- Le soleil n’était pas encore levé que le blond dû commencer la journée. Y avait-il plus grande incompréhension que celle de se lever avant que le soleil lui-même n’ait décidé d’ensoleiller le monde ? Alice grondait déjà alors qu’il venait à peine de poser un pied hors de son lit. Aujourd’hui pour son premier jour, il avait décidé de mettre le plus de mauvaise foi possible dans tout ce qu’il ferait, et bien sûr cela commençait par son simple levé. Par chance il n’avait pas encore était présenté à son « camarade de chambre » Alice ignorait la raison de sa non-présence à l’heure actuelle et s’en foutait royalement, bénissant plutôt cette chance qu’on lui offrait au lieu de s’ennuyer avec  de telles futilités dés le matin. Il traînait des pieds en avançant mollement vers la salle de bain, il dût y passer facilement 30 minutes, il aurait même juré s’être rendormi pendant une demi seconde. Le moment paisible de la douche était bien la seule chose dont il allait profiter aujourd’hui, maudissant déjà la journée à venir, collant son visage contre le torrent d’eau chaude qui jaillissait, comme si l’eau ardente brûlait au passage toute ses pensées le laissant vide pour attaquer cette nouvelle « expérience ». Le jeune homme dû quitter à contre cœur son cocon de chaleur pour affronter le dur monde des enfants pourris gâtés, fils et fille de bourgeois, de banalités triviales et d’autres connaissances qu’il aurait sûrement déjà.

Il faisait frais en cette matinée ce qui eut pour effet de faire soupirer d’aise le blond, toujours armé de son bonnet qui cachait ses cheveux toujours légèrement humide et de toute évidence en bataille. Alice profitait de ce dernier sentiment de liberté, le vent qui emplissait ses poumons de manière légèrement douloureuse, cela rendait le monde presque irréel, avant de plonger tête la première dans une ambiance qu’il détestait.

Voila, il était énervé. La joie des autres l’énervait, la joie qu’ils avaient toujours eut depuis la naissance, la joie qu’il avait trouvé en remuant ciel terre pour voir le visage de sa mère s’apaiser. Il voyait une tonne d’élève qui courait dans tout les sens pour trouver leur classe, insouciants. Pourquoi feraient-ils autrement ? Après tout ils ne connaissaient que ça. L’oisiveté. Ignorant les regards curieux qui se posaient sur le géant qu’il était, il marchait lascivement vers ce qui devait être son premier cours. Bien sûr, quelque chose dont il se foutait majestueusement, l’Histoire.  Lui voulait écrire la sienne, pas écouter la réussite des autres et perdre son temps.

La porte de la salle étant ouverte, il soupira une nouvelle fois à voix haute et entra finalement en allant comme à son habitude s’asseoir dans le fond de la classe près d’une fenêtre, au moins il aurait le « loisir » d’observer comment le monde se portait depuis les yeux d’une « élite ». Alice avait à peine posé ses fesses sur la chaise de bois qu’il s’ennuyait déjà. Il détourna bien vite le regard de la bande d’animaux qui parlaient joyeusement entre eux, même les observer l’irrité au plus au point.  -

Tch.

- Pourquoi tout devait être aussi lassant ? Alice soupirait pour la énième fois en à peine 5 minutes, 5 malheureuses minutes qui avaient servies à emplir la salle d’une tonne d’élève selon le blond. Bien qu’il n’ait jugé cela qu’à l’ouïe, comme si il allait perdre son temps à les regarder en plus de cela, cependant, un bruit BEAUCOUP trop proche de lui, lui indiqua que quelqu’un aurait eut l’audace se venir s’asseoir à côté de lui. Tournant la tête de manière presque robotique vers celui qui osait l’importuner il se figea en voyant la parodie d’humain qui se trouvait en face de lui. Les dents du blond se mirent à grincer automatiquement, ses yeux se plissèrent dangereusement. Pourquoi un noble du 17ème siècle s’asseyait près de lui ? Dans quelle foutue école de barge était-il tombé ?! Alors qu’Alice allait rembarrer son « nouveau voisin de table » il fut aussitôt coupé par le dandy qui annonça. -

«  Mes salutations, je m'appelle Adrian Schwarzreiter mais je t'en prie appelle moi Adrian. Si je te dérange ce n'es pas dans un désir désespéré de socialiser mais simplement parce que tu me sembles être un Alexandre. »

- Les yeux du blond plus vert qu’à l’habituelle se figèrent dans le regard du grand dadais aux cheveux longs, puis tombèrent sur sa main. Etait-il sérieusement sérieux ? Et puis c’était quoi son problème ? Pourquoi cet « Adrian » parlait de la sorte ? Pour que cela colle à son image ? Et puis c’était quoi un « Alexandre » ?! Il ne put penser qu’une chose :

URG. Pitié, tuez moi.

 Cette journée commençait, vraiment, terriblement, horriblement, affreusement mal. Lui qui haïssait les bourgeois et autres personnes non-soumises aux mêmes règles de vie que la majorité, là, il était en face de l’incarnation d’une minorité choyée. Sa tenue, sa posture, sa façon de parler, son visage, tout dérangeait Alice chez ce type et pas qu’un peu ! Il n’avait pas même envie de s’engueuler avec, juste de mettre le feu à son immonde tenue et de le voir courir en s’évertuant à ne pas finir en torche humaine. C’était une idée à creuser. Il ignora les agréables scènes qui lui vinrent en tête et souffla juste avec fatigue sur Adrian. -

Dégage. Juste, dégage.

- Il regarda la main que celui-ci lui tendait avec mépris, comme-ci le toucher allait lui infliger une maladie, que cet aristo’ était une bactérie à lui-seul. Le blond grimaça délibérément avant de se reculer pour presque se coller contre le mur afin de bien montrer le dégout que celui-ci lui inspirer avant de reprendre sa contemplation de l’extérieur. Après ça, il n’allait pas s’installer à côté de lui, il n’allait pas être aussi bête, n’est-ce pas ? Il suffisait en général d’ignorer ou d’envoyer bouler les gens pour qu’ils cessent de tenter désespérément de lui parler, mais étrangement Alice avait le doux sentiment que cette technique ne fonctionnerait pas avec celui-là. La mâchoire crispée, il se contentait d'espérer que tu ne serais pas celui qui allait le pourrir tout le long de la journée. -

Mais putain tuez-le !

- Il n’avait pas eut besoin de se retourner pour entendre le bruit de la chaise qui grattait le parquet en s’approchant de lui. Il avait osé hein ? Il s’était rapproché ce stupide fils à papa albinos. Un soupir sonore traversa les lèvres d’Alice quand la voix de son voisin de table retentit. -

Navré je crains de ne pas avoir entendu ton nom, pourrais tu le répéter?

- Pourquoi, oh pourquoi diable avait-il besoin de rendre une phrase simple si pompeuse, il ne pouvait pas parler comme le commun des mortels, c’était trop demander pour lui ? Et puis l’intonation amicale, ou plutôt hypocrite qui accompagnait cette phrase avait de quoi survolter le blond. Alice était bien parti dans l’optique d’ignorer ce bouffon et le cours autant qu’il l’aurait pu cependant, mais la voix de son ennemi du jour avait une fois de plus décidé de changer les plans du blond. -

Ah et j'oubliais, tu n'as rien à craindre, la richesse ne se transmet pas par le toucher.

- Cette école avait une certaine renommée, et plus encore, un certain prix, piquant, pour une personne lambda, encore plus salé quand on venait d’un milieu défavorisé comme Alice, alors sa présence prouvait, ou expliquait au moins qu’il avait réussi à atteindre ce « niveau » de richesse. Mais malgré les revenus qu’il avait grâce à ses nombreuses ventes, il avait toujours gardé un comportement digne, loin du mépris qu’affichait ceux de la « haute » société. Et là, la parodie lui crachait limite à la gueule sa pauvreté d’antan.
Le sang d’Alice ne fit qu’un tour. Il se leva subitement, sa chaise se reculant rapidement, tombant même en arrière avec fracas. Il empoigna le haut d’Adrian, le forçant ainsi à se lever et à se mettre à ses hauteurs bien qu’il soit légèrement plus grand que l’albinos. Le blond le rapprocha de lui dangereusement sur le point de le frapper visiblement ne s’inquiétant pas le moins du monde du spectacle qu’il offrait gracieusement aux autres élèves.
Il gronda finalement en serrant les dents. -

Si tu dégages pas, j’le ferai.


- Il poussa alors Adrian avant de le dépasser et de sortir de la salle en ignorant les regards qui le mitraillaient et les messes basses qui se faisaient déjà. Aller dans cette école était la pire idée que sa mère aurait pu avoir. Au passage il fit claquer la porte dans un élan dramatique au possible avant de chercher où il pourrait bien s’isoler pour oublier ce qui venait d’arriver. Cherchant un coin de verdure Alice fini par tourner en rond hors de l’école, il était juste foutrement perdu. Un nouveau soupir, un nouveau grognement et le blond s’était assit dans un coin à l’ombre avant de ne vraiment péter un câble. -