Marchant d'un pas hésitant vers la cour, je serrais dans ma main mon téléphone portable, qui sonnait pour la 3ème fois. Comme pour les deux premiers appels, j'ignorais la sonnerie. Je le gardais cependant dans les mains, fixant d'un œil morne le nom qui s'affichait sur l'écran digital. "Papa". Certainement un appel de mauvaise augure, si il prenait la peine de m’appeler lui même, sans se contenter de m'envoyer sa secrétaire. Parcourant du regard la cour, je vérifiais que l'endroit était désert. Je me dirigeais vers le seul endroit qui m'offrait un semblant de sécurité : le grand platane. Je me hissais dans ses branches, à l’abri des regards, et quand je fus bien installée, je décrochais le téléphone qui n'avait pas cessé un instant de vibrer entre mes doigts.

_ Papa ? ... Je vais bien ... Pas de problème ... Non je ne t'en veux pas ... Moi aussi je t'aime.

La sonorité résonna au bout du fil, signe que mon interlocuteur avait raccroché. Je me retenais de balancer mon portable au loin, partagée entre la haine et la tristesse. Le dernier sentiment pris le dessus, et je me mis à sangloter doucement, persuadée que personne ne m'entendrais là où je m'étais cachée. Ma bonne humeur habituelle avait disparue, emportant avec elle le sourire qui ne quittait pourtant jamais mon visage.

Je marchais tranquillement dans la cour, en faisant le tour, je me fais chier comme toujours. Jusqu'à ce que j'entends des mini bruits, ça ressemblait plutôt à une personne pleurer, le hic, c'est que ça venait d'un platane, c'est bizarre. Un platane qui chiale ? Je rêve, ou j'ai encore des problèmes après mes oreilles, ma cheville, et ma tête ? Revenons à la réalité là, qui était assez fou pour monter là haut ? Je m'avançais vers cette arbre, et levais ma tête pour essayer de voir entre les feuilles, j'apercevais des jambes de fille, car ses cheveux étaient très long qu'on les remarque facilement. A ce moment là, je décidais de prendre la parole, même si me mêlais des choses de fille ne m'interesse pas.

Hey, toi, pourquoi tu pleures là haut ? Tu vas te casser la gueule après.

.. Ce n'étais pas pour dire mais cette fille était bizarre, bon d'accord pas plus bizarre que moi. Mais quand elle m'a remarquée, elle s'est très vite redressée et semblait immobile, elle n'allait quand même pas croire que je ne l'avais pas remarqué ? Surtout qu'à l'instant elle venait de me voir. Et moi qui attendais pour qu'elle montre sa bouille. Bon déjà cette gamine là était triste, mais je ne lui demanderai pas, ce ne sont pas mes histoires. Et je n'en ai pas à m'en mêlé. Je sais ce que ça fais. J'haussais un sourcil et soupirais. Par la suite je me posais au bout du pied de l'arbre en levant ensuite la tête vers le haut. Je remarquais toujours qu'elle ne bougeait pas d'un poil, mais elle avait peur ? Je n'allais pas m'arrêter là, faire l'ignorant j'aime pas. Je tentais alors les menaces.

Bon bouge toi de là, je ne veux pas que tu tombes sur moi sinon je te coupe les cheveux.

Je soupirais, m'apercevant que ma ridicule tentative de camouflage avait lamentablement échouée. Essuyant les larmes de mon visage d'un revers de la main, je sautais souplement de ma branche pour atterir à coté du jeune homme.
Je le regardais quelques instants et déclarais d'une voix qui ne tremblait plus:

_ Je ne pleurais pas tu sais.

Mes yeux rougies trahissaient mon mensonge. Quelques feuilles d'arbres prises dans mes cheveux venaient compléter ce tableau pathétique.

Je me mis dans un fou rire si soudainement, qu'on aurait dit un psychopathe débile qui venait de tuer quelqu'un. Certain me regarder et se posait plein de question, je m'arrêtais de rire et toujours allongé contre l'arbre, leurs montrait l'doigt vulgaire. J'avais la flemme de me lever et de leurs casser la tronche. Bref, je repris avec la jeune fille qui ne devait pas vraiment me comprendre.

Hahaha ! Tu es bien drôle toi. Ô Lady.

Bon, je ne voulais pas non plus qu'elle le prenne mal. Parce que bizarrement je préfère les gens qui sont triste et qui chiale, que des gens qui pète la forme et qui te dise ' Hello ' avec enthousiaste. J'aime pas la bonne humeur et j'ai peur d'être heureux, alors ' j'esquive '. J'en ai pas l'air mais voir les gens triste me fais assez de peine, moi qu'est pitié de rien, mon père avait toujours la technique pour me faire arrêter de pleurer. Je la regardais, le contour de ses yeux avaient prit une couleur rouge, elle avait pleuré et elle savait bien que je le savais. Je ne comprends pas pourquoi elle n'assume pas. C'est vrai que c'est chiant les gens qui te demande qu'est-ce qu'il a. Mais moi j'allais pas le faire. Je pris un air amusé, et narquois. Moi au sol et avec mon pied, je lui fis un croche-patte volontairement, et elle tomba ensuite sur moi, elle ne devait pas s'y attendre. Mais je l'avais rapidement rattraper juste à l'aide de mes bras. Elle était bien proche de moi, mais j'adorais faire rougir les gens. J'essayais de lui faire un vrai sourire.

Je le regardais rire sans protester, un peu étonnée de sa réaction. A sa remarque, j'allais m'entêter dans mon mensonge en répliquant que non je n'étais pas drôle, que j'avais pas chialé, que pleurer c'était pour les faibles, mais il m'empêcha de déclarer ma petite tirade en me fauchant d'un habile coup de pied. Je serrais les dents, pensant heurter le sol dans quelques instants. Le choc ne venant pas, je rouvrais les yeux et découvrais son visage à quelques centimètres du mien. Il m'avait rattrapé.
Je bafouillais un "Bon ok j'ai mentis mais je ne recommencerais pas !" persuadée qu'il avait fait ça pour me punir.

J'avais pris directement la tête d'un mec assez fier de son coup. Je la regardais droit dans les yeux, pas mal, elle était vachement mignonne la petite de près. Hey bon, je vais pas quand même la draguer, même si ça me tente un peu là, vus la position où on se trouvait en plus, ça me donne envie de l'embrasser. J'vais me faire passer pour un gros pervers, bon d'accord je le suis. (Qui ne l'est pas ?) Je regardais ses lèvres, et justement je me mordais la lèvre inférieur, j'approchais un peu mon visage du sien, et dangereusement de ses lèvres. Puis sans résister je l'embrassais. Après ce petit instant inexpliquable et bizarre de ma part, je reculais rapidement ma tête un peu perdu en clignant des yeux.

Merde.. Merde.. J'fou quoi moi ?!

Je ne m'attendais pas à ce qui allez suivre. Après tout, je ne le connaissais pas. Alors je ne m'attendais pas DU TOUT à ce qu'il m'embrasse. Il le fit pourtant, et je me laissais faire, le contact n'étant pas si désagréable. Plutôt pas mal même.
Le son de sa voie me ramena sur terre : "Merde.. Merde.. J'fou quoi moi ?!"
Répondant à sa question réthorique, je déclarais, un léger sourire aux lèvres:

_ Tu cèdes à mon charme irresistible !

Je mis ma main sur mon front, me disant que j'étais complètement sur une autre dimension là, jamais je n'avais embrassé une fille en si peu de temps de connaissance comme ça. C'était pas dans mon genre. Je la regardais et écoutais ce qu'elle avait à dire.

_ Tu cèdes à mon charme irresistible !

Son charme ? Ouais elle était belle, même très et mignonne en plus de ça, mais qu'elle ne prenne pas la grosse tête non plus, sinon je la clash. J'aime bien clasher. Je sais pas c'qui m'a pris, j'avais envie. C'est pas très fidèle surtout qu'en sachant que j'ai une petite amie. Mais bon avec le message que j'ai reçus il y a quelque jour, pas sur. Je la regardais droit dans les yeux et je souriais un peu bizarrement, ça n'avait pas trop l'air d'un sourire normal, mais plutôt d'un sourire de pervers. Je ne voulais pas me laisser perturber par ce que je venais de faire.

Peut-être bien.

Je me redressais, éloignant mon visage du sien, et je m'asseyais en tailleur à coté de lui. C'était une situation assez étrange à laquel j'étais rarement confrontée. Mon bon sens me dictait qu'un inconnu qui vous embrasse sans raison quelques secondes après votre rencontre est soit un derrangé, soit un pervers. Ce type n'avait pourtant la tête ni de l'un ni de l'autre. Je tournais les yeux pour le regarder de nouveau et surprenais un étrange sourire sur son visage, qui venait démentir ma pensée précédente. Les mots s'écoulèrent de ma bouche sans que j'y eu vraiment réfléchi:

_ T'es qui toi, au juste ?

Qui je suis moi ? Ce que je réponds souvent c'est que je commence directement par prévenir de mes problèmes psychologiques et physique au cas où si je parvenais à l'attaquer sans raison pour qu'elle comprenne mais surtout pour qu'elle se défendre sans se retenir, je suis un fou. Mais si je lui dis, j'imagine déjà bien sa réaction tout comme les autres filles ou personnes. Alors autant rien ne lui dire. Je me confiais plus au mec qu'au fille. Mais j'ai quand même peur pour elle. Le sourire de mon visage s'effaça pour le remplacer par celui d'une moquerie.

Je suis un pervers qui attrape les filles pour les violés dans les toilettes.

Je me mis à rire tout seul, le rire de tout à l'heure, un rire de fou. Je riais bizarrement de ma propre blague qui sans doute pour elle n'était pas marrante, moi qui aime pas l'humour noir j'en faisais un peu là. J'arrêtais de rire et me reprenais.

Mais non je rigole. Ich bin Mikoshiba Shôo, interdiction de surnom débile, c'est Mikoshiba, pas Miko, ni Shôo, ni rien. Je préviens. Miss.

Je souriais à son étrange plaisanterie, sans rire pour autant, pas entièrement convaincue qu'il avait dit ça bel et bien pour rire. J'avoue avoir été soulagée par le "Mais non je rigole", mais j'essayais de ne pas le lui montrer, qu'il ne me prenne pas pour une imbécile incapable de comprendre la moindre petite plaisanterie. Je l'écoutais se présenter et prenais note mentalement d'éviter de dire à voix haute tous les surnoms stupides qui affluaient dans mon petit esprit dérangé.

_ Enchantée Mikoshiba ! Moi c'est Isuzu Nakamura. J'ai rien contre les surnoms, tu peux m’appeler comme tu veux.

Hors de question, j'donne pas des surnoms ridicule. Sauf quand on m'en donne et que je n'en veux pas, j'en donne aussi des minables, alors non. Et ça même si tu le veux. Sauf que je dis souvent '' Miss '' quand je connais pas le nom ou parce que le prononcer fait trop familier.

Je me mis ensuite à tousser beaucoup. Fuck de cigarette, mais je veux et peux pas arrêter.

Je ricanais à sa remarque. Pas que je moquais, mais la façon qu'il avait de dire ça était si ... "impartiale", que ça me fessai rire. J'ouvrais la bouche pour répondre mais il se mit à cracher ses poumons de manière si violente que j'hésitais quelques instants à lui taper dans le dos comme une imbécile. J'évitais en fin de compte, de peur qu'il m'en retourne une ou qu'il me foute par terre comme y'a 5 minutes. Je me contentais donc de le regarder bêtement en bafouillant:

_ Tu-tu vas bien ?

Je l'entendais ricanais un peu, toujours en toussant je lui dis :

Qu'est-ce qui te fais rire ?!

Je me remis à tousser que j'étouffais presque, merde, fais chier.

Tu-tu vas bien ?

Je n'y répondais pas, je raclais fortement ma gorge histoire d'essayer de m'arrêter, mais sans succès.
Un instant après, ça s'arrêtait.

Putain, ben enfin. Voilà ce que ça fais quand on fume trop.