à sa place et je regardais pour des bandages. Mais si ça se trouve... Ils n'étaient pas à la même place que les médicaments et qu'ils étaient autre part ! C'est ça. Parce que mine de rien, quand on est seule avec une meuf dans une infirmerie, le temps passe lentement. Très lentement. Donc j'avais l'impression qu'il s'était écoulé 10 minutes depuis que j'ai cherché.

J'me suis retournée et pile à ce moment, la fille racla de la gorge. Elle était si malade que ça ?

- Oh, toi, ce n’est pas la finesse qui te tues.

Qu'est-ce qu'elle raconte ? Je fronçais mes yeux et relevais légèrement mon menton vers le haut. Elle voulait jouer à la plus grande ? Cette fille allait être servie. Par contre, y a un truc que j'ai vraiment pas pigé. C'était "finesse". Fin, finesse, c'était donc thin. Mais je voyais pas le rapport. J'regardais mon bide, nah, il était normal. Puis j'ai regardé le sien en fronçant les yeux à cette énigme. Non, j'ai toujours pas pigé. Je compte par contre pas lui dire que je sais pas c'que c'est sinon... Honte totale.

-Tu es nouvelle ? Je ne t’ai jamais vu. Moi c’est Judy Barbara Huntress.

Je relevais à nouveau mon regard, mes sourcils froncés en moins, pour atteindre le sien. Mon regard était toujours perçant, mais je suppose que je suis née avec. Et pas question de l'attendrir, surtout vu comment elle me parle.
D'ailleurs, son prénom c'était quoi ? Huntress ou Judy ? Ou alors Barbara ? Voila un des inconvénients de venir du Japon : inverser les noms et prénoms. Juste parce que l'ordre n'est pas pareil. Mais supposons que son prénom soit Judy. Parce que "chasseresse" comme prénom, c'est bizarre.

- Shinobu Shoukichi. Et plus ou moins nouvelle.

Je continuais mon analyse de la fille. Franchement. Elle ressemblait à ces canons des magazines de filles, que lit ma mère. Elle était jolie certes, mais ça sert un peu à rien d'être jolie. Sauf peut-être draguer les gars, mais à la limite, suffit de leur montrer la culotte et c'est bon. Par contre, Judy avait un truc assez spécial, ces cheveux. Barbe à papa. Miam. Rien qu'à cette pensée, je me léchais les lèvres. D'ailleurs les siennes avaient l'air jolies. Elles brillaient.

- Je pense que tu devrais faire plus attention à ta façon de t’habiller. Tu pourras essayer les couleurs, le rouge par exemple, ça ira bien avec ton teint et la couleur de tes cheveux. Tu me remercieras ensuite.

Le seul truc positif sur Judy était son apparence et encore. Parce que là, cette meuf continue à baragouiner bizarrement et j'ai lâché à sa première phrase, qui avait tout de même eut le truc pour m'énerver. Critiquer les habits de quelqu'un, c'était tellement débile et pourtant si rageant. J'étais tout de même au bord de la limite : calme et "immagonnacrushyourprettyface". Pourtant, j'essayais de rester calme. Quelque chose dans mon ventre me disait de ne pas la frapper. Et j'écoute toujours mon bide.

- Je m'en fiche de ce que tu dis. Mais fais attention à ce que tu comptes dire. Because you're already getting on my nerves.

Ok. Mélange pourri d'anglais et français mais mon français est... je ne veux pas en parler. Déjà que mon accent est mauvais. Bref, pour paraître plus ou moins crédible, je lui avais pris brusquement le bras, et je le lâchais juste après avoir fini de parler. Bref, je lui fis à nouveau dos à la jolie fille et me dirigeais vers une autre armoire, adjacente à un lit. C'était sans doute là qu'ils étaient, les bandages.

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Pourquoi est ce que j’essaie d’être gentille moi ? ça ne servait à rien à la fin, ce n’était pas dans mes habitudes de me plier aux quatre envies des autres, non mais sérieusement, je me surprenais grandement, j’espérais tellement que cette fille en valle la peine, car là, je faisais énormément d’efforts. Oui, oui, la Judy d’habitude parle comme elle le veut aux autres sans avoir peur de les offenser ou même de les froissé rien qu’un peu, la Judy d’habite s’en fout de tout le monde et de ce qu’ils peuvent bien penser car elle sait qu’elle leurs est supérieure. Cette pensée me rassura quelque peu. Je soupirai de bien aise rien qu’en y repensant. Cette fille était quand même surprenante, jamais je n’avais agis ainsi en compagnie de quelqu’un. C’était peut être le fait qu’elle soit différente qui me rendait ainsi, je me découvrais des goûts étranges, sérieusement. Elle me regarda d’un coup, après la phrase que j’ai pu lui lancée, puis regarda son ventre. Je ne comprenais pas, elle ne semblait pas comprendre non plus. Elle ne comprend pas le français ? Ça sera une bonne excuse pour m’avoir ainsi ignorée. Mais j’avais du mal à voir d’où elle vient, elle avait les traits assez asiatique mais pas pure souche. Ses yeux étaient différents, elle était peut être métisse, j’en savais rien. Mais en tous cas, le français, elle l’apprendra souvent. Enfin, je voulais dire, moi, j’ai toujours vécu en angleterre et paf, mes parents ont eu la brillante idée de démanger ici pour des affaires, au début ça m’avait un peu fait chier mais ensuite je me suis habituée. Mais bon, j’apprends le français dès mon plus jeune âge puisque mes parents voyagent beaucoup et il fallait dire que ça servait, même maintenant je n’ai plus beaucoup cet accent britannique que j’avais au début, et tant mieux, c’était même assez discret. Elle releva le regard vers moi lorsque je lui demandai si elle était nouvelle, et ouah, elle avait de ses regards perçants, on aurait dit qu’elle lisait en moi, je soutins le sien sans aucune gêne apparente, même si je me sentis rougir légèrement. Elle me plaisait, c’était horrible. Surtout lorsqu’elle ne semblait pas tellement intéressée.

D’accord, Shinobu, c’était un prénom un peu étrange. Je dirai asiatique alors, japonais. Elle est japonaise ? Y’en a des masses dans ce lycée, elle s’intégrera bien vite donc. Lorsque son regard s’attarda sur mes lèvres, je rougis un peu plus. Je ne me connaissais pas aussi…Aussi naze je dirai, mais j’y pouvais rien, depuis que j’ai découvert mon penchant pour les filles c’était un peu ça toutes les fois où une me plaisait un peu. A noter aussi, lui faire des remarques et conseils sur sa façon de s’habiller ne lui plaisait apparamment pas. Car à sa façon de me regarder on aurait dit qu’elle voulait m’arracher les yeux à la petite cuillère. Elle me prit subitement le bras, ce qui me fis sursauter légèrement. Mon dieu, elle a vraiment aucune féminité, ne serait ce que son derrière et sa façon de se baisser.

- Je m'en fiche de ce que tu dis. Mais fais attention à ce que tu comptes dire. Because you're already getting on my nerves.

Wow, alors ça pour était direct, ça l’était. Je ne sais pas où est ce que j’ai merdé, je voulais vraiment paraître sympa mais apparemment c’est parti en cacahuète, dommage. Elle lâcha mon bras après avoir fini de parler et je le regardai d’un air attristé, j’avais quand même une marque rouge sur l’avant bras ! un peu plus et j’aurai eu des bleus, cette fille a l’air aussi forte qu’un garçon, c’était bizarre, moi je suis même pas capable de faire mal à quelqu’un en le giflant, peur de gâcher ma manucure. A l’entendre parler, elle semblait être d’origine anglaise, ou du moins, son accent, cela me rassurait, des anglais y’en avait pas tant que ça. Mais, pourquoi me parlait elle si durement ? Même si cela ne me heurtait pas tant que ça, je me mordis légèrement la lèvre inférieure. Quoi maintenant , Je dois m’excuser ? Il n’est pas question…Allez Judy, ce n’est qu’un mot…Je supposais qu’il fallait mieux que je parles anglais pour qu’elle me comprenne ;

-S..sorry. I didn’t mean to offend you, I was just trying to be nice.

Autant se la jouer franc jeu. Sérieux, cela faisait tellement longtemps que je n’ai pas pu m’excuser, cela relevait du miracle. Tu vois Judy quand tu veux ! Tu peux très bien y arriver. Cette fille devait quand même être heureuse de m’avoir arraché un « je m’excuse » ce n’était pas tous les jours que moi, Judy, s’excusait.

-So, you are english right, I can tell from your accent. I am too, from Bristol.

Elle semblait chercher quelque chose mais je ne pouvais savoir. D’ailleurs, pourquoi était-elle ici ? Elle devait avoir mal quelque part ou un truc dans le genre. J’ouvris le tiroir à mes cotés, y’avait pas grande chose dedans, juste quelques bandages et des médocs. Elle cherchait peut être ça ? Je les pris dans ma main puis me releva, elle était quand même plus grand que moi, même si je portais des talents.

-You were lookin’ for these ? Are you hurt somewhere or something? I’ll could fix em’ for you. Just let me do it.

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-S..sorry. I didn’t mean to offend you, I was just trying to be nice.

Ouais. Ce genre de filles, gentille et s'excusant ? Nah. Ca devait être de l'hypocrisie, et j'allais pas tomber dans le panneau. Puis j'vois pas pourquoi elle m'aiderait en premier lieu. Enfin, peut-être que je me fais des idées sur elle, mais je préfère m'en méfier. Ce sont des vraies vipères des fois.
Mais en tout cas, elle jouait bien la comédie, vu qu'elle avait vraiment l'air désolée.

-So, you are english right, I can tell from your accent. I am too, from Bristol.

Bristol, c'est où ça... Je ne connais que Londres, et encore. Enfin bref, ça allait m'arranger des choses qu'elle parle anglais, puisque du coup, je n'ai pas à parler français. Ca me rassura en quelque sorte, et ma mauvaise humeur s'atténua un peu. Ca s'entendait d'ailleurs à sa voix qu'elle était anglaise, mais sinon, j'aurais pas deviné. Enfin, niveau apparence, y a aucun indice vu qu'elle ne porte pas de trucs à carreaux ou d'uniformes. C'était plutôt une robe assez... découverte et barbe à papa.
Enfin, j'avais encore le nez dans le placard, mais dès que j'aurais trouvé les bandages, peut-être que je ne dirais rien. Sauf que y avait rien qui ressemblait à des bandages, alors je marmonnais des jurons.

-You were lookin’ for these ? Are you hurt somewhere or something? I’ll could fix em’ for you. Just let me do it.

Je me retournais, pour voir pourquoi elle m'interpellait. Et je fus assez contente de trouver des bandages, même si ce n'était pas moi qui l'avait fait. Tant pis, tant que j'en ai. Ca m'fit un peu mal à l'honneur, mais je le rangeais de côté pour m'approcher d'elle et lui prendre les bandages.
Alors que j'allais, comme d'habitude les prendre de façon brutale, ma main s'arrêta avant de toucher la sienne, et elle saisit les bandages délicatement. J'la regardais dans les yeux un court instant. Juste pour la fixer.

J'sais pas. Elle a un truc qui fait que j'ai envie de la regarder. Peut-être juste parce qu'elle est jolie. Mais bon, les jolies filles y en a plein à la pelle et ça doit être une des premières fois que j'ai du mal à lâcher son regard.

- Nah, I can do it by myself. Thanks anyway.

Par simple évidence, il n'y avait personne dans l'infirmerie à part Judy. Et j'en déduis qu'il n'y aurait sans doute personne d'autre qui rentrerait vu qu'il y a encore cours. J'enlevais donc ma veste de façon un peu hâtée, la posant sur un lit et j'en fis de même avec ma chemise. Puis je m'assis sur le lit, assez confortable d'ailleurs.
Je n'avais rien en dessous de ma chemise, c'pour ça que j'avais besoin des bandages. Ca peut paraître bizarre, mais je n'ai pas de soutien-gorge. Enfin, j'en ai peut-être un mais jamais je ne le porterais. La dentelle, ça sert à rien. Les bandages tenaient mieux les roploplos, que je regrette d'avoir, vu que ça aussi ça sert à rien, mis à part peut-être appâter les gars.

Donc là maintenant, ouaip, j'étais torse-nue devant elle. Mais j'avais pas tellement honte, ou ni de pudeur, vu que c'était une fille. Bon, y avait peut-être quelques cicatrices par-ci, par-là, mais à la limite, c'est presque des trophées. De plus, elles dataient de longtemps. Enfin je restais assise, et commençais à attacher les bandages autour de ma poitrine.

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C'était étrange, cette attraction qu’il y’avait entre nous deux. Ou plutôt cette attraction que je ressentais pour elle, vu que ça ne semblait réciproque. Elle m’attirait, énormément. Mais elle ne semblait que très peu s’intéresser à moi, et étrangement, cela ne m’énerva pas autant que d’habitude, au contraire, cela me fascinait réellement. Pourquoi me trouvait-elle désagréable alors que j’essayais d’être différente ? Alors que j’essayais d’être parfaite ? Alors que j’essayais d’assouvir tout ce qu’on me reprochait de ne pas être ? N’était ce pas suffisant pour elle, ou agit-elle tout simplement ainsi avec tout le monde ? Je n’en savais pas. Mais j’étais vraiment intriguée par elle, par ses cheveux noirs de jais, par ses yeux qui me regardaient, me faisaient rougir. Elle avait ce regard, déstabilisant. D’ailleurs, je me dis qu’elle me regardait maintenant plus souvent, j’étais heureuse, j’avais peur qu’elle me trouve laide, ou « pas à son goût » mais bon, il est impossible qu’on me trouve laide puisque je ne le suis pas. Encore et par pure gentillesse je lui demandai si elle ne cherchait pas les bandages. Si elle ne s’était pas faite mal quelque part aussi. Elle ne répondit pas à mes questions précédentes aussi, elle ne semblait pas beaucoup aimer parler. C’était assez gênant, j’ai l’impression d’être inintéressante à ces yeux, et vous devez savoir que pour une fille comme moi bah, c’est assez vexant. Elle s’approcha de moi soudainement et j’eu comme reflexe de sursauter légèrement. Mais contrairement à la fois ou elle avait tenu mon bras violemment, elle me touchait doucement la main maintenant, saisissant les bandages. Je frissonnai du contact. Lorsque ses yeux se perdirent dans les miens, je ne pus m’empêcher de soutenir son regard. Elle se retourna ensuite, avant de déclarer ;

- Nah, I can do it by myself. Thanks anyway.

J’haussai les épaules. Je fus surprise lorsqu’elle enleva sa veste et puis…sa chemise. Mes joues prirent une teinte cramoisie, elle ne portait vraiment rien en dessous, même pas de soutiens gorge. Je ne pus m’empêcher de regarder, les yeux écarquillés par la surprise. Les battements de mon cœur s’accéléraient, et je crus pendant un instant qu’il allait sortir de ma poitrine. Elle commença ensuite à bander sa poitrine, non mais sérieux. Elle en avait pas beaucoup, et en plus elle fait ça, ça doit faire surper mal ! elle avait pourtant pas l’air d’être une travestie…Je ne comprend nullement cette fille. Mes yeux avaient quitté son corps. Et bien qu’elle était différente de moi et de mon monde, je me surprenais à éprouver un certain désir envers elle, chose qui ne me connaissait pas. Depuis que j’ai découvert ma sexualité, je n’ai pas pas trop oser le montrer, je me contentais de refouler cela quitte à tenter de me persuader que j’étais « normale » mais rien n’y faisait.

Et maintenant…Que devais-je faire ? Maintenant, qu’est ce que j’allais faire ? Je ne voulais pas m’en aller maintenant..Je ne voulais pas rater l’occasion de..D’être proche d’elle maintenant. De la regarder de près, de lui faire comprendre qu’elle me plaisait. Je m’approchais lentement d’elle, jusqu’à être en face. Mon cœur battait la chamade et je n’osais la regarder. Je me baissais légèrement pour lui faire face. Je ramenais ma main tremblante près de sa joue, la frôlant presque mais sans le faire, mon regard timide vint rencontrer le sien et je rougis légèrement me mordant la lèvre inférieure. Finalement et du bout des doigts je caressai sa joue ramenant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. J’ouvris la bouche pour parler et les sons sortirent tellement bas mais encore audibles ;

-I..I think you’re beautiful. I really mean it.

Ma main se baissa légèrement, se posant doucement sur son épaule. C’était la première fois que j’osais le contact et j’espérais réellement qu’elle ne me repousse pas. Jamais je n’ai fait de telles avances à une fille. J’avais vraiment peur et mes mains tremblaient légèrement, mais je le voulais vraiment. Cette fille me plaisait réellement quitte à me faire ridiculiser. Je prononçai ensuite, la voix se voulant douce, comme pour demander la permission ;

-..Can I ?

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Quand on a l'habitude, se bander la poitrine ne fait plus d'effet. Bon, y a toujours ce petit moment où on a l'impression que ça bloque totalement la respiration mais au fil du temps, ça devient vivable. Puis franchement, c'est plus pratique, surtout dans les combats ou des fois la poitrine devient un énorme point faible.
Bref, je m'étale, mais j'avais l'impression que Judy était près de moi. Un peu trop proche même. Pourtant, je ne bougeais pas. Je la voyais approcher, mais mon corps restait là, surpris, tout comme mon esprit.

Et là. Alors là. Mon esprit s'affola. Depuis toujours, je n'ai été qu'une brute qui n'a pour contact que les poings sur les habits des gens. Mais là c'était très différent. C'était un contact simple, qui m'excitait. Peut-être parce qu'on ne m'a jamais touché de cette façon ? Sans doute. En tout cas, je sentais un petit sourire apparaître sur mon visage, tandis qu'elle me caressait la joue. Sa main était tremblante, je le sentais. Sans bouger, je la laissais ranger mes cheveux. Sans bouger, je me sentais me noyer dans ses yeux bleus.

- I..I think you’re beautiful. I really mean it.

Mes joues prirent des couleurs. Pour l'instant, je n'avais pas remarqué ça, trop embarrassée par le compliment que je venais d'avoir. Un compliment de ce genre, c'est encore ma première fois. Et étrangement, je sens que j'en aurais beaucoup avec elle de premières fois.

- ...Can I ?

Qu'est-ce que je devais dire ? Oui, non ? Pourquoi, comment ? Mais surtout, de quoi ? Enfin, j'avais beau la regarder, je n'avais pas la réponse. Et puis zut, j'ai juste qu'à arrêter de penser, et laisser mon instinct faire.

Mon instinct était puissant. Il affronta cet embarras et l'embrassa. J'avais fermé les yeux, tandis que mes lèvres venaient de se poser sur celles de Judy sans délicatesse. Juste un baiser, assez simple. Mais toujours à cause de Monsieur Instinct, mes lèvres s'ouvrirent pour laisser ma langue passer sur celles de Judy. Je pouvais sentir le gout de quelque chose. Ca devait être son maquillage, mais ça n'avait réellement pas de gout, juste une texture, non désagréable.

Etais-je surprise par ce que je venais de faire ? Pas encore. Je n'ai pas encore réalisé ce qui m'arrive. Mes sentiments s'enchainaient d'une façon trop rapide.

Puis j'interrompis le baiser, quand j'estimais que cela avait un peu trop duré, ou plutôt quand je manquais d'oxygène. J'ouvris mes yeux, pour la regarder à nouveau. J'avais chaud.

- Is that what you wanted ?