- Tss, tu es toujours autant un gamin, ris-je en voyant le dessert de Kaleï.
- Et toi toujours aussi prévisible.

J’arquais un sourcil d’un air faussement vexé avant d’éclater de rire avec Kaleï. Ce soir, je l’invitais dans un grand restaurant, plus cher que ce que nous avions l’habitude de faire. Nos desserts venaient d’arriver et bientôt ce serait le moment de l’addition, qui allait je n’en doute pas être salée. Tout irait bien car j’avais longtemps préparé ce moment, et que les finances étaient entrées en compte dans mes prévisions. Sans me surprendre, malgré sa belle chemise blanche correctement boutonnée pour une fois et ses cheveux soigneusement attachés en lui donnant un air plus sérieux, il avait commandé une coupe de glace à la mangue et à la fraise avec des petits bonbons tout autour. Pour ma part, j’étais effectivement prévisible avec mon dessert favori : une pêche melba. La coupe était énorme et les fruits frais sentaient si bons… je comprenais mieux pourquoi elle coutait effectivement cher.

Mais ce soir, j’avais un peu de mal à être détendu. Kaleï me demandait sans arrêt ce qu’il s’était passé au travail pour que j’ai cet air préoccupé sur le visage, et soulignait que si je continuais à froncer les sourcils j’allais avoir des rides. Oui, tout en finesse. Du Kaleï Leilani pur et dur. Cela dit, il n’était en quelque sorte pas si loin de la vérité qu’il n’aurait pu le penser.

J’allais demander Kaleï en mariage ce soir. Dans moins d’une heure, je lui demanderais sa main, et de vivre à mes côtés pour toujours. Un véritable engagement qui me trottait dans la tête depuis un moment. Après tout nous vivions sous le même toit depuis près de dix ans désormais, et nous sortions officiellement ensemble depuis pas moins de deux ans. Si notre situation était un peu instable à cause de mon travail cumulé à mes études, et le même problème pour Kaleï, nous nous en sortions financièrement avec brio. De toute évidence, je mourrais d’envie de lui faire cette demande. Toutefois, était-il envisageable qu’il accepte ? Sortir avec moi était une chose, se marier avec un homme de quasiment dix ans votre aîné en était une autre. Proche de la trentaine, c’était normal pour moi de penser à stabiliser ma situation amoureuse, mais absolument pas à dix-neuf ans. C’était encore un gamin, à peine un post-adolescent… Est-ce que ma demande serait égoïste ? Je n’aurais su répondre à cette question.

La discussion allait bon train lorsque nous mangions nos desserts, et nous piquions dans la coupe de l’autre pour gouter. Bien sûr, Kaleï appuya sur mon nez le doigt plein de chantilly en attirant les regards des autres tables, visiblement pas autant outrées par notre conduite que notre différence d’âge couplée à notre homosexualité. Et, le plus beau dans tout cela, c’était que Kaleï et moi nous en fichions. Nous avions appris à nous assumer et à vivre pleinement notre bonheur sans prêter attention au regard des autres. Le gamin fit des siennes au moment de payer mais le serveur se dirigea naturellement vers l’argent de la personne à l’aspect le plus adulte. Je tirais la langue à mon petit ami avant de nouer nos doigts pour sortir.

- Allez arrête de bouder, même si j’ai promis qu’on diviserait les dépenses. Je voulais te faire un cadeau.

Bien sûr, il en fallait plus pour faire arrêter de bouder Kaleï. Je passais simplement mon bras autour de sa taille en sachant que je n’aurais pas dû lui mentir à ce sujet. Si j’avais été honnête, il aurait pris les plats les moins chers possibles juste pour ne pas me faire dépenser trop, et ça, c’était hors de question. Pas en un jour aussi spécial.

Ce restaurant avait gagné mon cœur pour sa proximité avec la plage. J’y emmenais Kaleï à pied pour une petite balade en amoureux alors que je vérifiais de temps en temps que la boîte contenant la bague de fiançailles se trouvait toujours dans ma poche. Une fois sur place, je sortis une nappe en tissu que j’avais prévue pour l’occasion, et m’assis à côté de Kaleï en le serrant bien contre mon torse. Nous regardions le paysage fantastique qui s’offrait à nous. Nos mains enlacées, je posai mes lèvres sur les siennes tendrement. Un baiser plein d’amour, d’affection, et de rêves d’avenir. Ma langue glissa contre la sienne en douceur alors que mon petit ami déboutonnait ma chemise. Je souris sans pouvoir m’en empêcher avant de saisir doucement ses poignets pour le faire arrêter. Devant son air de nouveau boudeur, je compris que le grand moment était arrivé.

- Kaleï je… j’ai quelque chose d’important à te dire. De très important.

Je serrais sa main dans la mienne avec nervosité. Et s’il me disait non..? S’il prenait peur et que je ruinais notre relation de cette manière ? L’angoisse me nouait la gorge.

Je ne pouvais pas m’empêcher de rire en voyant Kaleï courir pieds nus dans le sable avant de tremper ses pieds dans une eau probablement trop froide pour se baigner. J’adore le voir comme ça, et au fond ça me redonnait un coup de jeune de sortir avec lui. Je me permettais plus de choses que des gens de mon âge s’interdisent. Comme de courir comme des enfants sur la plage, ou de jouer avec de la chantilly dans un restaurant chic. Hormis ces bons côtés, cela me rappelait aussi la différence d’âge entre lui et moi. Précisément le point qui m’effrayait dans ma demande en mariage. Je soupirais discrètement en essayant de me détendre. Trop nerveux. Il fallait que je me reprenne.

Kaleï revint « calmement » vers moi en pouffant de rire devant ma prévoyance, et ne pris bien sûr pas la peine de s’asseoir à côté de moi. Sur mes cuisses c’était tellement plus sympa. Je souris sans pouvoir m’en empêcher en glissant ma langue contre la sienne alors que mes mains passaient déjà sous son haut pour caresser son corps. Je l’aimais tellement… je crois que j’aurais pu brûler vif d’amour pour lui. J’appuyais le baiser plus sensuellement, désireux de lui faire l’amour sur cette plage déserte, d’autant plus lorsque ses mains commençaient déjà à défaire ma chemise dans le même état d’esprit. Néanmoins, choisir cette option équivalait à fuir mon engagement. Repousser la demande était possible, mais c’était surtout immature.

Je pris doucement les poignets de Kaleï pour l’arrêter dans ses gestes, le col de ma chemise déjà défait. Après quoi, d’une voix chevrotante qui témoignait de ma nervosité, je lui expliquai que j’avais quelque chose d’important à lui dire. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque Kaleï se retira de ma taille pour s’asseoir à côté de moi, visiblement angoissé.

- C'est obligé là maintenant ? On peu pas faire l'amour avant ?

Je le regardais un peu surpris et surtout blessé. Des vacances, un restaurant assez chic, la plage… c’était probablement évident que j’allais lui faire ma demande. Est-ce que lui ne voulait pas l’entendre ? Je n’eus pas le temps de répondre que Kaleï me poussait durement sur le sable chaud pour glisser sa langue contre la mienne avec brutalité. Il tremblait. Ses doigts qui défaisaient les boutons de ma chemise étaient tremblants et maladroits. Mon cœur s’emballait littéralement comme à chaque fois qu’il me montrait un tel désir sexuel, mais ce soir je devais admettre que cela m’inquiétait. Je saisis doucement ses poignets pour essayer de le calmer comme à on habitude.

- Attends Kaleï, tentai-je. Je te dis qu’il faut qu’on parle sér…

Ma phrase fut coupée par un long gémissement que je ne sus pas retenir. Kaleï avait défait les boutons de mon pantalon et saisissait mon membre fermement en commençant des va et vient assez brusques et serrés. Mes mains tenaient ses bras un peu trop faiblement pour l’avoir empêché de faire cela. La chaleur monta immédiatement dans mon corps. Moi aussi je voulais faire l’amour… ne pouvait-il pas attendre d’avoir entendu ce que j’avais à dire ? Est-ce qu’il avait peur à ce point de ma demande en mariage..? Soudainement, Kaleï arrêta tout et s’assit sur la nappe sans plus rien faire. Un peu décoiffé par les évènements, je me redressais à mon tour pour reboutonner au moins un peu mes vêtements. Puis je l’aperçus.

- Qu'est-ce que j'ai fait de mal... ?

Une larme. Une larme déferlait sur la joue de Kaleï, accompagnant le son de sa voix tremblante. Qu’est-ce qu’il avait fait de mal..? S’il avait peur de ma demande, cette question n’avait aucun sens, alors c’était forcément autre chose. De quoi pouvait-il bien avoir peur ? Je me rapprochais de lui en fronçant les sourcils d’incompréhension. Je pris doucement sa main dans la mienne avant de le tirer un peu plus contre mon torse. D’autres larmes coulèrent le long de ses joues. Il était vraiment anéanti, et je ne comprenais absolument pas pourquoi. Nous venions de passer une soirée fabuleuse que nous terminions sur la plage en tête à tête, alors qu’est-ce qui pouvait bien le faire pleurer ?

- Qu’est-ce que tu racontes Kaleï ? Qui a dit que tu avais fait quelque chose de mal ? Certes tu es un gamin un peu capricieux et qui a le don de détourner mon attention par des moyens peu chastes, le taquinai-je en souriant, mais il n’y a rien à te reprocher.

Je me plaçais rapidement dans son dos pour le tirer contre mon torse et le garder fermement contre moi. J’embrassais doucement ses joues qui s’humidifiaient de larmes en passant ma main sur son ventre avec tendresse. Tout cela était très obscur jusque là. J’essayais de le rassurer sans savoir de quoi il avait peur, ce qui n’était pas chose facile. Puis je compris. Soudain, tout devint limpide. Kaleï avait dû mal comprendre mes paroles lorsque j’avais parlé d’une chose importante, il avait réagi comme si j’allais le quitter, non..? Je ne pus m’empêcher de sourire doucement devant le désarroi qu’il avait ressenti à l’idée que je m’en aille. Cela me faisait plaisir dans le sens où j’aurais probablement ressenti la même chose que lui. Je le serrais plus fermement contre mon torse en embrassant sa nuque avant d’y déposer un suçon. « Tu es à moi », voilà ce qu’il voulait dire.

- Tu es un peu bête parfois, hein ? Tu penses vraiment que quand on veut quitter quelqu’un on se paye des vacances avec et on l’invite dans un restaurant dont on ne veut même pas qu’il connaisse les prix ? Idiot, comme si je pouvais vivre sans toi…

J’enfouis doucement mon visage dans sa nuque en le serrant un peu plus fort. Mon cœur battait la chamade. Non je ne pourrais pas vivre sans lui, jamais. J’avais besoin de Kaleï Leilani dans ma vie.

.

- C’est ta faute aussi. Si ce n’est pas pour rompre pourquoi sembles-tu si sérieux ? On a presque l’impression que tu vas me demander ma main tellement tu es nerveux.

Kaleï, dos à moi, n’eus pas le loisir de constater à quel point je venais de rougir. C’était si évident que ça ? Et surtout il ne prenait pas au sérieux cette possibilité. Je soupirais un peu en appuyant ma tête sur son épaule pour regarder la mer sur laquelle un ciel étoilé dégagé se reflétait. Le moment était parfait. Le paysage parfait, l’homme parfait. L’ambiance installée par les vagues qui venaient doucement s’écraser devant nous avant de repartir vers la mer. Je déposais de doux baisers dans son cou avec beaucoup de tendresse alors qu’il jouait avec mes doigts caressant son ventre.

- Tu penses que je pourrais demander sa main à un gamin de 19 ans ? Le taquinai-je juste pour tester sa réaction.

Je me rendis compte alors seulement maintenant que le regard de Kaleï était rivé sur mon visage. Est-ce qu’il m’avait vu rougir ? Avait-il constaté à quel point son hypothèse m’avait chamboulé ? Je le regardais dans une indifférence feinte pour au moins sauver les apparences. Mon petit ami se retourna alors pour être face à moi. Est-ce qu’il allait de nouveau me sauter dessus ? Décidément ce gamin était très sexy et savait se servir de ses atouts. J’allais le mettre en garde quand sa main passa doucement dans ma nuque en me faisant frissonner. Son regard planté dans le mien reflétait un sérieux qui était très rare chez Kaleï.

Il semblait soudainement soucieux. J’allais le rassurer quand il posa ses lèvres sur les miennes. Je ne pus m’empêcher de jouer avec ses lèvres sensuellement pendant un baiser qui s’éternisa un peu. Oui je voulais faire ma demande, mais nous avions bien le temps de partager un baiser un peu plus sulfureux avant, non ? Je glissais ma main sur ses fesses pour les serrer doucement pendant le baiser. Me surprenant réellement, Kaleï fut cette fois-ci celui qui rompit le baiser pour me regarder sérieusement. A ce moment-là, je compris qu’il avait grandi. C’était stupide de constater à quel point ce sont les personnes les plus proches qui vous voient le moins grandir. Après dix ans passés sous le même toit, je venais de réaliser qu’il était devenu un homme mature.

- De quoi voulais-tu qu’on parle ? Je t’ai rarement vu aussi tracassé que ces derniers jours… Je serais toujours là pour te soutenir, Zach’, tu peux te reposer sur moi.

Sa main saisit doucement la mienne tandis que ses yeux me fixaient d’un air compatissant. Il pensait réellement que j’avais un problème. Bien sûr il m’avait harcelé de questions ces dernières semaines puisque l’idée qu’il refuse ma demande m’effrayait, et je ne lui avais pas expliqué les véritables raisons. Je ne pus m’empêcher de sourire en le regardant. Oui, j’avais peur. Oui, il pourrait me dire non. Mais il apparaissait essentiel d’essayer, car c’étaient là mes véritables sentiments à son égard. Le voir si soucieux et attachant ne faisait que conforter ma décision de lui demander sa main.

Je passais ma main libre dans sa nuque pour l’embrasser de nouveau tendrement. Un baiser court, cette fois-ci. Je rompis doucement le baiser en le regardant d’un air d’amoureux transi. Après tout, c’était exactement ce qu’il m’inspirait : un amour sans limite.

- Tu aurais presque l’air adulte quand tu parles comme ça, souris-je un peu rassuré. Très bien, je vais te dire ce dont je voulais parler alors.

Mon cœur battait avec force dans ma poitrine. Est-ce que Kaleï pouvait l’entendre ? Ressentait-il, dans le silence de la plage, toute l’appréhension que ce moment me donnait ? Certes, l’angoisse du refus prenait de la place. Alors vous devez vous demander « pourquoi tu tiens tant à lui faire ta demande » ? Pendant de longs mois j’y avais réfléchi. Moi, Zachary Clairbois, n’était absolument pas tête brûlée : lorsque je faisais quelque chose, j’étais certain de mon choix. Je regardais doucement en Kaleï avec une pointe d’enthousiasme. Sa réponse, je la voulais plus que tout.

La main un peu tremblante, je sortis de ma poche une petite boite noire. Mon cœur semblait sur le point d’exploser tant il battait la chamade. Ressaisis-toi, Zachary. J’ouvris doucement la boîte pour en montrer le contenu à Kaleï, comme la personne qui fait sa demande est supposée le faire. Je me redressais pour poser un genou à terre devant lui, nos regards à la même hauteur. Ma voix allait-elle trembler ? C’était le moment de le savoir. Je crois que la seule chose que je n’avais volontairement pas préparée était le contenu de ma demande. Ce genre de chose, je le laissais aux mains de la spontanéité.

- Kaleï, ça fait maintenant de longues années qu’on vit ensemble, et un peu moins que nous sommes un couple. Mon amour pour toi… est né il y a longtemps déjà. Pas un seul instant je n’ai imaginé qu’il se tarirait avec le temps, et ces deux années à tes côtés me l’ont confirmé. Je suppose que les vieux de mon âge pensent à ce genre de chose, et j’ai bien conscience que ça peut t’effrayer de t’engager à même pas vingt ans…, fis-je avec un peu moins d’assurance avant de me reprendre. Mais je t’aime. Je t’aime comme un dingue, depuis que nous sommes ensemble tu fais battre mon cœur de bonheur. Tu m’apportes tout ce dont quelqu’un pourrait rêver d’une relation amoureuse. Et c’est parce que j’aime notre amour plus que tout que je te demande aujourd’hui si, comme moi, tu souhaites qu’il soit éternel. Kaleï, veux-tu m’épouser ?

Ma voix n’avait finalement pas tant tremblé. J’étais sûr de moi. Sûr de mon amour, sûr de ce désir de lui demander sa main. Je n’aurais aucun regret. Mon regard humide rivé dans le sien, j’attendais sa réponse, le cœur battant. Le moment le plus important de toute ma vie était aujourd’hui.

Mon cœur battait si durement dans ma poitrine. Il semblait vouloir s’échapper pour exploser d’appréhension, d’enthousiasme, et probablement de bonheur. Même s’il me disait non, je ne regrettais rien, car c’était là le fond de mes sentiments. Passer notre vie ensemble, me réveiller à ses côtés chaque jour, nous dire « oui » devant l’autel lors du mariage… Tout ça, je le voulais réellement. J’attendais sa réponse entre angoisse et impatience. Au fond, l’inquiétude que j’avais ressentie ces dernières semaines s’estompait à chacune de ses paroles. Il m’aimait, m’avait dit qu’il souhaitait qu’on soit toujours ensemble, que l’âge n’avait pas d’importance. Finalement, il avait répondu à ma demande avant même que je la formule. Chaque jour depuis que nous sortions ensemble, Kaleï m’assurait qu’il voulait que nous fassions notre vie ensemble.

Je tendis l’oreille pour comprendre sa réponse, les sourcils froncés. Quelques ébauches de mots sortirent de sa bouche sans pour autant former une suite logique et compréhensible. Peut-être que la parole n’était pas là, mais je vis surtout comme son œil brillait. Une larme en coula alors qu’il la séchait rapidement du revers de la main. Pas une larme de tristesse, non. Mon cœur fit un bond soudain dans ma poitrine. Il allait me dire « oui »..? Tout semblait converger vers cette réponse. Kaleï hocha la tête devant moi. Cette fois-ci, ce fut à mon tour de laisser s’échapper une larme. Je l’essuyais en me mordant la lèvre. Allez Zachary, tu es censé garder un semblant de calme avant qu’il n’ait prononcé les mots… Mon petit ami se blottit rapidement contre mon torse en enfouissant sa tête dans ma nuque. Je respirais l’odeur douce de ses cheveux alors que mon cœur sautait de nouveau dans ma poitrine. Il était à moi… Mes doigts se crispaient doucement sur la petite boîte noire contenant la bague de fiançailles.

- J'arrive pas à m'exprimer. Mon cœur bat beaucoup trop vite...tu ne plaisante pas hein ? Tu veux vraiment... ?
- Tu me vois plaisanter à ce sujet ? Souris-je en passant ma main dans ses cheveux. Allez donne-moi ta réponse idiot, je veux t’épouser moi…

Je lui souris doucement avant de poser mes lèvres sur les siennes. Bien sûr je voulais entendre sa réponse, mais après toutes ses réactions je ne pouvais pas imaginer qu’il me réponde de façon négative. Ses doigts jouaient avec ma main libre sans que je ne puisse m’empêcher de rougir encore et encore. Je lui demandais sa main. C’était un des plus grands moments de ma vie jusqu’à présent. Je voulais vivre avec quelqu’un pour toutes les longues années qu’il me restait à vivre. Et pas avec n’importe qui.

Me surprenant réellement, mon dos percuta doucement le sol juste avant que Kaleï s’installe sur ma taille. Je glissais doucement ma main sous son haut avec habitude. Je voulais sentir sa peau contre la mienne, savoir comme notre relation était unique. Les larmes de mon petit ami coulaient doucement le long de sa joue, le rendant plus séduisant encore que d’habitude. Des larmes de bonheur lui allaient à merveille. Je passais doucement mon pouce le long de sa joue pour les sécher lorsque Kaleï posa ses lèvres sur les miennes. Au moins il ne me quittait pas, ça c’était sûr. Je glissais ma main dans son dos pour serrer son corps contre le mien avec un amour démesuré. Mes lèvres jouaient sensuellement avec les siennes pendant plusieurs longues minutes, jusqu’à rompre notre baiser sulfureux.

- J'ai beau ne pas encore avoir vingt ans, je sais que je veux faire ma vie a tes côtés, je veux être à toi pour toujours et que tu m'appartiennes en retour. Mon âge ne change rien à mes sentiments pour toi...je t'aime Zachary. Je t'aime plus que tout au monde. Alors ma réponse est oui. Un immense oui, stupide vieux.

D’autres larmes coulèrent le long de mes joues sans que je ne parvienne ou ne cherche même à les retenir. Il frappa un peu mon épaule, geste qui témoignait de sa gêne actuelle. Il était véritablement adorable à être aussi gamin. Il me tendit la main pour me laisser passer la bague à son doigt. Cette bague qui incarnait la promesse d’une vie à deux pour l’éternité. Fidélité, dévotion, amour, addiction, avenir. Je pris doucement sa main dans la mienne, puis retirai la bague de son boîtier. Les mains aussi tremblantes que celles de Kaleï, je glissais la bague le long de son doigt. Une petite bague argentée très simple pour coller au côté masculin de mon petit ami.

- Idiot de gamin, tu aurais pu me donner ta réponse plus vite au lieu de me mettre la pression, le taquinai-je avant de lui voler un baiser intense. Je t’aime tellement Kaleï… Tu es mon fiancé désormais… On va se marier Kaleï.

Les larmes coulaient le long de mes joues sans que je ne sache les retenir. Je serrais fermement Kaleï dans mes bras en glissant ma langue contre la sienne pour l’embarquer dans un baiser torride. Il m’appartenait. Nous allions être ensemble officiellement, même sur les papiers administratifs. Comment allaient se passer les choses pour nous désormais ? De quelle façon serait organisé le mariage ? Je retirais doucement ses vêtements les uns après les autres tandis qu’il faisait de même avec les miens.

Le bruit doucereux des vagues retentissaient dans le silence de la soirée. Le ciel étoilé. La plage. Des fiançailles. J’allongeais avec passion Kaleï sur le sable, une fois nus tous les deux, pour poursuivre l’intimité et les promesses d’avenir d’une toute autre façon.