Suki Gakuen ♥
Bienvenue à Suki Gakuen ♥️

Ce forum était anciennement lié à Amour Sucré d'où l'adresse mais ce temps est révolu, nous vous proposons ici d'incarner des personnages parfaitement imaginaires et de venir les faire évoluer dans notre lycée ♥️

Connecte-toi / Inscris-toi vite ! ☺️
Suki Gakuen ♥
Bienvenue à Suki Gakuen ♥️

Ce forum était anciennement lié à Amour Sucré d'où l'adresse mais ce temps est révolu, nous vous proposons ici d'incarner des personnages parfaitement imaginaires et de venir les faire évoluer dans notre lycée ♥️

Connecte-toi / Inscris-toi vite ! ☺️


Bienvenue au lycée Suki Gakuen, où amour et conflits se mêlent pour un endroit unique au monde ♥
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez|

The Nobodies [PV Shin]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Adriel Lespérance
Adriel Lespérance
Messages : 10
Date d'inscription : 29/06/2013
Age : 30
Localisation : Cynic Paradise

Nous voulons en savoir plus~
Âge: 19 patates
Orientation Sexuelle: J'suis gay ~
Petit(e) ami(e): NONE!
The Nobodies [PV Shin] Vide
MessageSujet: The Nobodies [PV Shin] The Nobodies [PV Shin] Icon_minitimeMar 2 Juil - 2:42


Je viens à peine de m’installer dans mon appartement, près de Versailles. J’avoue que ce n’est pas le grand luxe, mais je n’ai jamais vécu très riche, alors pour moi, ç’a autant d’importance qu’un putois écrasé sur le bord de l’autoroute par un dix-huit roues et qui traîne là depuis trois jours. Mais heureusement, mon appart’ n’a pas cette odeur. Il est minuscule, mais il ne pue pas. Un salon, une cuisine, une salle de bain et une chambre. Dans un sous-sol. J’avoue, j’ai vraiment eu du bol. Je ne m’imagine pas vivre au quatrième. Non, non, moi, c’est au sous-sol. Les murs sont blancs. Délavés. Ou plutôt… un blanc qui tire sur le jaune pisse. J’avoue, ce n’est pas très attrayant, ce n’est pas très chaleureux et invitant. C’est plutôt dégueulasse, même, mais j’ai tapissé les murs de la panoplie de posters de toutes sortes que j’ai amassé au cours de années et de mes œuvres. Alors ça va, je peux y vivre sans péter les plombs. Je m’y sens bien, même. En fait, ce que je préfère, c’est que je n’ai plus l’impression d’être une putain de soubrette. Je n’ai plus à jeter les dizaines de bouteilles de bières qui traînent partout, à faire la vaisselle qui s’étire sur des kilomètres, à éponger des mers d’alcool qui stagnent par terre… Ouais, j’étais la soubrette de la maison. Adriel la soubrette. Mais sans l’ensemble. Je vous interdis de m’imaginer ainsi, bande de dérangés.
Bon, j’imagine que j’ai mon propre bordel, avec mes pots de peinture, mes crayons, mes toiles et mes feuilles éparpillés un peu partout dans le salon, les quelques piles de livres que l’on retrouve dans ma chambre et deux ou trois bouteilles de bières gisant tels des cadavres sur la table. Mais tout le monde a son propre bordel. C’est, selon moi, un état naturel des choses. On est des êtres humains, on est tous des sales porcs. Je veux dire, peu importe à quel point tu te sens important, peu importe à quel point tu crois supérieur à tes semblables, tu restes humain. Tu chies, tu pisses, tu pètes et tu pues de la gueule au réveil. T’es être humain, et t’es dégueulasse. T’as ton bordel, aussi. Peut-être que ça ne paraît pas tout de suite en entrant chez toi, parce que t’es une merde qui veut bien paraître, mais t’as ton bordel. Moi, en tout cas, j’ai le mien et je l’aime. Je l’adore. Je l’embrasser… euh, non. Non, je n’ai rien dit. Je pense trop. Mes pensées dérivent, elles font un va-et-vient constant, sont éphémères, instantanées. Je croise mes bras sous ma tête et ferme mes yeux. Peut-être que si je me concentre sur mes sensations physiques, ça va mieux aller. Mes pensées vont peut-être cesser d’inonder ma tête de façon incessante.
Je sens mon oreiller sous ma tête. Moelleuse, comme je les aime. Et mon matelas, que j’ai acheté à la dernière minute, est plutôt confortable. J’inspire profondément, puis j’expire. Allez, Adriel, essaie de te vider la tête. Essaie de ne pas penser à tout ça. Essaie de ne pas penser à… Jake. C’est son nom qui revient toujours. C’est son nom, son visage, son parfum et ses sourires qui me reviennent et me hantent. C’est aussi la scène de ce dernier baiser à l’aéroport qui rejoue en boucle dans ma tête. Encore et encore. Pourquoi l’ai-je embrassé? Parce que je savais que je ne le reverrais pas avant longtemps? En tout cas, il me manque déjà terriblement. Qu’est-ce que je fais, sans lui, là? Il a été  mon seul ami pendant si longtemps, je me sens perdu. Ouais, je suis perdu à quelque part en France. Parti sur un coup de tête continuer mes études.  Un coup de tête… toujours les coups de tête, ouais. Je suis incorrigible. Je n’ai pas encore commencé mes cours de prépa’, mais j’imagine que ça ne saurait tarder…. Ça fait tout de même deux ans que je ne vais plus à l’école et que je fais tout pour m’enfuir de chez moi sans pour autant être capable de quitter complètement ma mère. Ma mère. Mes yeux s’ouvrent. Son quasi-cadavre étendu par terre. Son sang sur mes mains alors le téléphone glisse sans cesse à cause de ce sang poisseux. Panique. L’ambulance. Je secoue la tête, puis je m’assois. Ces images ne veulent pas me quitter. J’ai vu ma mère faire des overdoses, mais jamais de tentative de suicide, et ça m’a secoué. D’ailleurs, elle est en vie. À l’hôpital. On m’a dit que je suis arrivé juste à temps. On remercie mon urgente envie de pisser…
Je passe mes mains dans mes cheveux en soupirant. Non, Adriel, ne pense pas à ça. Ne pense pas à ta mère  que tu as laissée à l’hôpital, ne pense pas à son désespoir, lorsqu’elle verra la lettre que tu as déposée à son chevet. Ne pense pas à ce qu’elle pourrait faire, seule dans cette maison… elle n’a jamais été seule, J’ai toujours été là pour elle. Mais bordel, comment va-t-elle faire?! Non. Non, non, arrête. N’y pense pas! Je me lève brusquement, le visage dans mes mains. Non, je pense pas à Jake non plus. Non, Adri’, tu ne te sens pas seul. Tu es plus fort que ça. Je me dirige rapidement vers la cuisine et m’assois à la table. Qu’est-ce que ça change d’être assis à la table et pas étendu dans mon lit? J’vais être franc avec vous : absolument rien. Ça me change rien, je ne peux pas contenir mes pensées. Je sors mon téléphone, puis je regarde ma liste de contacts. Un seul nom parmi le peu de mes contacts retient mon attention. Langlais, Jake. Devrais-je l’appeler? Ou au moins lui envoyer un message? Je ne lui ai donné aucune nouvelle depuis que je suis en France, j’ignore les messages qu’il m’envoie. Je me suis dit que je devrais me vider la tête, avant. Oui, me vider la tête, mais de quoi, bordel? De ma vie entière? Des deux seules personnes qui ont été réellement proches de moi? Tourner la page, comme on dit?
Tourner la page… quel terme ridicule. Moi, je ne tourne pas les pages, je déteste cette expression simpliste. Je n’oublie rien, je ne zappe rien, je ne renouvelle pas ma vie comme si rien avant n’avait existé. Je ne tourne pas les pages, je les écris. Oui, c’est moi qui écris ma vie, et même si j’ai mis beaucoup trop de virgules là où j’aurais dû mettre des points, je dois continuer. Je ne tournerai pas la page, je vais simplement arrêter les virgules et, une fois pour toutes, foutre un point à la fin de la ligne. Je continue à regarder ce nom, ce nom qui m’est si cher. Je le sélectionne, puis lis la série de message qu’il m’a envoyés. Ils sont banaux, tout à fait normaux, mais ils me réchauffent le cœur. Oui, ils me le réchauffent et le poignardent à la fois.
«Alors, Adri’,tu fais un bon vol? Crash-toi pas, là!»
«Tu t’es installé dans ton appart’? Ça goûte quoi la liberté? Quoique tu dois bien savoir ce que l’espérance goûte… bon, allez, tu peux me taper pour ce jeu de mots merdique.»
«Adri’? Ça va? Tu me réponds jamais. Pourtant, quand t’es parti, t’avais pas l’air fâché du tout. T’es mort?»
«Bon, tabarnak là, arrête de faire le con pis réponds-moi.»
«Adriel Lespérance, si tu me réponds pas, je vole vers Paris pis je te botte le cul.»
Je souris à cette dernière phrase. Je le connais, Jake, je sais qu’un jour, dans un avenir rapproché, il va venir me voir. Il ne pourra jamais tenir. Je sais qu’il s’inquiète comme c’est pas possible. Alors pourquoi je ne réponds pas? Je pousse un long soupir. Je devrais m’appeler Adriel Soupir Lespérance. Ça m’irait bien. Je pourrais lui répondre… une toute petite réponse. Pour qu’il ne devienne pas fou. Pour qu’il sache que je suis vivant. Je me mets donc à écrire. Une phrase, une seule.
«Essaie, pour voir. T’aimes trop mon cul pour le botter.»
Humoristique, sarcastique à souhait, simple. Il va adorer, ça va le réconforter. Mais je me prends à espérer qu’il ne réponde pas. Je n’ai pas envie d’avoir une conversation avec lui. Non. Pas là, pas tout de suite. Mais, comme je m’y attendais, la réponde ne tarde pas.
«C’est vrai, je l’aime ton cul. Et il me manque. Presque autant que ta face, même. Peut-être presque autant que tes blagues pourries. Bref, tu sais que je t’aime, toi, hein? Comment tu te débrouille?»
Je lis sa réponse encore et encore. Elle joue comme une chanson dans ma tête – de celles qui, une fois entendues, ne peuvent vous sortir de l’esprit. Mais je ne réponds pas. Non. Plus tard, j’imagine. Un jour. À minuit. Demain, vers trois heures de l’après-midi. J’en sais rien. Je finis par craquer et par fermer mon téléphone. Je ne veux pas le sentir vibrer lorsqu’il va me demander de répondre, et je ne veux pas voir ses prochains messages. Je ferme les yeux une nouvelle fois. Qu’est-ce que je pourrais faire, ce soir, pour me sortir de ce putain de cercle vicieux? Oublier, l’espace d’un instant? Je pourrais boire, tiens. Me soûler la gueule. Me défoncer, aussi. Peut-être aller voir en ville, si je ne croise pas des gens intéressants. Parfois, les rencontres d’un soir peuvent être particulièrement surprenantes. Et peuvent finir en baise d’enfer, avec un peu de chance. Tiens, c’est décidé, j’irai au bar. J’ai quand même des chances, je ne suis pas dans une minuscule région du Québec, y’a des gens ici. Beaucoup. Peut-être trop. Nan, pas peut-être, y’en a définitivement trop. Mais bon, j’ai choisi cette ville, alors je vais endurer. Je vais assumer mon choix et me fermer la gueule sur la densité de la population de la France. Ce pays est quand même  au moins vingt fois plus petit que le Canada avec au minimum deux fois sa population.
D’ailleurs, je me demande à quel bar aller, et où il pourrait être, ce fichu bar. Ne me prenez pas pour un expert, je viens de débarquer. Et je ne suis pas connu pour mon sens exceptionnel de l’orientation. Alors bon, merci de me guider, Google Map. Ce truc, c’est ma vie. Je n’ai aucune idée de ce que je ferais sans… ah, si. Je me perdrais. Sympa, non? En deux-trois clics, j’ai ma destination et comment m’y rendre. Je regarde l’heure. Vingt-trois heures. Bah, une heure normale pour aller se soûler la gueule dans un bar, quoi. J’avoue que ça fait un peu misérable, se rendre seul dans un bar pour boire et oublier. Ça fait vieux plouc à la vie de merde. Mais non. Je ne suis qu’un jeune plouc à la vie de merde. Et je m’assume totalement. Si on me demande qu’est-ce que je fous là, ma réponse sera simple. «J’ai une vie de merde». Enfin, bon, je ne veux pas m’apitoyer sur mon sort. Ma vie n’est pas trop merdique. J’ai juste besoin de me laisser le temps d’avaler certaines choses. Des choses qui me bloquent la gorge et qui m’empêchent de respirer. Avant de partir, je vérifie si j’suis pas en pyjama. Des fois, ça arrive, on sait jamais. Je suis souvent dans les nuages après tout. Mais non, j’ai mon éternel jean complètement mort et un t-shirt du groupe Opeth. J’enfile mes Doc Martens vertes, j’attrape mon portefeuille et mes clés, et je peux y aller.
◊◊◊
J’ai choisi une table perdue dans un coin et je vois mon whisky. Ouais, je sais, je commence fort. Faut que ça claque. Faut que ça fasse effet le plus rapidement possible. Aussitôt que je suis entré dans l’établissement, tous les regards se sont tournés vers moi. Comme d’habitude. J’ai essayé de ne pas trop faire paraître mon accent québécois en commandant pour ne pas me faire harceler. Parfois, les Français sont vraiment des emmerdeurs lorsqu’ils se rendent compte que je suis Québécois. «Ah, bah t’es Québécois, non? C’est vrai que t’as un accent chelou. Dis, tu peux dire câlice? C’est bien ça, non?» Ouais, certainement que je vais le dire. Tiens, ça va comme suit : mêles-toi de tes affaires, mon câlice d’insignifiant. Mais bon, ça, je n’ai pas eu à le dire, parce que j’imite bien l’accent français. D’ailleurs, j’espère que je n’aurai pas à l’imiter trop souvent, parce que je déteste profondément ça. C’est très peu naturel, et ça me donne envie de me frapper moi-même.
Je prends une grande gorgée de whisky en regardant mon téléphone portable. Oui, je l’ai emmené. Oui, il est toujours éteint. Alors pourquoi tu l’as emmené, Adriel? Tes textos pendant que t’es bourré, c’est non. Ça finit toujours mal, t’as plus de limites, tu dis tout ce que tu penses. Et croyez-moi, c’est rarement une bonne chose que je dise tout ce que je pense. Alors pourquoi je bois? Parce que je me sens bien. Parce que je ne me retiens plus du tout, je n’ai rien à cacher, je peux dire n’importe quoi et je m’en fiche. En fait, oui, j’avoue, je suis ainsi même sobre. Mais la différence, c’est que je dis rarement ce que je pense,  tout simplement parce que je ne crois pas que c’est nécessaire. Parce que je crois qu’on ne mérite même pas que je m’ouvre la gueule. Alors que lorsque j’suis saoul… je m’en fiche. Complètement. Totalement. Peut-être un peu trop. Je n’ai plus de filtres à pensées. Tout se libère. D’ailleurs, je sens déjà la chaleur de l’alcool se répandre dans mon corps. Mais ça va. J’ai encore toute ma tête.
Comme toujours, je suis distrait, dans mes pensées. J’ignore délibérément tous les regards rivés vers mois d’une façon malsaine et les chuchotements. Je tourne la tête vers ma gauche. Et je vois un mec. D’à peu près mon âge, je crois. Enfin, j’suis pas sûr, il est asiatique, et leurs traits peuvent parfois porter à confusion. Tu crois qu’il a vingt ans, et puis il en a trente, le mec. Ça arrive. On sait jamais. Mais je crois qu’il a mon âge. Je prends un guess. On va dire qu’il a maximum vingt ans. Et la première chose que je me dis en le détaillant, c’est qu’il est carrément baisable. J’espère qu’il est gay, ou au moins bi, parce que je le mangerais tout entier. Les pointes de ses cheveux noirs mi- longs et légèrement ondulés sont teintes en rouge. Je remarque avec joie ses nombreux piercings. Je suis toujours heureux lorsque je vois un amoureux des piercings. J’en suis accro, c’est pas compliqué. Je crois remarquer que sa peau est étonnamment pâle, surtout pour un asiat’. Mais c’est bon, ce n’est pas laid. C’est même plutôt attirant. Et puis, j’aime son style vestimentaire. Original, mais discret. Peut-être plus que moi. Seul à sa table ainsi, en train de boire, il me fait penser à moi. Peut-être est-il paumé, lui aussi, ce soir. Peut-être a-t-il quelque chose à noyer dans l’alcool, comme moi. Les gens le regardent aussi. Ça me fait sourire. Peut-être est-elle juste là, ma rencontre de la soirée?
Je décide de me jeter à l’eau et vide mon verre d’un trait avant de me diriger vers lui. Après tout, je n’ai rien à y perdre. Au pire, il m’enverra chier, ça me fera une distraction. Ça me ferait tout autant marrer, mais je préfèrerais que ça finisse bien. Quand même, je ne cherche pas les emmerdes. Je tire la deuxième chaise de sa table en lui souriant, espérant tout de même qu’il parle français. Je me demande de quel pays il vient. Du Japon? De Corée? De Chine? J’en sais trop rien, j’peux pas deviner. En tout cas, je sais qu’il n’est pas laid.  La première chose que je remarque et que je n’avais pas vue de loin, ce sont ses yeux. C’est clair, il porte des lentilles rouges, mais ça lui va très bien. Ça complète son look. Moi je ne peux pas porter de lentilles. Mes yeux sont trop noirs, les couleurs des lentilles paraissent fades, sur moi. Alors j’ai appris à aimer la couleur d’ébène de mes yeux légèrement bridés. Les yeux marrons, c’est courant, mais peu de personnes peuvent se vanter de ne pas pouvoir distinguer leur iris de leur pupille. Je décide d’adopter l’approche franche. C’est parfois risqué, mais lorsque la personne devant moi est directe, c’est le jackpot.
-Hey, je m’incruste dans ta bulle parce que t’as l’air aussi paumé que moi. Deux paumés ensemble, ça vaut mieux qu’un, non?
Maintenant, à nous deux, on attire l’attention du bar tout entier, et ça m’amuse franchement. Séparément, on ne passe pas inaperçu. Ensemble, on flash carrément, et ça m’amuse infiniment. C’est comme lorsque je suis avec Jake. Jake… Non. Non, Adriel, t’es pas venu ici pour penser à lui. T’es là pour l’oublier, bordel, alors arrête. Je me mets à regarder le mec avec insistance. J’ai sûrement l’air d’un débile, mais c’est pas grave. J’ai toujours l’air d’un débile.


Dernière édition par Adriel Lespérance le Mer 3 Juil - 3:36, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Shin
Admin Pervers
Admin Pervers
Shin
Messages : 1198
Date d'inscription : 11/10/2011
Age : 69
Localisation : Dans ton lit.

Nous voulons en savoir plus~
Âge: 18 ans.
Orientation Sexuelle: Pansexuel.
Petit(e) ami(e):
The Nobodies [PV Shin] Vide
MessageSujet: Re: The Nobodies [PV Shin] The Nobodies [PV Shin] Icon_minitimeMar 2 Juil - 22:08

The Nobodies [PV Shin] Large

Le crayon reposait depuis maintenant quelques minutes dans ma main experte. Et dans sa danse macabre traçait des lignes souples qui se joignaient à chaque fois pour dessiner cette même silhouette que je connaissais à présent par coeur. Deux semaines sont passés, et son parfum est encore sur ma main. Une senteur française, en elle, des milliers de poèmes peints d'or qui m’envoûtent. Et je me retrouve prisonnier de cet arôme précieux et unique, de cette odeur qui est tienne, de l'effluve de tes souffles qui parfume toute mes journées. Du vin de ton toucher qui m'a rendu accro...Je regarde encore cette scandaleuse silhouette imprimée sur la feuille face à moi, avant elle, j'avais dessiné milles autres, et elle était là, à chaque fois. Parfois au coin de ma chambre, souriant, parfois dansant pied nus les journées de pluie, et le bruit musical de ses petits pas raisonnant inlassablement dans ma tête. Parfois elle était là, dans mes écrits, mes poèmes, et aujourd'hui je la retrouve dans chaque dessin que je fais. Parfois il avait ce même visage innocent et pâle, d'autre ce même regard expressif qui me rappellait tant les secrets de ses traits si bien dessiné. Elle était aussi là, dans le son de la pluie, et je ne cesse encore de sortir par les jours pluvieux dans l'espoir de croiser de nouveau ma bien aimée, femme de pluie...Impérialiste du cantinant empoisonné qu'est mon coeur à moitié rongé. Mes yeux se posèrent ensuite, sur la fenêtre, reflétant mon visage las et morne, moi, tout seul sur mon bureau entouré de croquis de ma bien aimée. Le temps était lourd, couvert, étouffant. Vous les connaissez, ces jours à l'atmosphère rose, et cette moiteur de l'été. J'aimais vraiment ces temps ci, non pour sortir, mais rester chez moi, lire ou tout simplement dessiner. Mais en ces moments je la voyais partout et c'en était obsédent. Je revoyais chaque recoin de son visage si pur. Le fond de ses yeux marins qui m'hypnotisaient, le timbre de sa voix si doucereux et enfantin, et ses longs cheveux de gypsy lui barrant la vue. Etais-je, moi, Shin, au bout de l'obséssion ? Mais ce qui me surprenait le plus, fut que je sois autant obsédé par une fille. Quel était ce sort que m'avait jeté la fille aux yeux céruléens ? Faisant crier mon coeur son prénom, la voyant partout autour de moi. Ici ses choses, et là sur mon téléphone, son prénom. Là bas se trouve la veste que je lui avais prêté par ce jour pluvieux. Mais partout, elle était là, omniprésente, et ce même dans l'air que je respirais. Son nom était devenu un bénédiction à mes lèvres. Mais elle, ne venait que par les jours de pluie, et celui ci n'en était hélas pas un.
A présent je connaissais chacun de ses tics, de ses moindres gestes. J'étais obsédé, obsédé et je le savais, obsédé et je le regrettais. Quand est ce que j'avais commencer à être ainsi ? Quand est ce que avais-je commencer à penser ainsi ? Toujours des questions, encore et encore, mais pas de réponse. Jamais de réponse, et de nouvelles questions venaient s'ajouter aux autres. Je me retrouvais alors totalement désarmé. Je me retrouvais seul, trahi par mon peuple. Trahi sur mon propre terrain. J'avais perdu mon dernier honneur, ma dernière chance de me reprendre en main et là c'était déjà trop tard. Alors, que faire ? Que faire pour me défaire de ce sort ? De cet enchantement ? Je n'y pouvais rien pour le moment et je haïssais me sentir si faible face à quelqu'un. Je détestais ça...Réellement..Réellement...Réellement ! Cela me mettait hors de moi ! Et voilà, je le suis ! Je fronçai les sourcils, le crayon trace son chemin de lui seul, des lignes noires et des signes que nul ne peut comprendre, détruisant tout sur son chemin, sa bouche, son ne, sa silhouette. Je soupirai longuement, alors que des bribes de souvenirs me revenaient en tête, ayant l'effet d'un tonnerre en plein être. Qui suis je ? Où vais je être ? Oui, maintenant...Qu'est ce que je suis ?...

Et je me souviens encore le visage de ma mère en larmes, celui de mon grand frère, souhaitant presque ma mort. Je le sais, lui, qu'il me déteste. Je savais qu'il me détestais parce qu'ils m'aimaient. Je savais qu'ils m'aiment, je savais qu'elle m'aimait, je savais qu'ils savent que tout ça est de ma putain de faute. Je le savais parfaitement..Mais maintenant que je me rappelle ça...ça a un odeur de brûlé et un amer gout de désespoir. Oh, désespoir, avec un grand D, le désespoir ici et là, à perte de vue, l'incertain, le flou...Maintenant, avachis contre le dossier de ma chaise je pensais à ce que j'allais devenir. Non, à ce que je suis. Qu'est ce que j'étais ? Quel était le but de ma putain d'existence ? Elle me semblait si vaine, si...Lointaine ? Avais-je réellement existé un jour, si je n'existes pas aujourd'hui ? Mais pourtant, pourtant je penses...Je penses donc je suis...N'était ce pas ça ?! Alors, dites le moi, Descartes, pourquoi est ce que "Je ne suis pas" ?! Mon existence n'était que vaine, tellement que j'avais envie d'en vomir. Je n'avais fait que suivre mon instinct, tel une bestiole, suivre mes instincts, baiser, dormir, chier, manger. Comme une machine, alors...Je ne suis pas...Et celon la théorie de Descartes, je serai, un animal ? Non, non, c'est stupide, tout est stupide à partir de mon existence. Et je continuais à parler ainsi à penser des stupidités, à penser que je penses trop sans réellement exister. Ma main prenais vie, ma main pense pour moi, ma main dessinait encore et encore. Des choses que je ne comprenais pas, elle dessinait une créature étrange. Elle ressemblait à une femme, elle ressemblait à elle, à lui, à eux, à moi. Et ensuite, le sourire aux lèvres, je me décidai de la nommer "Nothing". Oui, Nothing, rien du tout, c'était étrange, mais ça lui allait bien. Ses grands yeux vides semblaient me regarder à travers la feuille, comme une menace, comme si elle m'appelait, comme si elle avait quelque chose à me dire. Mais qu'elle ne pouvait pas. Elle avait aussi une drôle d'expression, ses yeux pleuraient, sa bouche souriait. Elle était joli, elle était laide. Elle n'était rien. Et c'est en regardant mieux la feuille, je me rendis compte que ma main ne dessinait pas, que mon bras n'avait pas bougé...Que la feuille était vide, vide, vide. Vide de toute trace, ne serait que celle d'une larme sèche sur le papier...

Mes pensées vagabondaient dangereusement d'un sujet à un autre, et je voulais réellement fermer les yeux, ne plus penser, ne penser à rien et dormir. Dormir, un jour ou deux, histoire que le temps s'arrête. Le temps, le temps lui me faisait peur à passer à la vitesse d'un escargot. Maintenant je ne faisais rien. Et même sans envie de m'en souvenir, j'ouvris un des tiroirs à coté de moi, et pris un bout de papier froissé : Une lettre. Celle que ma soeur m'avait écrite, celle que j'avais trouvé sur sa commode le jour de son défunt. Le papier était jaunâtre, et je pouvais encore voir les traces de ses larmes sur celui ci. Les lignes semblaient danser sans que je puisse les lires, je mis mes lunettes sur mon nez, afin de la lire une énième fois.

"Nii-chan,
Tu aimes lorsque je t'appelles ainsi, Shin'nosuke Nii chan ? Tu te rappelles quand je t'appelais ainsi, nii chan...Nii chan..Oni-chan. Je ne me lasserai jamais de t'appeler ainsi, tu sais ? Hmm...Je ne t'ai pas écrit cette lettre pour te parler de ça. D'ailleurs, je me trouves un peu stupide à commencer avec de telles lignes. Mais je n'y peu rien, je l'ai hélas toujours été. A cet instant ou tu lis mes mots, je dois être déjà morte, mais bon, cela me soulagerait que tu saches certaines choses. Non, mon but n'est guère de te rendre coupable, je t'aime beaucoup pour faire ça, de plus, ce n'était que ma faute et je n'aime pas rejeter la mienne sur les autres...Je ne sais vraiment pas par ou commencer..Est ce que tu te rappelles quand on était petit, tu te rappelles cet endroit secret à nous deux, quand on avait explorer cette maison hantée au coin de la rue, et que nous avions découvert cette étrange clé ? Tu te rappelles quand on passait nos après midi à jouer aux échecs, quand tu gagnais toujours et que je prenais cet air boudeur ? Parfois tu faisais même en sorte que je gagne, pour me faire plaisir. Tu sais, je le savais! Moi aussi...Que tu as toujours été meilleur...Que tu as toujours été plus doué que moi...Tu gagnais toujours, toujours, et pendant un moment, j'ai vraiment été jalouse de toi. Oui je l'avoue, quand nous étions au collège, quand j'étais cette petite fille innocente peu attirante. Tout le monde te trouvait cool, et je te voyais t'éloigner de moi, petit à petit. Et cela m'insupportait. Est ce que tu t'es demander ne serait ce qu'un instant comment est ce que je me sentais à ce moment là ? C'était horrible, vraiment..Et c'est ce qui m'avait pousser à changer, j'en avais marre de les regarder te prendre de moi, j'en avais aussi marre qu'ils te choisissent. Tu sais ? Je t'enviais réellement Shin, je me disais "Pourquoi lui et non moi ? Alors qu'on avait ce même putain de visage ?" Et j'ai eu la réponse Shin. Parce que j'ai commencé à t'aimer encore plus qu'une soeur aurait du aimer son frère. je t'ai aimé Shin, vraiment, vraiment, et je t'admirais tellement, je t'ai toujours envier, j'ai toujours voulu être comme toi. Tu te rappelles quand on allait au même collège ? Tu te rappelles quand je te présentais mes petits amis et que tu t'amusais à me les piquer ? Tu ne t'es jamais demandé pourquoi est ce que je continuais à te les présenter un à un en sachant parfaitement que tu allais me les voler ? En vérité ils ne m’intéressaient pas plus que ça. Ce que je voulais ? Je voulais tout simplement être comme toi. Et ma vie durant les dernières années ne tournait qu'autour de toi. Je suis devenue cette fille face, qui se bourre le cul pour remplir le gouffre de son coeur. Drogues, alcool, médocs, et j'en passe. J'ai goûté à toute cette merde pour toi frère. Et comme un idiot, tu m'as laissé, tu t'es en allé. Tu m'as laissé seule..J'ai passé des jours à te chercher. Tu sais, Masamune m'a dit un jour de te laisser tomber, d'ailler vivre avec lui, d'avoir une vie normale, avec UNE famille normale. Même lui en souffre frère...Pourquoi tu n'étais pas revenu quand il était encore temps ?! Pourquoi...J'ai souffert de ton départ Nii chan...Je me consumais à petit feu tout comme cette cigarette usagée. Je savais que je me menais vers ma perte mais je n'avais pas le choix. J'étais triste, morne, je ne pouvais plus me faire des amis, j'ai oublié ce que ce mot signifie. Mes amants  ? Ils sont plusieurs, mais je ne me rappelle le visage d'aucun d'entre eux..Tu sais, au fond, je n'ai jamais vécu quand j'étais loin de toi, quelque chose me manquait..Quelque chse était morte en moi...Tu es ma moitié Shin, tu es moi et ce n'est pas pour un rien que nous avons ce même visage. J'avais besoin de toi mais tu ne m'était pas venu à l'aide. J'ai broyé du noir, j'ai pleuré, j'ai crier à m'en déchirer la gorge. Et j'ai noyé mon désespir dans le sexe tout comme toi. Tu sais ? j'étais heureuse de te ressemblait. Mais à la fin, je voulais me défaire de toi car pour toi je ne valais pas plus qu'un préservatif usé. Je t'avais appelé plusieurs fois mais tu n'avais jamais répondu, tu t'en es en allé..Pourquoi ? Comme ça, sans laisser de mot, sans justifier ton départ. Tu es parti et tu as cru que c'était bon. Mais tu n'as pas vu les larmes de la mère et la tristesse de Rin. Alors je suis partie aussi...J'ai suivi ton chemin, je t'ai tendu cette main que tu n'as pas voulu prendre...Et lorsque j'ai réaliser, que c'était vain...j'avais déjà attrapé cette putain de germe. Je voyais ce microbe parcourir dans tout mon corps, ici et là, je le voyais me ronger de l'intérieur..Un virus de la taille d'une balle de golf logé à l'intérieur de moi. Comme un paladin diabolique, me consumant à petit feu. Il faisait partie de moi, vivait avec moi...Et je m'en suis rendue compte tard. J'ai passé ces putains de six mois à attendre...Pour trouver un but dans ma vie. Oui, parce que je n'avais plus de but dans ma vie. Avant, je faisais tout pour te ressembler mais là...Je suis seule, abbatue, sans famille, sans amis, alors, je ne savais pas quoi faire...J'étais seule et j'avais mal, cela faisait si froid. J'aurai voulu que tu viennes, tu sais ? Je t'aurais acceuillit les bras ouverts. J'ai vraiment attendu que tu reviennes et je me mentais...Mais tu n'es jamais revenu, et j'était décidément seule et abandonnée...Je ne connaissais personne, je n'avais personne à qui parler. Tu sais , les derniers jours de ma vie, j'ai essayé de changer. Mais le péché se lisait sur ma peau devenue noire. Sur le coin de ma bouche, sur mon corps, partout...Je suis pécheresse, et je dois maintenant subir les conséquences. Tu sais ? Je me suis toujours dises que je ne serais jamais un pion. Mais je l'ai été, j'ai toujours été le tien Shin. J'ai été la victime de mon propre amour. Et je ne nierais pas, que je t'aime encore, et c'est pour ça, que je ne vais pas mourir de VIH Shin. Tu seras un des seuls à le savoir...Je n'attendrai pas ainsi ma mort, je viendrai la chercher. Parce que le jour ou j'ai abandonné on but dans la vie, mon existence n'avait plus aucun sens à mes yeux...Alors...En ce moment ci, j'avais cessé d'exister.
Je te souhaite bonne chance avec elle. Elle s'appelle comment déjà ? Setsuna ? La soeur à Sora..N'est ce pas ? Elle te rendra surement heureux Shin. Merci d'avoir donné un sens à ma vie.
Kasumi. "


Et je connaissais presque à présent ces mots là par coeur. Je sens un sanglot étouffer monter dans ma gorge. Et les larmes s'échappèrent de mes yeux, pitoyables. Tel des larmes de rasoir, tranchantes. Comme du liquide brûlant coulant sur mes joues. C'est pitoyable, je me trouvais pitoyable mais n'arrivais pas à me retenir....J'avais lutté pendant un mois, j'avais attendu, je m'étais retenu. Mais j'ai craqué, et je me sentais encore plus faible que jamais, je suffoquais presque, noyée par les larmes de mon désespoir. M'abandonnant à moi même, à ma tristesse et à mon chagrin. Que faire maintenant ? Partir ? Pleurer encore et encore ? Me lamenter sur mon sort ? Non, suis je tombé si bas ? Tomber dans la folie ? l'hallucination ?

Les hommes ne pleurent pas, Shin.

Une voix inconnue me tira de mes hantises. Mes yeux étaient bouffis par les larmes, rouges. Mon visage était plus pâle que d'habitude et ma main blafare froissa la lettre et la rangea dans le tiroir. Ma tête était lourde à force de pleurer. Je me relevai les gestes las et lents, regardant autour de moi. L'atmosphère était grise, je vis les lettres rouge sang sur mon horloge électronique afficher 22 h. Le temps avait-il passé si vite ? Avais-je perdu la notion du temps ? Cela me rendait malade....Qu'allais je faire maintenant ? Peut être sortir ? Noyer mon désespoir dans l'alcool, tout comme le lâche que je suis. Boire, boire et dormir. Sécher les cours, oublier ses responsabilités. Tout ça, quel genre d'humain suis je devenus ? Si je peux encore me considérer comme tel bien sûr. Je soupirai, me passant longuement la main dans mes cheveux mal peigné. Le miroir face à moi me renvoyait mon image comme si je la découvrait pour la première fois. Mes os étaient profondément imprimés dans ma peau, comme je n'avais pas mangé depuis environ trois jours. Je portais toujours cet haut moulant gris et un slim noir déchiré depuis maintenant longtemps, ainsi que des vans. Je ressemblait réellement à un emo. C'était désespérant. J'étais désespérant à penser de la sorte. M'abandonner à mes faiblesses...Fuir la réalité...Je ne me connaissais pas ainsi pourtant. Quand est ce que suis je devenu ainsi ?...Je chassais ces pensées d'un geste de tête. Soupirant une énième fois. Encore une fois, je me perdais aux profondeurs des ténèbres et pourtant je croyais que mes larmes avaient sécher. Ces larmes invisibles et brûlantes. Aucun choix ne s'offrait à moi, ne serait ce celui de noyer mon désespoir dans l'alcool et les drogues. Vraiment pathétique.

Un verre.

Je voyais les gens me regarder comme si je venais d'une autre planète, comme si je n'étais pas un des leurs, comme si j'avais une apparence inacceptable. Me scruter, me détailler. Comme si je n'étais qu'un cobaye, qu'un rat et qu'ils posaient sur moi les yeux sans gêne de scientifiques....Cela m'écoeurait. Je portai le verre de rhum à mes lèvres, détaillant les gens autour de moi et personne ne semblait réellement intéressant. Qu'étais je entrain de faire ? Boire pour oublier, boire pour s'envoyer en l'air ? Boire pour ne plus penser à elles ? N'étais ce pas lâche ? Et puis, pourquoi devrais-je penser à ça ?

Deux,


Je fixais les gens autour de moi, un grand sourire collé à mes lèvres. Ce sourire qui les effrayait tant. Moi, au fond du bar, seul, comme un désespéré amoureux. Oui, un parfait idiot puant l'alcool et la clope à plein nez. Oui celui qui avait niqué son organisme, qui était devenu fou, fou au point de ne plus avoir de but dans sa vie. Les gens défilaient devant mes yeux, un à un, et je les regardais sans réellement les voir, comme s'ils n'existaient pas. Lorsqu'ils entraient, la porte faisait un petit drôle de bruit. Qui me tirait parfois de mes illusions.

Trois,


Ma tête était lourde et je n'arrivais plus à réfléchir. Pourtant, j'arrivais tout de même à penser que tous les autres ci présent n'étaient que des pions. Qu'ils n'existaient pas. Que je suis le seul qui existe, qu'en vérité personne dans ce monde n'existe. Mais qui sait ? Peut être que j'étais l'hallucination de quelqu'un d'autre ? Peut être que je n'existais pas ? Et qu'au contraire, tout le monde ici existait, et que moi seul n'existait pas ? Cela m'effrayait tellement que mes mains tremblotaient d'effroi.

Quatre...


J'entendis le bruit de la porte s'ouvrir. Et la personne qui fit son apparition attisa ma curiosité. C'était un mec du style punk, ou encore, je sais pas vraiment ce qu'on appelle ça. Peut être gothique ? Non, ceux là ils ont tendance à être plus soft non ? Franchement je n'en savais rien. Ses yeux étaient d'un noir sans fin, un noir maudit. Je n'aimais pas le noir de mes cheveux car il m'effrayait, d'ailleurs, je n 'aimais pas le noir, car il m'allait si bien. Car ce n'était pas une couleur, mais dans le noir de ses yeux s'agitaient les reflets de lumières, ils étaient beaux, ensorcelant. Et je me demandais aussi combien de piercings il avait sur lui, ils étaient plusieurs, mais celà lui allait bien. Ses cheveux avaient une coupe étrange, mais qui lui donnait un air original et particulier. Je me sentais presque insulté avec mes trois tatouages et mes neufs piercings. Car comparé à ça, je n'en avais que très peu. Je n'aimais que rarement les piercings au visage, enfin, un ou deux. Pas plus, d'ailleurs j'en avais deux. Pas plus. Mais lui, il avait quelque chose d'étrange, une aura étrange. Aussitôt entré, tout le monde se mit à le regarder. Haha, dire qu'ici il suffit de faire preuve d'un peu d'originalité pour être regardé ainsi. Mais je me dis qu'à la fin, je me devrais d'arrêter de le fixer aussi. J'aurai l'air d'un criminel, ou un violeur. Je reportai mon attention vers mon verre. C'est là que j'entendis quelques pas proches de moi, quelqu'un tirer la chaise. Je levais les yeux, qui avait osé s'approcher de moi ? Alors que j'avais cette putain d'aura meurtrière flottant autour ?

Ah. Oui, Ah, c'était l'autre mec bizarre. Enfin, je ne suis pas mieux placé pour le juger. Quoique, ça me plaisait, il était vraiment pas mal, et il pourrait être un plan cul intéressant pour la soirée. Je rivai mes yeux dans les siens, froids mais interrogatifs attendant qu'il parle :

-Hey, je m’incruste dans ta bulle parce que t’as l’air aussi paumé que moi. Deux paumés ensemble, ça vaut mieux qu’un, non?


Paumé ? J'ai l'air paumé ? J'haussais les épaules d'un air las. Je n'arrivais pas à penser au sens de sa phrase. Est ce qu'il était réellement là à me regarder ou était ce encore une de mes hallucinations ? Il suffisait que je dise quelque chose de faux, pour que tout finisse, pour me rendre à la triste réalité, mais sans m'en rendre compte, mes lèvres avaient articuler ses mots me mettant à nu devant cet inconnu;

-Tu ne serais pas une de mes hallucinations ? Qui me dit que je devrais te faire confiance ?


Cinq,

Voilà, tout est fini, tout tourne autour de moi, et je vois flou. Lui me regarde comme si j'étais une attraction. Je n'aimais pas qu'on me regarde ainsi. Je me mis à sourire l'air soudain béat. Comme un idiot, comme un parfait con. Alors que dans mes yeux dansaient des flammes niaises. Son regard, son regard était si insistant, son regard semblait lire en moi et me mettait mal à l'aise, mais pourtant je le soutenais.

-Atta, m'dis pas que t'es tombé sous mon charme ? J'sais que je suis canon, mais à ce point ? Haha. T'es chou.

Tout le monde nous regardait comme si on était des martiens, et cela me faisait plutôt rire, je n'étais pas en état de penser. Alors j'agissais un peu par instinct, et je ne sais pas pourquoi le mien me disait de lui tapoter la tête gentiment en accompagnant le "T'es chou". Mon sourire ne me quittait pas, l'air curieux je posais ma tête contre la paume de ma main en ajoutant :

-Quoi ? M'dis pas que ta meuf t'as largué et que t'as une vie de merde que tu noie dans l'alcool et que tu veux te suicider ? Ah oui, j'ai oublier, ça c'est les emo. T'as pas l'air d'être ce genre de mec.


Idiot, idiot, idiot, je ne racontais que des idioties. Ici et là, mais je m'en foutais. Après tout, je venais ici pour me détendre, me souler la gueule. Autour de nous des gens nous regardaient, c'est là qu'un bruit parvint à mes oreilles, un chuchotement, un "pédales". Je portais mon attention sur ceux qui nous regardaient, l'air légèrement énervé. Puis, je fis un doigt d'honneur, profondément agacé, non mais sérieux, il ne me manquait que ça !

-Ouai, chui PD, je sodomise des vieux de soixante ans, et j'aime ça. Problem ?

Tout le monde se mit donc à me regarder encore plus étrangement que le début. Je me retournais ensuite vers le jeune homme en souriant à pleines dents. Puis, je ne pu controler mon fou rire, je rigolais tellement que des larmes avaient naquit au coin de mes yeux. Je me tins le ventre en rigolant comme un dérangé. Puis, je lui dis entre deux fou rires :

-P'tain ta vu leurs têtes ! Énormeeee.


Je ne sais pas pourquoi j'agissais ainsi, j'avais peut être bu, peut être beaucoup peut être un peu, mais peu importe. J'en avais besoin, et je savais qu'il en avait besoin lui aussi. Alors, pourquoi pas ?
Revenir en haut Aller en bas
http://the-eternal-dance.eklablog.com/
Adriel Lespérance
Adriel Lespérance
Messages : 10
Date d'inscription : 29/06/2013
Age : 30
Localisation : Cynic Paradise

Nous voulons en savoir plus~
Âge: 19 patates
Orientation Sexuelle: J'suis gay ~
Petit(e) ami(e): NONE!
The Nobodies [PV Shin] Vide
MessageSujet: Re: The Nobodies [PV Shin] The Nobodies [PV Shin] Icon_minitimeMer 3 Juil - 0:46


Je vois le mec hausser les épaules, l’air complètement perdu, lorsque je lui adresse la parole. Ouais, il n’a pas besoin de me répondre : il est tout à fait paumer. Peut-être plus que moi mais… qui suis-je pour juger? Je suis un gars déprimé, tout aussi perdu que lui, qui vient seul dans un bar pour se saouler la gueule et oublier. On s’en tape de la raison qui le pousse à vouloir oublier, il est dans la même situation que moi, c’gars. Je continue à plonger mon regard dans le sien sans rien dire. Dans ses yeux, je vois le miroir de mes propres douleurs. Un miroir de souffrances et de pathétisme. Puis il parle. Finalement, il parle bien français. Avec un léger accent étranger. Et ce qu’il dit me convainc : il est complètement, totalement paumé. À l’extrême. Moi? Une hallucination? Alors il est particulièrement inventif, lorsqu’il hallucine, lui. Je n’ai halluciné que lorsque j’ai pris du mush, et c’était… disons, particulier. Mais je ne voyais pas de mecs aussi bien foutus que moi. Nan. Je ne voyais que des trucs chelous, à moins qu’on me considère chelou.  Et il continue de parler, le gars. Je le laisse s’exprimer, un sourire narquois aux lèvres. Ah, tiens, ça, c’est tout de même mieux. Ça fait moins mec paumé et perdu dans ses illusions. Sarcastique à souhait. Mais surtout imbu de lui-même, et ça me fait rire. Tombé sous son charme? Je n’irais pas à aller jusque-là, non. Et il m’appelle «mon chou»? Alors là, il est marrant l’asiat’. Je ne réponds pas tout de suite, un large sourire sarcastique étirant mes lèves. Je continue à l’écouté, amusé. Ouais, il est définitivement intéressant. J’ai bien fait d’être venu m’asseoir à sa table. Une autre question. Nan, j’ai pas de meuf, l’asiat’. Je monte pour l’autre équipe, mais ça, tu ne le sais pas. Et là, je réponds. Simplement.
-Nan, y’a personne qui m’a largué. C’est moi qui me suis enfuit. Et techniquement, je n’ai plus une vie de merde, puisque je m’en suis également enfuit.
Il n’a pas le temps de me répondre, car une merde insignifiante trop près de nous décide de nous traiter de pédales. Allons bon, aussitôt que deux gars parlent, ils sont gays? Oui, j’suis homo, mais actuellement, ça n’a aucun rapport et du coup, j’ai simplement envie de me lever et d’aller lui péter la gueule. J’allais m’ouvrir la gueule pour lui dire de fermer la sienne, mais le mec en face de moi répond avant moi. Et il a le sens de la répartie, ce petit!
-Ouais, j’suis pédé, je sodomise des vieux de soixante ans et j’aime ça. Problem?

justify]Alors là, tous les yeux, tous les yeux sont rivés vers nous en un silence de mort. Le gars se retourne vers moi, tout sourire, et moi, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire comme un malade. Lui non plus ne peut se contrôler et se met à se bidonner avec moi. Je ne peux plus m’arrêter, j’ai les larmes aux yeux et j’ai mal au ventre. Sodomiser des personnes de l’âge d’or? Attends, sans vouloir faire un mauvais jeu de mots… c’est carrément de l’or ![/justify]
-Sodomiser des vieux de soixante ans? Mec, c’est de l’or! Qu’est-ce que tu veux que je leur gueule, après ça? T’as tout dit!
Et ça repart de plus belle. Je me remets à rire en essuyant les larmes sous mes yeux. Je m’en fiche qu’on me regarde comme si j’avais tout fraîchement débarqué de l’asile : je m’amuse comme c’est pas possible. Les gens recommencent à parler, certains détournent la tête de nous, convaincus qu’on n’est que deux mecs complètement bourrés. Mais la vérité, c’est que l’alcool commence tout juste à faire son chemin. Enfin… pour moi, en tout cas. Je ne sais pas pour l’asiat’ devant moi, je crois qu’il était là avant moi, alors il est peut-être déjà bourré, qui sait. J’espère qu’il sort de ces trucs hilarants lorsqu’il est sobre, sinon ce n’est plus drôle. Mais il ne me donne pas l’impression d’être quelqu’un de timide, loin de là. D’habitude, je suis plutôt doué pour deviner la nature des gens, alors je ne crois pas me tromper. J’espère qu’il n’a pas l’intention de se débarrasser de moi, parce que maintenant qu’il a sorti ça, je ne le lâche pas de la soirée. Il est la rencontre que j’espérais. Non… non, il est bien au-dessus de mes attentes. Pile ce qu’il me fallait, ce soir. Je ne pense même plus à mon téléphone, dans ma poche, je ne pense plus à rien. À rien à part la personne devant moi.
Je m’apprête à lui dire autre chose, mais j’entends un autre éclat de voix. Une autre connerie homophobe. Comme quoi, y’a des gens qui sont bouchés de partout. Je pourrais leur éclater la tête, comme ça, peut-être que ça serait réglé? Ouais, éclater des têtes, ça résout tous les problèmes. Et n’essayez pas de me convaincre du contraire. Je n’ai pas envie de m’engueuler, et pourtant, là, c’est ce que je vais faire. Je me retourne vers cet homophobe dégueulasse. C’est un gars tout à fait banal, et il est assis avec deux amis. Je lui souris de toutes mes dents.
-Si s’asseoir avec un mec, ça signifie t’es gay, ben t’es une putain de pédale qui se fait deux mecs en même temps. Une queue dans la bouche, l’autre dans l’cul, j’suis sûr que t’aimes ça autant que moi, hein? Puisqu’apparemment, j’suis un pédé.
Et vlan. Dans l’cul. J’entends ses amis commencer à se foutre de sa gueule, et ça fait ma soirée. Carrément. Il me dit un truc dans le genre «ta gueule, grosse pédale», mais je me suis déjà tourné vers Shin en lui faisant un doigt d’honneur. Ouais, c’est ça, ma gueule. C’est ce qu’on dit lorsqu’on n’a plus rien à dire.
-Finalement, on dirait bien qu’il y avait une autre connerie à ajouter.
Je regarde son verre de rhum avant de me rappeler que j’ai vidé le mien. Une deuxième tournée au bar est donc de mise. Je me lève donc en souriant au gars (au fait, je me demande son nom, j’en ai assez de l’appeler «le mec», «le gars» ou encore «l’asiat’» dans ma tête) et me dirige vers le bar. Je me commande illico un deuxième grand verre de whisky et revient aussitôt à la table. Je prends une grande lampée d’alcool avant de déposer mon vers sur la table.
-Au fait, moi c’est Adriel. C’est quoi ton p’tit nom? À moins que tu veuilles que je fasse comme toi et que je t’appelle «mon chou».
Revenir en haut Aller en bas
Shin
Admin Pervers
Admin Pervers
Shin
Messages : 1198
Date d'inscription : 11/10/2011
Age : 69
Localisation : Dans ton lit.

Nous voulons en savoir plus~
Âge: 18 ans.
Orientation Sexuelle: Pansexuel.
Petit(e) ami(e):
The Nobodies [PV Shin] Vide
MessageSujet: Re: The Nobodies [PV Shin] The Nobodies [PV Shin] Icon_minitimeMer 3 Juil - 4:48

Il regardait les fantômes bleuâtres s'agiter dans les yeux rêveurs et pécheurs des êtres éthiques ici présent. Et ce n'est que quand il se noyait entre les bras des ténèbres, qu'il s'abandonnait à leurs sordides douceurs et voluptueuses pensées qu'il se rendait compte à quel point cela lui procurait une jouissance insemblable. Il s'abandonnait à son âme une fois que ses sens furent usé. Et c'est justement pour cela qu'il se sentait ainsi. Son âme était malade, son âme était mal à l'aise. Et les évènement des derniers jours n'ont fait qu'accentuer son désir de disparaître et qu'élargir la crevasse le séparant de la délivrance. Ses sens eux, étaient au loin et dormaient, dormaient profondément à l'intérieur de lui même et n'attendaient qu'à être réveillés. Il les avait jeté dans cette crevasse depuis longtemps. Il les avait enfermé dans un cerceueil, et avait même oublié les sensations charnelles, la chaleur d'un corps contre le sien. D'une peau contre la sienne. Il les avait mit dans une cage et offerte à la mer. A cette même mer qui l'avait maudit à perpétuité. A cette mer éternelle, celle qu'il était. Et ses sens, sous le poids de leurs chaînes, s'étaient perdus aux profondeurs de l'océan. Là bas ou ses bras ne pouvaient guère les atteindre. Il les avait perdu, avec la perte de ses premiers sentiments. En effet, tout se fut avec brusquerie, avec fracas. Causant ce chaos dans tout son être et se jouant de ses neurones maintenant si fragiles. Et son âme, maintenant solitaire, se trouvait dans une indécision psychique. Son âme ayant été autre fois endormie derrière ses sens se trouvait à nue face à un monde qu'elle ne connaissait guère et elle se trouvait puérile, elle se trouvait seule, faible et sans défense. Elle avait perdu ses seuls appuis...Et tout semblait s'acharner sur elle d'un coup. Orages, séismes, pleurs et pluie. La pauvre âme était au point d'abandonner, les sens étaient maintenant du passé. Mais ils étaient tout de même là, ils étaient là et il suffisait de les ravivre. Mais son âme, n'en avait pas la force, seule et abbatue. Elle créait maintes hallucinations, pensées pessimistes et hantises grises. Elle était perdue, errante, elle ne savait que faire. Tout allait de travers, tout allait contre sa volonté. A force, elle ne différenciait plus bien et mal. Elle ne savait plus à qui faire confiance, à qui ne pas faire confiance, elle ne savait plus qui croire, elle ne savait tout simplement plus différencier la réalité de l'imaginaire, et c'était effrayant, ça l'effrayait réellement. Son enveloppe charnelle s'était usée, elle s'était usée, elle avait laissé son âme seule, seule, seule. Elle avait peur de la solitude, son âme craignait la solitude. 

Tout défilait lentement devant ses yeux, tout défilait à une lenteur incroyable. Le film vierge de sa vie. Sa vie, sa vie ou rien ne se passait, sa vie qu'il avait haï. Tout se mélangea d'un coup, réalité et imaginaire, vie et mort, désir et répulsion. Oui, oui il ne savait plus ce qu'il voulait, oui son pauvre âme ne savait plus ce qu'il désirait. Désirait il boire, ou se rappeler ? Ne désirait il pas de ravivre le souvenir de sa soeur dans chaque parcelle de sa peau ? Au fond, il ne savait même plus ce qu'il voulait, cela l'attristait, mais sa conscience était ivre. Il était ivre, son cerveau l'était. Il s'était abandonné à ce genre de petits plaisirs qu'il ne s'adonnait que trop souvent. Pourquoi ? Il ne savait lui même pas . Oublier ? Mais pourquoi oublier ? Oublier quoi au juste ? Le décès de sa soeur ? Qu'il en était la cause principale ? Oublier la personne qu'il était ? Changer ? Mais changer quoi ? C'était ridicule, tout cela était ridicule. Tout défile, tout danse, tout s'emmêle, et soudain, tout s'arrête. Comme si quelqu'un avait appuyé sur pause. Tout s'arrête sur Adriel. Cette personne qu'il avait connu par cette soirée et qui semblait aussi indécise que lui. En vérité, il le trouvait très complet. Il le trouvait tout d'abord très sensuel et charmant. Il le trouvait différent, différent de tous ceux qui étaient ici. Alors, il avait eu peur. Il avait eu peur qu'il ne soit que le fruit de son imagination. Que la dernière plainte de son âme. Était ce le fruit de ses espérances ? De son imaginaire se rebellant ? Il cherchait dans les souvenirs sa vision de l'absolu qui était ainsi face à lui. Du moins, il retrouvait sa forme physique. Cela l'effrayait, il commença à douter de lui même, de ses moindres paroles, ses moindres envies. Il se demandait si tout cela n'était pas qu'un rêve, et s'il ne se réveillerait pas le matin le gout d'une profonde déception à la bouche. Il voyait la boite de pandore contenant ses sens toucher le sol. La folie, la folie, la fin. Ses lettres se joignaient grossièrement sous son regard en le narguant. Il hésita, une fois, puis deux à lever les bras et les chasser de devant lui mais n'y parvint pas de peur de passer pour ce qu'il était réellement. 

Il s'était donc enfui de sa vie, enfui de sa vie comme Shin. Non, lui ne l'avait pas fuit, mais elle avait décider de le fuir, de lui faire la peau, de le refuser. Elle ne l'acceptait pas, sa vie le refusait le reniait, le rejetait au loin, et il devait faire avec. 
Face à la remarque dérangée du garçon, lorsqu'il avoua ses penchants pour les plus vieux. Chose fausse, il racontait de ses choses lorsqu'il était au bord de l'ivresse. Mais ça le changeait. Adriel se mit à rire. Et l'asiatique constata que celui ci avait un rire spéciale. Un rire qui sonnait spécial, comme si il voulait se convaincre qu'il voulait rire. Comme s'ils étaient tout deux dans un état pareil. Shin, lui aussi rigolait. Lui riait parce qu'il savait qu'il devait rire, car il savait qu'il en avait besoin. Ils en avaient besoin tout deux, et c'était clair. Cela se voyait dans sa façon de rire, dans sa façon de parler, de noyer son désespoir, et de ce petit démon évanoui au fond de ses pupilles. 

-Sodomiser des vieux de soixante ans? Mec, c’est de l’or! Qu’est-ce que tu veux que je leur gueule, après ça? T’as tout dit!

Et cela recommence, ils riaient tout deux. Et les gens les regardaient, comme s'ils étaient étranges. Ils étaient étranges, lui, était étrange. Et en réalité, il ne savait pas réellement si c'était vraiment l'effet de l'alcool ou tout simplement son envie de tout oublier qui l'avait poussé à agir ainsi. A penser ainsi, à être ainsi en compagnie d'Adriel, car au fond il savait qu'il pouvait se laisser aller. Il savait qu'en sa compagnie il pouvait être lui même sans se fatiguer à porter ce lourd masque. Même si pour le moment son ivresse l'empêchait de penser quoi que ce soit. Ils profitaient l'un de l'autre, chacun voulait oublier, chacun essayait, chacun tentait. Et c'était merveilleux ainsi. Il n'avait pas besoin de le connaitre, sa seule vision le suffisait, il avait besoin de le sentir, sentir sa présence. Sentir son rire résonner autour de lui. Soudain, un autre "tapette" surgit de nul part et ce fut maintenant au tour d'Adriel de prendre la relève. Il se retourna vers le petit groupe d'hommes et lança à leurs égards :

-Si s’asseoir avec un mec, ça signifie t’es gay, ben t’es une putain de pédale qui se fait deux mecs en même temps. Une queue dans la bouche, l’autre dans l’cul, j’suis sûr que t’aimes ça autant que moi, hein? Puisqu’apparemment, j’suis un pédé.

Il appréciait sa putain de répartie. Il appréciait sa façon d'être, sa façon de parler. En vérité, Shin et même bourré appréciait énormément sa compagnie. Elle lui était agréable, elle avait l'effet d'une pommade sur une blessure. Blessure d'être. Il le regarda en souriant, buvant son verre d'une traite :

-GG mec, tu me surprends, agréablement, ça m'excite. haha.

Un sourire victorieux retroussa les lèvres d'Adriel. Shin lui se contentait de le scruter. Le jeune garçon commanda un second verre. Il commençait fort, à peine venu, il buvait du Whisky, c'est ce que pensait Shin intérieurement. Quoiqu'il n'était pas mieux placé. Tout devenait flou pour Shin, il ne comprenait rien, mais peut être qu'il n'y avait rien à comprendre. Le garçon prit la parole une énième fois.


-Au fait, moi c’est Adriel. C’est quoi ton p’tit nom? À moins que tu veuilles que je fasse comme toi et que je t’appelle «mon chou».

Shin lui sourit, a vrai dire, il appréciait son humour, aussi. Son accent était drôle, peut être qu'il venait d'un pays étranger ? Se demandait il. Mais bon, il n'avait plus la force de se "demander". Mais il en avait justement pour sortir un jeu de mot de mauvais goût:

-Haha, que tu m'appelles "Mon chou" ne me déranges pas, au contraire. C'est même affectif, ça fait un putain de bien un peu d'affection dans ce monde de fous. Moi c'est Shin, enfin, ça ne signifie pas que j'suis Shinois quoi ! Enfin si, mais non. Je suis japonais, mon surnom est Shin, fuck la logique.

Il prit son verre de ses mains et le but, faisant soin de prendre son air le plus sarcastique que possible. Pourquoi il faisait ça ? Aucune idée. Il déposa ensuite sa tête contre la paume de sa main de nouveau. Regardant avec insistance Adriel ;

-T'sais, quand je t'avais vu, je me suis dis que t'étais bandant. Là, j'en suis sûr, t'es bandant.

Et il valait bien ce qu'il disait. Shin le pensait réellement cela. Il sourit avant d'ajouter :

-J'en ferais presque mon quatre heur.
Revenir en haut Aller en bas
http://the-eternal-dance.eklablog.com/
Adriel Lespérance
Adriel Lespérance
Messages : 10
Date d'inscription : 29/06/2013
Age : 30
Localisation : Cynic Paradise

Nous voulons en savoir plus~
Âge: 19 patates
Orientation Sexuelle: J'suis gay ~
Petit(e) ami(e): NONE!
The Nobodies [PV Shin] Vide
MessageSujet: Re: The Nobodies [PV Shin] The Nobodies [PV Shin] Icon_minitimeMer 24 Juil - 9:08


Je manque m’étouffer avec ma gorgée de whisky lorsque mon compagnon de fortune – ou plutôt d’infortune – mentionne, après ma réponse cinglante aux homophobes d’à côté, que je l’excite carrément. Et croyez-moi, je suis heureux d’avoir fini par déglutir normalement l’alcool, parce que s’étouffer avec du whisky, c’est de la torture, sa décape la gorge. Mais je reprends assez vite contenance, ce n’est pas la première fois qu’on me dit de telles choses. Je pose mon verre en le regardant, une lueur amusée dans mes yeux noirs d’encre, un sourire particulièrement malicieux au visage. Conclusion particulièrement agréable que j’en tire : il aime les hommes. Et tant mieux, parce qu’il est loin d’être laid. Je dirais même qu’il est carrément sexy. Disons que je me le taperais volontiers sobre, et en ce moment, mon premier verre de whisky commence à me foncer littéralement dedans. Mon état affaibli ne m’aide pas du tout, faut dire. Je ne mange que très peu, depuis que je suis arrivé en France et mes pensées m’assaillent, la vie que j’ai laissée au Québec me hante et me harcèle. C’est bien pour ça que je suis ici, ce soir : pour arrêter de penser, l’espace d’un foutu instant. Ma tête commence tout juste à être plongée dans les brumes de l’alcool, et c’est clairement agréable.

-J’adore ton franc-parler, toi, fais-je en souriant avant de reprendre une gorgée de whisky.
Aaah, le whisky. Mon ami. Je ferme les yeux quelques secondes, savourant la sensation du liquide brûlant agréablement ma gorge, brouillant mes sens. Je vois bien que l’asiat’, devant moi, est à un état d’ivresse plus avancé que moi, mais ça ne le rend pas moins intéressant et attirant. Et peut-être sera-t-il encore plus facile à attirer dans mon appart’, plus tard dans la nuit... De toute façon, j’ai envie de fumer et de me défoncer, et ça, je ne peux pas le faire dans ce bar. De l’alcool, c’est un foutu bon début, mais la nuit est loin d’être terminée. La preuve : je viens tout juste de connaître le nom du mec devant moi, et je ne peux m’empêcher de rire au jeu de mot merdique qu’il me fait là. Je dois commencer à être bourré. Comme ça, ce gars carrément baisable s’appelle Shin. Un nom qui sonne clairement japonais à mes oreilles, ai-je bien deviné? Ouais. Ouais, il est Japonais. J’attendais de savoir son nom parce que j’peux tout de même pas deviner ses origines d’un simple coup d’œil, et j’imagine que c’est tout un défi pour lui de savoir d’où je viens. Mon prénom seul peut être autant anglophone que francophone, ma peau est basanée et j’ai les yeux légèrement bridés. De premier abord, ma nationalité est impossible à deviner. Et bon, il est Japonais, je vais lui donner une chance : contrairement aux Français, il n’a sûrement aucune idée que le Québec est un endroit existant sur notre planète et ne peut donc pas se fier à mon accent.

-Eh ben. Comme ça, t’es Japonais? J’suis Canadien et je viens de la seule province francophone du pays. D’où mon accent, si tu veux savoir pourquoi je parle comme ça.

Bon,j’essaie de parler un français audible pour les Français, alors j’imagine qu’il me comprend très bien, mais je suis sûr qu’il pèterait une crise cardiaque s’il m’entendait causer avec un autre Québécois. Mes yeux tombent à nouveau sur mon verre, puis je me dis que je n’ai pas encore assez bu. Mes idées sont beaucoup trop claires. Je pense encore, le nom de Jake me revient à l’esprit à quelques reprises. Et il ne faut pas. Je pose instinctivement ma main sur la poche de mon jean, là où j’ai mis mon téléphone. Non. Je l’ai fermé. Je soupire presque imperceptiblement et sort ce putain de téléphone du démon. Je l’ouvre. Erreur. Je vois les messages que Jake m’a envoyés défiler en rafale. Merde, il m’a carrément spammé!
«Adri’, merde, réponds.»
«Hey, j’te parle!»
«Envoie-moi un maudit texto ou je vais tellement de spammer de messages que je vais faire buguer ton cellulaire.»
«T’es un gamin.»
«Pénis.»
«Tu bandes mou.»
«Putain, Adriel Lespérance, réponds.»
Et ce n’est que le début. J’vous jure, je crois que si ça continue, il va réellement réussir à faire péter mon cellulaire. Je m’étais promis de ne pas ouvrir ce téléphone, et maintenant, je me sens un peu forcé de lui répondre. «J’ai pris la résolution de ne pas écrire des textos aux gens pendant que je suis bourré ou défoncé. Des drunktexts, c’est jamais bon.» Et sur cette phrase assez expéditive, je referme mon portable avant de le ranger dans ma poche avant de boire d’un trait la moitié de mon verre de whisky. Tiens, dans pas trop longtemps, je devrais être beaucoup plus saoul que je le suis déjà. Je fixe Shin, ma perception des choses tout autour de moi devenant déjà de plus en plus floue. Étrangement, ce mec est clairement la personne que je devais rencontrer, ce soir. Mis à part l’évidente attirance physique que j’ai pour le Japonais, j’apprécie déjà fortement sa personnalité. Je n’ai pas besoin de connaître l’histoire entière de sa vie, je n’ai pas besoin de savoir la raison qui l’a emmené à boire, ce soir ou les sentiments qu’il veut noyer. J’ai seulement besoin qu’il soit là, qu’il existe et me fasse oublier. Et ça me va parfaitement bien. C’est ce que je voulais ; et si je dois jouer pour lui, moi aussi, ce rôle, eh bien soit! C’est exactement ce que je souhaite. Shin me fixe, sa tête contre la paume de sa main, une lueur particulière brillant dans son regard. Le mien se fait tout aussi insistant, pénétrant.
-T’sais, quand je t’avais vu, je me suis dit que t’étais bandant. Là, j’en suis sûr, t’es bandant.
Une lueur amusée s’allume dans mes yeux, un sourire à la fois malicieux et sensuel étirant mes lèvres. Je me n’attendais pas à ce qu’il me dise ça tout de suite, sans le moindre détour, mais ça me plait de façon inimaginable. Il a du cran, et j’adore ça. J’adore également le fait que je ne le rends pas du tout indifférent à moi. De toute façon, en général, je suis assez confiant du certain charme que j’ai et de ma propension à choquer par mon apparence. Personne n’est indifférent à mon physique, d’une certaine manière. Et Shin est clairement tout aussi confiant que moi sur ce point. Je dois bien lui accorder cela : il est, dans son genre, tout à fait désirable. Je prends une nouvelle gorgée d’alcool avant de plonger mon regard dans le sien, toujours aussi amusé.
Là. Ouais, là. Ça vient, l’alcool fait son travail. C’est parfait, c’est ce que je veux, mais ce n’est pas encore assez. Dans ce genre de situation, de toute façon, on a toujours l’impression que ce n’est pas assez, on en veut toujours plus. Une autre lampée d’alcool. Je jette un coup d’œil à mon verre. Il en reste un peu moins que la moitié. Je réussi à faire prendre une décision un tant soit peu éclairée à mon cerveau baignant dans le whisky. Je me dis que je devrais modérer ce pauvre verre. De l’alcool fort, ça frappe lorsque l’on s’y attend le moins. Et ça frappe fort. Je suis bien placé pour le savoir… Je laisse passer cet éphémère éclair de lucidité dans mon esprit et laisse dorénavant mes impulsions me guider. Tiens, whisky : prends le contrôle de ma cervelle. T’es très talentueux pour ça. Je repose mes yeux sur le jeune homme devant moi. Et tout d’un coup, j’ai une envie irrépressible de plaquer ma bouche contre la sienne et de passer ma langue sectionnée contre ses lèvres. Je me fiche bien qu’il y des gens – homophobes, qui plus est – dans la salle. Tiens, là-bas, y’a bien des hordes d’hétéros qui me donnent l’impression qu’ils vont se dévorer le visage en s’embrassant, non? Pourquoi n’aurais-je pas le droit de faire pareil simplement pour la ridicule raison que je suis homosexuel?
De plus, l’interdit que j’avais délibérément mis entre mois et Jake m’en donne encore plus envie. Je me suis toujours empêché d’embrasser l’homme pour qui je vivais pratiquement, pourquoi devrais-je continuer à le faire avec d’autres personnes, maintenant? Pourquoi devrais-je me restreindre? J’ai entamé une nouvelle vie. J’ai laissé celle que je vivais loin derrière moi, de l’autre côté de l’océan. Et puis, c’est plus fort que moi : j’adore choquer, et mes victimes préférées sont les débiles profonds qui jugent et discriminent les gens. Je me remets à sourire malicieusement, mon regard retournant pour de bon sur le visage de Shin. Je me penche par-dessus nos verres, faisant, malgré mon ivresse, attention pour ne pas les faire tomber et approche mon visage de celui de Shin. Le même sourire provocateur est toujours affiché sur mon visage alors je passe lentement ma langue sectionnée sur ses lèvres pâles pour ensuite y presser les miennes. L’instant est fugace, et c’est voulu. Ce n’est que pour agacer, donner un avant-goût de ma bouche et de mon tongue-split. Ses lèvres sont étonnamment douces, rendues un peu froides par la boisson. Elles goûtent le rhum, c’est agréable. Je me rassois sur ma chaise tout aussi doucement que mon état de gars bourré me le permet.
-Ça, c’était un léger remerciement pour ton compliment. Toi aussi, t’es carrément bandant.

Apparemment, les gens qui m’ont vu faire sont choqués. Ils sortent tous leurs exclamations indignées, leurs commentaires insignifiants, et je m’en amuse grandement. En fait, s’ils n’avaient pas eu une exécrable attitude homophobe dès le début, je n’aurais peut-être pas embrassé Shin… Mais leur potentielle réaction outrée, la possibilité de les choquer, tout ça était trop tentant. Donc, même si le Japonais m’a toujours donné envie de l’embrasser, ce petit facteur a été décisif. Je tourne les yeux vers lui, passant mes mains dans mes cheveux et souriant.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Shin
Admin Pervers
Admin Pervers
Shin
Messages : 1198
Date d'inscription : 11/10/2011
Age : 69
Localisation : Dans ton lit.

Nous voulons en savoir plus~
Âge: 18 ans.
Orientation Sexuelle: Pansexuel.
Petit(e) ami(e):
The Nobodies [PV Shin] Vide
MessageSujet: Re: The Nobodies [PV Shin] The Nobodies [PV Shin] Icon_minitimeDim 25 Aoû - 21:04

Et je me noyais dans les profondeurs du regard encré, je touchais le fond. Ce regard ensorcelant, ce regard intense qui m’emprisonnait. Mais il me semblait la voir, ici et là. Comme si elle me hantait. Je la voyais la, dans les infinis mystères du regard sans fond. Son regard me fascinait, son regard se jouait de moi. Ce regard aussi noir que le fond de mon cœur. Le noir, le noir m'allait si bien. Cette couleur qui n'en était pas une. Couleur de mon désarroi, couleur ayant teinté ma vie. Oui, ma vie eut été tel un film silencieux, comme un de ses anciens films "sans couleur". Une vie monochrome, une vie aussi contradictoire que son regard d'ébène. Parfois c'était noir, parfois c'était blanc, mais le plus souvent c'était noir. Couleur de mon pessimisme. Quand c'était blanc, je m'imaginais que c'était noir. Quand c'était noir, j'enviais avec candeur le bonheur des autres. Quand c'était noir, je m'offrais bien trop souvent une vie avec la cocaïne. Il fallait dire que je vivais parfaitement ma vie comme un jeu. Et je voyais souvent cet écran noir s'afficher, cet écran noir. Et ces lettres et courbes se joindre lentement sous mes yeux, ces lettres crasseuses déclarant la fin de mon trajet. La perte, le dégoût, la fin. Ces mots là, "Game over". Mais cette fois, pas de try again. Cette fois, c'était trop tard. Cette fois, j'avais eu la grâce d'un rat d’égouts  et sans aucune subtilité j'ai trompé tous ceux que j'aimais. J'ai détruit à petit feu tout être comptant pour moi de peur de les détruire. Mais la peur de perdre quelqu'un, n'est elle pas tout simplement plus horrible que de la perdre ? Mais là, j'avais perdu les deux. J’avais même perdu les souvenirs. Alors, que faire ? Ne rien faire, parce que nul ne peut remonter le temps en arrière. Parce que le regret, sensation empoisonnée n’était là que pour me rappeler la sensation de sa main dans mes cheveux. Qu’avais-je choisis de faire ? Noyer mon désespoir dans l’alcool, comme un pauvre ivrogne. Après tout, c’était ce que j’étais. Parfois, il m’arrivait de m’arrêter, au milieu du chemin, comme ça. Sans raison et lors des moments les plus stupides d’une vie. Me regarder d’un œil extérieur, comme si quelqu’un d’autre avait commit tout ce que j’avais fait. Oui, maintenant regardant tout cela de loin. Et là, il m’arrivait de me poser cette question « Quelle genre de personne dépressive est-il venu ? Cet homme aux cheveux trop noirs et au regard brûlant ? Ou est passée la passion d’autre fois ? » Mais l’envie charnelle avait usée mon corps, l’envie charnelle me perdait. Tout ce qui était physique, m’avait quitté avec la perte de ma sœur. Je la revoyais parfois, parfois je revoyais son spectre, dans sa longue robe blanche. Elle, elle voulait vivre, elle voulait avec candide imiter la loque que j’étais. Mais sa perte ne m’a rendu que plus misérable. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à croire que tout avait pris fin..Le soleil avait bon briller,  comme autrefois. L’eau de la mer était toujours aussi salé qu’autre fois. Mais j’avais du mal à croire, parce qu’hier. Ici, on était tout deux. Tout cela ne pouvait pas ainsi prendre fin. Mais il ne me reste plus que le goût de la nostalgie du passé.

« Mais respire, respire Shin. Ouvre grand la bouche, prend une grande bouffée d’air, et respire. Respire parce que ta vie en dépend Shin. Respire parce que ses poumons à  elle l’avait trahis, respire pour toi, pour elle. Parce que ça t’ennuie maintenant de respirer, parce que tu es à cour d’air. Mais tu dois respirer, tu dois rester en vie pour elles. Pour celle que tu as aimé et tout ceux qui t’ont aimés. Respire, car ta vie est constituée d’inhalation et exhalation. Parce que depuis que tu es né, tu respire, comme par reflexe. Sans aucune raison..Mais aujourd’hui, aujourd’hui tu sais pourquoi tu respires, tu respire parce que tu dois le faire. Pour tout ces gens que tu as déçus et qui ont crus en toi. » C’était la voix de ma conscience. Et où j’allais, même dans la lumière, il y’a cette partie de ténèbres. Il n’ya jamais lumières sans ténèbres. Comme jamais ténèbres sans lumières. Parce qu’il y’aura encore plusieurs moments comme ceci..Parce que je devrai encore survivre, je les leurs dois. Mais et pour les couleurs ? Il n’y avait rien, absolument aucune couleur. C’était juste le noir, le noir absolu ici et là. Comme si l’on jouait puérilement à nous cacher les yeux. Mais l’on dit que les yeux ne sont que la fenêtre de l’esprit. Et je cachais les yeux des autres, comme pour leur cacher mon vrai moi. Mon moi intérieur qui n’étais fait que de pourriture. Puis, on se réveille, puis on ouvre les yeux et ça fait mal. Puis, tout change. Tout est autre que le monde que je connaissais. Tout est différent à partir de moi même. Tout baigne dans le sarcasme et la brume. Et je jure que je ne voyais que leurs regards affamés déshabillant toute créature féminine dans le petit bar aux lumières bien trop lugubres. Et le péché imprimé sur leurs lèvres épaisses. . Certains étaient surement ici à la recherche d’humides bras entre les quels passer une nuit. D’autres, comme moi ou Adriel, afin de noyer leur malheur dans l’alcool.

-J’avais deviné que tu étais québécois. Tu parles comme lui.


Ou peut être pas, peut être non. Mais dans sa façon de parlé, je l’avais vu. J’avais vu Noe, lui aussi était québécois. A croire que tout les bon coups que j’ai eu venaient de là bas. Mais Noe n’était pas un bon coup, Noe était bien plus. Noe était mon premier véritable amour. Et même après tout ce temps il m’arrivait encore de penser à lui. Penser à lui, penser, de toute façon je ne faisais que ça. Penser, penser et repenser. Mais alors, pourquoi est ce le néant à l’intérieur de moi ? Pourquoi est ce si froid et si effrayant ? Pourquoi est ce que j’ai cessé d’existé ? Pourtant, penser…N’est ce pas une preuve suffisante de mon existence ? Penser…Penser trop, penser peu. Mais que faire lorsque vos pensées vous mènent elles vers la fin ? Lorsqu’elles vous tuent petit à petit ? Lorsque le cercle n’est plus rond, lorsque le triangle n’en est plus un. Lorsque tout baigne dans le brouillard…L’incertitude…Ma tête me faisait mal, affreusement mal, mais ce n’était pas bien grave. En vérité, je disais ça, mais j’avais vraiment besoin de quelqu’un pour me les dire. La chaleur qui parcouru tout mon corps me réveilla. Je n’eu même pas le temps de fermer les yeux tellement ce geste fut brusque. Tout d’un coup, Adriel était tout près, mais voir, je n’en avais plus besoin.  Ressentir est tout ce que j’en avais besoin. Mon sang n’avait fait qu’un tour, et tout semblait s’être arrêté autour de nous deux. Comme si l’on avait appuyé sur « pause ». Le gout de ses lèvres, la chaleur de son souffle contre ma peau, son parfum de whisky. J’avais tout mémorisé, ce soir, j’avais eu l’impression de voir des papillons voltiger au dessus de ma tête. C’était un chaste baiser, un bref baiser l’espace d’un court instant. Mais ça avait suffit, ça avait suffit pour que je m’attache à ce dernier fil d’espoir. Je ne savais pas quelles étaient ses intentions en faisant cela, mais quoi qu’il en soit, qu’il assume ses actes s’il est un homme.  De plus, il avait l’air d’être dans le même état que moi, alors, ça ne serait pas bien difficile. Ce baiser, avait l’âcre goût des cigarettes. L’ivresse du whiskey, la douceur mélancolique de la dépression. Ce baiser, je m’en rappellerai à jamais, comme de mon premier. Je le chérirai, dans ma mémoire. Parce que c’était lui, parce que c’était nous deux. Parce que j’en avais besoin. Parce que je savais que lui aussi en avait besoin. Car j’avais besoin de quelqu’un ayant besoin de moi. De ma présence, d’un peu de tendresse. Lui avait besoin de moi, alors, dieux, si vous existez réellement. Faites que nous nous aimions, jusqu’au levé du soleil.  Son baiser avait la saveur vénéneuse d’un élixir enchanté. Et tel le supplice de tantale, je les voyais s’éloigner de moi. Cruellement, il m’avait voluptueusement présenté  la chaleureuse illusion d’une moite agonie entre ses bras pour me l’arracher non sans brusquerie lorsque je tendais le bras afin de la saisir, et qu’il est immonde, de se voir trompé avec bassesse. De se sentir captivé par une profonde alchimie, suivant ses lèvres d’un regard nerveux. M’obsédant, me hantant, me rentrant dans la peau, par le haut, les cotés. C’est lors, que le carmin de mon regard se perdit dans la brume des siens. Et l’espace d’un instant, nous baisâmes du regard. Je vis ses yeux, et ils étaient noirs. Me provoquant, me suppliant. Et c’est à cet instant méme que je compris la magie d’un regard, et de tant d’émotions. Je voulais alors me perdre dans le sien à jamais. Ne jamais en ressortir, le laisser absorber tout mon étre. C’était certes, la première fois que j’embrasse quelqu’un depuis tant de temps.


-Ça, c’était un léger remerciement pour ton compliment. Toi aussi, t’es carrément bandant.

Sa voix se perdit dans les chuchotements des êtres bruyants si présents. Mais là, et ici,j’avais envie de lui. Lui semblait aussi gay que moi, alors, pourquoi ne pas se donner plaisir ? Je marquai une pause avant de le saisir par son T shirt faisant tomber le verre et couler son liquide sur la table. J’écrasai férocement mes lèvres contre sa bouche. Et cette fois, le baiser fut mainte fois plus violent et passionné. Je menai le combat de nos deux langues à merveille. Goûtant à sa langue sanctionnée qui me procurait une jouïssance insemblable. C’était de loin, un baiser magique. Mes doigts se pedèrent dans ses cheveux, alors que le désir charnel semblait s’accroître dans cette nuit où seul nos deux corps semblaient éveillés. Je mis fin au baiser après quelques longues secondes. Puis, en souriant, je payai nos consommations et vint lui susurrer au creux de l’!oreille :

-J’ai affreusement envie de toi.


Je donnai un petit coup de langue sur son oreille avant de me lever le tirant avec insistance du bras. Une fois dehors, je ne me fis pas attendre, j’avais envie d’Adriel, ici, maintenant quitte à le faire dans la rue. Je le plaquai contre le mur, dans une sombre ruelle ou je pouvais à pein distinguer ou je mettais les pieds. Je capturai ses lèvres à nouveau, faisant courir mes mains sur ses flancs. Je lui mordillai ensuite la lèvre avant de prononcer sensuellement :

-Tu le veux ?
Revenir en haut Aller en bas
http://the-eternal-dance.eklablog.com/
Contenu sponsorisé
The Nobodies [PV Shin] Vide
MessageSujet: Re: The Nobodies [PV Shin] The Nobodies [PV Shin] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

The Nobodies [PV Shin]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Suki Gakuen ♥ :: Extérieur du lycée :: Le bar-