Une heure d'avion pour arriver à Paris. Voilà ce qui devait m'attendre. Bagages à la main, je m'étais décidée à partir de Londres pour refaire ma vie dans ce pensionnat. J'étais bien au courant que je ne connaissais quasiment rien de la France ainsi que de sa langue mais le mieux n'était pas de refaire sa vie dans un autre pays ?
L'aéroport était grand, grand pour le peu de monde qu'il y avait à quatre heures du matin. Je ne devais patienter plus que quelques minutes pour aller dans ce pays qui attisait ma curiosité. Paris, la ville de la romance et de la mode. Je me demandais à quoi ressemblait ces français qui avaient cette bonne réputation chez moi, beaux, gentils, quoique un peu fous sur les bords. Il fallait aussi dire que je n'avais rien d'une anglaise de rang supérieur aux autres, mes cheveux étaient attachés en une haute queue de cheval et je ne portais qu'un short en jean avec des cœurs sur les poches ainsi qu'un haut noir sans manches. En guise de chaussures, je m'étais tout de même pris des bottines à petits talons. J'étais coquette et je l'assumais totalement. En maquillage, je m'étais contenté de fin mascara et d'un peu de rouge à lèvres pour roser mes lèvres.

J'aurais mieux fait de mettre des vêtements chauds finalement. Paris avait beau être bien vu, il fallait avouer qu'il faisait froid. Très froid. A moins que l'avion y soit pour quelque chose ou bien que ce soit à cause de l'heure où je me pointais. Il était tout de même cinq heures du matin.
Le train. Où était mon billet ? J'allai composter mon billet pour ensuite monter dans un train et me diriger vers ce pensionnat. Le paysage était beau malgré qu'il soit vide. Toutes les lumières de Paris s'éteignaient pour laisser la lumière du soleil les remplacer et l'intérieur du train était rempli que de trois ou deux personnes. Un vieux totalement endormit aux aspects pauvres, une femme parlant au téléphone d'une voix forte et résonnante et enfin un enfant à ses côtés qui montrait sa bouche en pleurant. Il avait l'air d'avoir faim mais je n'avais rien sur moi, et puis cette femme m'aurait sûrement repoussée.
Je posai très calmement mon coude sur l'accoudoir du banc du train où j'étais assise et portai mon regard vers mes deux valises. L'une était rose avec quelques fleurs en guise d'accessoires, elle contenait tout ce qui était vêtement pendant que la deuxième, noire, contenait un ensemble de maquillage, d'objets électroniques et tout ce qui allait m'aider dans la vie quotidienne. Il fallait que j'y pense, comment allais-je faire pour pouvoir communiquer avec les autres ? Je pouvais bien sûr leur parler en anglais mais je doutai qu'ils comprennent tout de cette langue aux aspects compliqués.

Le pensionnat, il fallait dire qu'il était de taille moyenne comparé à ce que j'avais fréquenté les années avant la mort de mes parents et même l'année passée. C'était horrible. J'en avais gardé de mauvais souvenirs et j'espérai juste que ça ne se reproduise pas. Malgré ça, j'étais un peu perdue. Tout était écrit en français et le peu que je connaissais ne m'aidait guère. Tous les élèves me regardaient d'un air étrange. Je me contentai de rigoler faiblement puis allai vers les couloirs pour voir si personne n'avait la bonté de m'aider. Je demandais de l'aide à pas mal de gens mais ils me dévisageaient tous pour finir par partir en ricanant.
Je me décidai enfin à aller vers une jeune fille proche des casiers et la saluai très timidement :

« Hi ! Excuse-me but .. do you speak English ? »

J'espérais qu'elle allait m'accueillir gentiment en me sortant un ''Bien sûr que je parle anglais !'' mais ça risquait d'être trop beau pour être vrai.