Comment décrire Senri en peu de mots ? On pourrait commencer par dire que le jeune homme est doté d’une taille moyenne pour son âge, ce qu’il a toujours trouvé assez pratique. Son teint pâle s’accorde à merveille avec la couleur de ses yeux qui sont bleus ciel. Senri à toujours eu les cheveux en bataille. Sa touffe châtain très pâle – tirant vers le gris – est très rarement coiffé à la perfection et on peut toujours apercevoir quelques épis au sommet du crâne. Ses membres sont fins, Senri n’a jamais était très musclé et s’est toujours contenté du minimum de ce côté là. Son style vestimentaire change pas mal. Il préfère porter des gilets avec une chemise blanche (toujours avec des baskets type converse, bleu si possible) mais porte les jours où il a envie de changement, ses sweat de couleur vive à capuche.

« Senri, il a un caractère de chien ! ». Voilà ce qu’on peut entendre lorsqu’on interroge les proches du jeune homme à son sujet. Mais ce dernier vous le niera en bloc.  Lui, un caractère de chien ? Pas du tout. Senri aime juste mettre les choses au clair. Il a horreur qu’on lui mente même si lui ne se prive pas pour le faire. Il n’aime pas les gens égoïste mais si de temps en temps, le jeune homme en fait quand même beaucoup. Senri à un caractère bien à lui, te c’est ce qui fait sa force diraient certains.  Si on enlève les points négatifs, c’est un garçon tout à fait charmant. Senri adore la musique classique et c’est avec plaisir qu’il en joue ou en écoute. Il a un petit tatouage sur le poignet gauche – Senri est gaucher – représentant le signe de l’infini. Personne ne sait vraiment ce qui lui était passé par la tête le jour où il ce l’était fait faire. Senri est quasiment obsédé par tout ce qui sort un peu de l’ordinaire. Il a tendance à voir des choses que les autres ne voit pas et croit dure comme faire aux esprits en tout genre.  Il aime écrire des nouvelles lorsqu’il a besoin de se détendre et trouve que les garçons qui se laissent faire trop facilement sont des mauviettes. Senri à parfois tendance à voir plus loin que le bout de son nez, à avoir des idées irréalisable (qu’il ne mène que très rarement jusqu’au bout).  

Senri s’agita un peu plus dans son fauteuil.  Bon sang, ce que ce type avait un regard stressant. Quand il remettait ses lunettes, on avait l’impression qu’il se préparait mentalement à tuer la personne en face  de lui, et ici, c’était Senri. L’homme se gratta la gorge, attrapa un calepin noir et un stylo plume d’une marque renommé. Senri leva les yeux au ciel.

- Monsieur Hanabusa. De quoi voulez vous qu’on parle aujourd’hui ?
- J’en sais rien.
- Bon bon… Il faut avouer que notre première séance…

Senri lâcha un petit rire, leur première séance, la bonne blague. Senri avait fini par s’énerver un grand coup, et le calepin du pauvre homme déchiré en deux. Pour couronne le tout, il avait renversé la tasse de café sur sa tête. Non non, Senri n’était pas fou, juste un peut sang chaud.

- Je crois qu’il faudrait aborder le sujet de votre père. Il vous manque non ?
- A votre avis ? Il reste en Grande Bretagne et mi je viens pourrir ici, au pays du fromage.

Le psychologue leva les yeux au ciel. Oui, Senri aimait jouer sur les stéréotypes.

- Mais vous avez votre mère non ?
- C’est bien ça le problème. Imaginez une œuvre d’art sublime. Vous la voyez ? Très bien. Et maintenant, vous voulez corriger un détail, vous trempez votre pinceau dans une peinture noire mais alors que vous voulez corriger le défaut, une goutte tombe et va s’écraser à un endroit de la toile qui n’avait pas besoin d’être modifier. Cet endroit, c’était ma vie. Et la tâche, c’est ma mère. Vous voyez l’image ? Une tâche dont personne n’avait envie.
- Je vois je vois.

Il prit des notes sur son calepin et Senri eu une nouvelle fois envie de le lui arracher. Bon sang, ce que cela pouvait être agaçant. Il voulait qu’il lui raconte quoi exactement ? Pour se plaindre, Senri était très fort, pas besoin de payer un type pour entendre ses gémissements. S’il voulait qu’il lui apprenne la première fois où il avait perdu une dent, la fois où il avait décidé de prendre le train pour Londres tout seul, la fois où une fille s’était écrasé sur lui en cours de gym et qu’il lui avait mit son poing dans la figure, la fois où il avait apprit à jouer du piano, la fois où…

- Monsieur ?
- Ouais ouais…

Senri regarda sa montre.

- Et si vous me parliez de l’école où votre mère vous à inscrit ?
- Que dire, je serais sans doute tranquille là bas. Plus de mère surprotectrice, plus de « nouveaux papa » trop collant qui veut vous faire manger des chocolat praliné alors que vous y êtres allergique. Que dire de plus, cette école tombe à pic ! C’est une bénédiction.
- Mmmh, je vois.
- Non vous ne voyez pas.

Le psychologue leva les sourcils, un poil vexé. Senri avait conscience d’être très lourd, agaçant, mais il le faisait exprès. Senri aimait énerver les gens au plus au point. Et pourtant, dans le fond, il n’était pas si méchant. Il se retourna dans son fauteuil et posa ses jambes contre le dossier de la chaise, se retrouvant la tête en bas.

- C’est marrant, vu comme ça vous avez l’air énorme.

Les joues du psychologue prirent une teinte rosée et il se leva d’un coup.

- J’ai compris. Vous êtes en colère. Je comprends ce que vous ressentez monsieur, mais ce n’est pas une raison pour se comporter de la sorte.

Senri se remit en place et se leva d’un bond. Comment ça il comprenait ?! Parce que les gens comprenaient d’un coup ?

- Non. Non vous ne comprenez rien. C’était ma sœur d’accord. Vous croyez que c’est facile hein ? D’être responsable de la perte d’un proche ?
- Vous n’êtes pas responsable, votre mère m’a expliqué.
- Oh que si et vous savez quoi ? Vous êtes nase comme psy. J’me barre.

Senri fit un pas vers la porte et l’ouvrit d’un violent coup de pied. Plus jamais il ne remettrait les pieds ici. Et puis quoi encore ? Pas responsable ? Il avait juste menti à sa mère c’est tout. Mais sa jeune sœur était morte à cause de lui. S’il n’avait pas eu l’idée d’aller patiner sur le lac gelé… La glace ne se serait jamais brisée. Senri n’attendait plus qu’une chose, rentrer dans cette école, faire la fierté de son père resté au pays et oublier. Peut être qu’un jour, il y arriverait.