S'il y avait deux choses pour lesquelles je n'avais pas grandi, c'était ma passion pour les animaux marins et Halloween. Je me souvenais aisément de mes soirées, plus jeune, à frapper aux portes de nos voisins à Hawaï pour récolter des bonbons. Finalement j'avais fait ça jusqu'à partir en France avec Kaleï et même encore après pendant quelques années. Dans les dix premières années de ma vie c'était pour moi, et la suite je le faisais avec Kaleï pour m'occuper de lui. Il fallait dire que son père s'occupait rarement de lui, et que sa mère était trop occupée à gérer ledit père.

Donc au fond j'avais toujours plus ou moins été la nounou de Kaleï, notamment pour Halloween. Ces soirées avec lui me rappelaient de bons souvenirs. Les costumes toujours variés du petit brun à l'époque, puis notre rituel de nous rendre sur la plage en fin de soirée pour regarder la mer, Kaleï encore enfant assis entre mes jambes dans mon manteau. Je souriais stupidement en repensant à tout cela, la main de Kaleï dans la mienne alors que je m'étais déguisé en une chose bien simple : un vampire. Cela dit ça s'accordait très bien avec mes cheveux lisses rougeoyants et ma peau pâle ainsi que mes yeux jaunes.

Le déguisement de chat de Kaleï lui allait à merveille : son T-shirt moulant me donnait envie de rentrer assez vite, toutefois j'avais insisté pour aller à la fête foraine et passer cette fête avec lui comme tous les ans, mais d'une manière très différente cette année. Nous pouvions nous embrasser devant tout le monde, je pouvais dire qu'il était à moi si quelqu'un venait le draguer comme cela se passait un peu trop souvent à mon goût. J'en profitais pour laisser traîner ma main sur les fesses de Kaleï qui protesta d'abord avant de me laisser finalement faire ; lui aussi aimait montrer que nous étions en couple.

Il finit par me traîner devant une maison hantée en me faisant sourire. Se souvenait-il comme il avait peur du noir pour m'emmener là-dedans avec lui ? En tout cas, j'allais comme d'habitude bien m'occuper de lui comme lorsqu'il avait du mal à s'endormir en le rassurant de ma présence à ses côtés. Un petit sourire amusé se dessina sur mes lèvres quand il se moqua d'un couple qui sortit de la maison alors que la fille était agrippée au bras de son petit amie, visiblement morte de peur.

- Tu me protégeras ? J’aurais le droit de serrer fort ta main dans la mienne ? Ou tu préféré l’inverse ?
- C'est ça moque-toi, tu verras bien à l'intérieur, souris-je en mordillant sa lèvre.

Je sortis lentement mon portefeuille, comme mon vieil âge l'exigeait, et quand j'eus relevé la tête Kaleï me tendait déjà deux billets pour entrer dans la maison. Je grognai en lui ébouriffant les cheveux, mécontent qu'il paye à ma place, mais lui visiblement était assez fier. Il fallait dire qu'il avait un travail lui aussi désormais, et ça lui montait un peu trop à la tête. C'était moi qui payait, j'avais toujours payé pour lui et ça devait rester comme ça. Les vieux n'aimaient pas le changement, surtout quand leur petit protégé essayait de se ruiner pour eux.

J'entrai dans la maison hantée, tenant dans ma main celle de Kaleï, incapable de lui en vouloir plus de dix secondes. Je me rattraperai en lui faisant un cadeau de Noël exorbitant et voilà tout, au fond c'était en ça que consistaient nos plus épiques batailles : qui gâterait le plus l'autre ? Un peu surpris, je sentis les doigts de mon petit ami se serrer sur ma main et sa tête de poser sur mon épaule. Il avait peur du noir et ce n'était pas nouveau. Je passai mon bras autour de son épaule et embrassai ses cheveux en douceur.

- Alors tu ne voulais pas que je te tienne la main ? Le taquinai-je. Je suis là pour toi Kaleï ne craint rien.

Nous avançâmes dans les couloirs sombres du faux manoir en entendant des bruits enregistrés sur des magnétophones autour de nous. Kaleï ne semblait pas en avoir peur : ce qui l'effrayait était de ne pas voir. Mes doigts caressèrent doucement son épaule pour le rassurer et il sembla se détendre légèrement. Je n'aimais pas ça. Laisser mon petit ami être effrayé par ce qui nous entourait ne me plaisait pas du tout, je voulais le protéger.

Comme pour participer à notre malheur, un homme engagé pour travailler dans l'attraction s'en prit à Kaleï pour l'effrayer. Il se blottit contre moi alors que l'homme en question commençait à se faire bien trop insistant à toucher la taille de Kaleï encore et encore... et à descendre au niveau de ses fesses. Je m'interposai entre les deux, saisissant l'homme par le col avec fureur. On ne touchait pas à mon petit ami. Même si on était payé, il y avait des limites à tripoter quelqu'un, et là il les avait dépassées. L'homme retira son masque précipitamment et je vis... Matthias.

- Attendez Monsieur Clairbois ! C'est moi, je voulais juste taquiner Kaleï ! Me dit-il paniqué.
- Tu crois que ça excuse parce que c'est toi ? Grognai-je. Ne touche pas mon petit ami.

Je lâchai son col après l'avoir fusillé du regard, puis saisis Kaleï par le poignet pour continuer la maison hantée.

- Alors tu ne voulais pas que je te tienne la main ? Je suis là pour toi Kaleï ne craint rien.

Je lui balançais un petit coup de coude dans le torse alors qu’heureusement, le noir qui régnait autour de nous évitait que l’on remarque mes joues rougis. Mais je finis par sourire simplement en revenant tout contre Zachary, restant contre lui comme je l’avais toujours fait quand je me sentais mal. Je me calmais doucement en restant bien contre lui-même si avancé dans le noir m’effrayait réellement. Je ne voyais pas où je m’étais les pieds…je me crispais en posant ma main sur la taille de Zachary serrant son vêtement.

- Tu veux bien me serrer plus contre toi ? Demandais-je un peu mal à l’aise.

Comme pour me répondre la main de Zachary caressa mon épaule et je le stoppais un instant dans sa marche pour me mettre face à lui. Mes mains se posèrent sur son torse alors que mes lèvres vinrent chercher les siennes en douceur…je voulais sentir qu’il était là, tout proche. Ma langue glissa entre ses lèvres avec délice alors que mon cœur battait la chamade…je mis un moment à m’écarter, grognant contre ma propre faiblesse. Je mordillais la lèvre de Zachary qui laissa sa main sur mon épaule alors que j’étais un peu plus détendu même si je regrettais mon choix d’être entré ici.

Mais dans un geste brusque je serais ma main violemment dans celle de Zachary surpris quand quelqu’un me toucha à la taille. Je grognais plus agacé qu’effrayer même si je n’aimais pas particulièrement l’instance avec laquelle ce type semblait faire sur moi. Nerveux à l’idée de ne rien voir et de ne pas pouvoir frapper un employé je me rapprochais de Zachary en m’apprêtant à lui demander de partir mais me surprenant vivement Zachary attrapa au col l’inconnu en ayant moins de scrupule que moi. Je voulu lui dire de laisser tomber qu’il ne l’avait sûrement pas fait exprès…avant de voir le visage de Mathias. Je soupirais.

- Attendez Monsieur Clairbois ! C'est moi, je voulais juste taquiner Kaleï ! Souffla mon ami paniqué par la colère de Zachary.
- Tu crois que ça excuse parce que c'est toi ? Ne touche pas mon petit ami.

Je rougis légèrement avant que Zachary ne me tire derrière lui, visiblement furieux. J’essayais de lui faire ralentir le pas alors que nous arrivions vers la sortis de la maison hanté. Je soupirais finalement soulagé de retrouvés les lumières extérieur mais je savais que Zachary était encore furieux par ce qui c’était passé à l’intérieur…je ne savais pas du tout que Mathias travaillait ici le temps des vacances scolaires. Doucement, je me rapprochais de Zachary et souris…il était jaloux…je portais ses mains à mes fesses un large sourire sur les lèvres alors que tout le monde pouvait nous voir.

Mes dents jouèrent négligemment avec sa lèvre inférieure avant que je ne pose mes lèvres sur les siennes en nouant mes bras autour de son coup. Je glissais ma langue contre la sienne au bout d’un moment en me laissant complétement allez, je voulais que tout le monde vois que nous étions un couple…mais je finis tout de même par m’écarter en restant très proche de lui, nous souffles se mélangent.

- Serais-tu jaloux ? Demandais-je taquin. Je t’aime Zachary, merci d’être toujours là pour moi.

J’embrassais plus doucement avant de m’écarter en lui disant de ne pas bouger et de m’attendre. Je courus jusqu’à un stand et pris une pomme d’amour ainsi qu’un sachet de bonbon. Halloween sans bonbon n'était pas Halloween après tout. Le sourire sur mes lèvres ne voulaient plus me quitté et je ne pensais pas qu’il serait possible qu’il disparaisse de mes lèvres. Cependant quand je revins vers Zachary, mon sourire s’estompa. Andréa. Je m’avançais plus lentement mal à l’aise face à cette fille…

- Allons plonger demain, je réitéré ma proposition de la dernière fois, mes parents ont reçue de nouveau spécimen assez rare ce serai bien non.

Elle ne m’avait pas vu encore, Zachary non plus. Je restais un peu en retrait mal à l’aise…si il acceptait…il aurait le droit. Il ne fallait pas que je l’empêche toujours de faire ce qu’il avait envie…mais pour autant, enfant gâté, je ne voulais pas que son attention ne soit plus sur moi…alors je m’avançais plus vers eux, Andréa s’écartant immédiatement visiblement mécontent de me voir. Je lui souris vaguement. Casse-toi, pensais-je en réalité évidemment.

- Tu as l’air occupé, soufflais-je à Zachary un peu froidement. Je vais retrouver Mathias, comme ça je ne te dérangerais pas.

Je posais dans ses mains la pomme d’amour avant de me détourné énervé…et gamin. Je savais que j’agissais comme un crétin…mais je ne supportais pas l’idée que Zachary puisse ne serais-ce qu’apprécié cette fille qui le draguait ouvertement…

- Serais-tu jaloux ? Je t’aime Zachary, merci d’être toujours là pour moi.
- Il n'y a pas à être jaloux ou non, personne ne te touche et encore moins ce type, grognai-je encore énervé.



Je serrai plus fort Kaleï contre moi en glissant ma langue contre la sienne avec possessivité. Mes mains passèrent de nouveau sur ses fesses pour les serrer durement en le faisant gémir. Satisfait, mon membre commença à durcir et au final j'avais un peu envie de rentrer après tout ça pour retirer ses vêtements à Kaleï et lui demander de garder tout de même son déguisement. Mais alors que mes mains allaient se faire plus insistantes il partit en courant vers un stand pour m'annoncer qu'il allait chercher à manger.

Je souris, amusé par sa spontanéité qui ne lui avait jamais fait défaut aussi loin qu'on remonte dans sa vie. Je m'adossai à un arbre en attendant patiemment, conscient que je venais de me faire rouler et qu'il allait encore payer quelque chose. Ce fut ce moment que choisit une de mes connaissances pour venir me voir : Andréa en tenue d'infirmière assez courte et au maquillage macabre. Au fond ça lui ressemblait bien, et si je l'avais appréciée à notre rencontre je voyais de plus en plus chaque jour que nos façons d'être divergeaient bien trop pour que je l'apprécie. Pour commencer elle s'approcha un peu trop de moi, je pris donc le soin de la fusiller du regard pour la tenir à une distance qui me sembla propice à notre non-rapprochement.

- Allons plonger demain, je réitéré ma proposition de la dernière fois, mes parents ont reçue de nouveau spécimen assez rare ce serai bien non.

Je m'apprêtai à refuser lorsque je vis Kaleï approcher et me coller une pomme d'amour dans les mains, bien sur en dérapant sur mes doigts pour le côté caramélisé. Je pestai vaguement avant de réaliser qu'il ne se sentait pas bien. Il ne supportait pas Andréa et il avait toutes les raisons du monde de réagir ainsi après le comportement qu'elle avait eu à son égard. Il me sourit faussement, blessé par ma rencontre fortuite. Mon regard sur lui s'adoucit, conscient que cela devait le blesser même s'il n'y avait pas de quoi s'en faire. Oui Andréa me draguait un peu trop, mais je me fichais complètement d'elle.

- Tu as l’air occupé. Je vais retrouver Mathias, comme ça je ne te dérangerais pas.

Je voulus le saisir par l'épaule mais il avança rapidement vers l'arrière-boutique de la maison hantée où devait effectivement se trouver Mathias désormais. Andréa me saisit par le bras pour me retenir, il fallait dire que je n'avais pas donné de réponse. Elle se permit de coller sa poitrine contre mon bras, et je le pris particulièrement mal. Plus énervé encore, je la repoussai sans douceur cette fois-ci. Si elle décidait de me haïr elle pouvait bien le faire, même retourner mes amis de la fac contre moi ; rien dans ma vie, même additionné, n'importait autant que Kaleï.

- Tu n'as pas compris que j'étais amoureux de lui ?! Je n'irais pas plonger avec toi, ne me le demande plus et ne t'approche pas autant de moi.
- Mais c'est un gamin Zachary ! Et tu comptes avoir des enfants avec lui un jour ? Vous n'avez pas d'avenir ! Quand tu auras 40 ans il sera encore jeune !
- Fous-moi la paix Andréa. Quels que soient les risques rien ne vaudra jamais que je le laisse, et sûrement pas toi.

Je courus vers Kaleï et saisit son bras pour le tirer un peu à l'écart de la fête foraine. Je le plaquais contre un arbre pour l'embrasser possessivement, ma langue appuyant contre la sienne avec force et une jambe entre les siennes. Kaleï posa doucement ses mains sur mon torse, visiblement satisfait que je sois revenu vers lui. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en constatant qu'il m'aimait au point de réagir si violemment quand on me draguait. Je rompis le baiser un instant.

- Alors comme ça tu es jaloux ? Fis-je en reprenant ses paroles.

Doucement, je glissai mes doigts couverts de caramel de la pomme d'amour jusqu'à ses lèvres. Au départ mon petit ami bougonna un peu, mais lorsque ma cuisse frotta contre son entrejambe il obtempéra et lécha sensuellement mes doigts. J'avais envie de lui, de passer cette soirée en tête à tête avec l'amour de ma vie. Quand il eut fini, je mordillai sa lèvre sensuellement puis pris sa main dans la mienne.

- Ca te dit qu'on mange ça sur le chemin, et qu'on termine ce qu'on a commencé dans un endroit plus confortable ? Je me fiche de cette fille, et elle n'est pas prête de m'adresser de nouveau la parole.

Je souris sincèrement, très heureux qu'enfin je puisse être avec Kaleï pour la soirée. Finalement c'était plus de notre âge et surtout du mien de rester chez nous à faire ce dont nous avions envie. Je passai mon bras autour de son épaule puis nous prîmes la direction de notre appartement commun de puis tant d'années.