Tu es comme tu es, même si tu ne t'aimes pas. Tu hais tes cheveux d'ébène pur, ressemblants au plumage de cet oiseau maudit. Crois-tu que tu l'es, maudit ? Tes yeux sont peut être la réponse à ta sombre question... D'un vert aussi pur que l'herbe des forêts vierges, leur teinte qui n'est pas encore souillée transgresse avec ton état d'âme. Et ce sourire, provocateur et mesquin, le tiens-tu de Lucifer, la pureté déchue ? Ces anneaux de métal, transperçant le lobe de tes oreilles, cherchent-ils à te donner un genre ? A faire comme si... Et cette façon de te pourlécher les lèvres, avant de t'attaquer mentalement à cette personne qui est pour toi plus basse que terre ? Tes dents ainsi dévoilées en un rictus mauvais, se meurt à l'instant où des yeux menaçants croisent ton regard. Les tiens s'assombrissent, ne laissant que ténèbres à travers eux. Ta façon de marcher ; stature bien droite, mais s'inquiétant du moindre danger... Tiens-tu cette crainte du manque de protection ? Tu le nies, n'est-ce pas ? Tu penses avoir l'air de quelqu'un d'assuré, qui a confiance en soi, mais en lisant cela, ta pâleur s'accentue. Tu prends ainsi l'aspect d'un cadavre. Tu as peur ? Tu fais bien de l'être, car sans cette dernière, tu ne pourrais pas changer, progresser. Comprendre. Tu as tendances à caresser ton visage avec tes vêtements, est-ce pour sentir l'odeur de tes parents ? Non, tu veux simplement te cacher. Ou alors est-ce un moyen d'attirer l'attention, avec ton regard charmeur. Oui, tu sais obtenir ce que tu souhaites, par tout les moyens. Tes longs doigts fins, tes vêtements bien propres. Qu'espères-tu obtenir ainsi ? Tu n'as pourtant pas les moyens d'un prince, et tu te permets de faire des fantaisies. Penses-tu à ton frère, qui se démène pour combler l'absence morale de tes géniteurs ? Il est tout pour toi, le sais-tu ? Oui, tu n'en doutes pas un instant. Vous êtes reliés par le même sang, et pourtant, lorsqu'il te montre son amour, tu le rejettes. Sais-tu à quel point tu le blesses ? Oui, mais tu ne sais tout simplement pas comment le prouver, d'une autre manière que la tendresse. Sais-tu que tu es spécial...? Ne te crispe pas ainsi, je sais que tu n'apprécies pas que l'on te découvre tel quel. Mais pourtant, tu es une personne profondément bonne. Tu ne sais seulement pas de quelle façon te faire apprécier. Alors, pour être accepté dans une société discriminatoire, tu te présenteras le plus souvent sous tes meilleurs jours. Certes, tu es exécrable, beaucoup ne t'aiment pas, voire te haïssent. Tu devrais arrêter de t'attaquer à ceux qui sont différents, à te montrer comme supérieur. Tu blesses ton entourage, avec tout ces mots injurieux. Tu n'aimes pas te dévêtir, pas vrai ? Cela se voit, car tu exprimes toujours une certaine gêne face aux hommes. Ou alors est-ce autre chose...? Souvent de noir vêtu, tu te confonds dans la masse. Pourtant, lorsqu'on apprend à te connaître, tu deviens quelqu'un de charismatique. Car bien que détestable, tu es entouré. Tu savoures ces instants où l'on te dit qu'on t'aime, n'est-ce pas ? Et que ressens-tu lorsque tu rejettes avec froideur tout ces prétendants ? Tu savoures ces moments, je le sais. Au fond, tu es méprisable, et tout le monde ne te connaîtra qu'en mal.

Ta famille est de caste moyenne, mais cela t'importe peu. Tes parents passent la majorité de leur temps dans des casinos, à dépenser leur argent inutilement. De ce fait, les finances sont souvent basses. Mais s'en préoccupent-ils ? Aucunement. Ayant des aides financières, il continuent leur petit plaisir mesquin. Heureusement que ton cher grand frère est là, c'est-ce pas ? Lui qui accumule les petits boulots pour pouvoir survivre. Sais-tu qu'il ne souhaite que partir de cet endroit, car lui aussi à vécu les mêmes choses que toi. Le manque d'affection, la peine de ne pas avoir des parents aimants. Alors, pour ne pas que tu souffres autant que lui, il te donne autant d'amour que possible, car il est ton opposé. Lorsqu'il tend ses bras en signe d'amour, ou lorsqu'il venait te chercher à la sortie des cours ; n'étais-tu pas heureux ? Pourtant, tu continuais sans cesse de le repousser. Il savait que tu l'aimais, à ta manière. Mais, pourquoi ne t'ouvres-tu pas comme lui ? Tu hais tes parents absents, mais au fond, tu ne vaux pas mieux qu'eux. Tu te crois supérieur à tout ceux qui t'entourent ; car doté d'une intelligence supérieure, tu ne fais que mépriser les plus faibles, les plus démunis. Tu t'attaques à eux. Ne ressens-tu aucune honte à cela ? Non, bien évidemment. Tu ne le montreras jamais, mais je sais qu'au fond de toi tu te dégoutes, pas vrai ? Certaines personnes ont essayées de t'approcher, de t'amadouer ; mais tu finissais irrémédiablement par trahir leur confiance, à les mépriser ouvertement. Est-ce parce que tu n'arrives pas à la leur donner, comme eux le font ? C'est bien cela, je le sais. Alors, à force de te montrer si détestable, tu as fini pas être rejeté, comme tu le souhaitais. Me tromperais-je ? Non, je te connais par cœur. Tu sais jouer les hypocrites, mais tout le monde te connais désormais. Ta mâchoire se crispe, tes poings se serrent. Je sais que tu te maudis. Mais pourquoi ne veux-tu pas changer ? Est-ce si difficile que cela ? Tu te refuses aux autres. Jamais tu n'accorderas ta confiance. Jamais tu ne partageras tes craintes et tes sentiments. Mais ton frère sera toujours là pour toi, tu n'as pas à t'inquiéter. Cette perspective te soulage, mais la peur tenaille toujours ton ventre. Alors, tu te montreras comme quelqu'un de fort, tu continueras toujours, inlassable, à haïr ton prochain. Et maintenant, tu te retrouves seul. Ton cher frère doit prendre son envol, et il est donc partit de la maison, pour s'installer. Il aurait bien aimé t'emmener avec lui, mais malheureusement, il ne gagnait pas assez d'argent pour subvenir à tes besoins en plus des siens. Pour se racheter, il viendra le plus souvent possible te rendre visite. Mais un vide s'est crée entre vous. Tu lui en veux, n'est-ce pas ? Tes parents, eux, sont endettés. Tu sais que tu n'arriveras pas à t'en sortir. Quelles solutions as-tu ? Tu en as bien quelques-unes. Mais sont-elles vraiment bonnes ? Tu as eu ton BAC, de justesse. Que peux-tu faire maintenant ? Tu as déjà postulé, mais sans expérience, tu n'as pas été retenu. Quelles solutions te restent-ils ? Tu n'as pas d'argent pour des études, et jamais tu ne demanderas quoi que ce soit à tes géniteurs. Alors, il ne reste plus qu'une seule issue...