Rain ☂ Lulu

Le bruit des vagues raisonnait inlassablement dans ma tête, une douce mélodie dont oublier les notes ne m'était guère possible. Une chaleureuse musique exotique me rappelant l'élan de mon pays, la brise de mon pays, la chaleur de mon pays. Et entre les va et viens des vagues, je me sentais doucement porté dans une voluptueuse chimère loin des sons bruyants des êtres éthiques m'entourant sans réellement être là. Le soleil était là, derrière son doux voile de coton, il était là nous baignant de ses liquoreux rayons se dissipant entre les nuages afin d'heurter finalement contre ma peau me procurant ce sentiment de bien être et aise. Cela faisait que quelques jours que j'avais déménagé ici vivant parfaitement ma bohème. Et ô que j'adorais l'incertain, vu qu'ainsi, on ne peut qu'être surpris, en effet, j'ai toujours haïs tout ce qui était programmé à l'avance. En vérité j'avais une phobie de calculer quoi que ce soit. De peur d'être déçu, d'avoir des attentes et de ne pouvoir les assouvir. Alors je préférais vivre le jour au jour, ainsi, certains trouverait cela immature de ma part, ou peut être même imprudent, mais bon, j'avais encore jeunesse et jouvence. Même si parfois, j'avouerai me sentir quelque peu mal à l'aise en compagnie de camarades de mon âge ayant déjà un emploi stable. Mais qu'étais-je ? Un vendeur de vent, un simple chanteur que très peu connu, chantant dans les clubs et les bars. J'étais satisfait, bien sûr, de faire ce que j'aimais le plus, chanter. Mais cela faisait des jours que j'errais dans les rues de Versailles sans trouver d'emploi, et il fallait que ça change, si je voulais avoir de quoi vivre. Je soupirais à cette réflexion, il faut dire que même si je suis quelqu'un de spécialement optimiste, il y'a toujours ces petits moments de conscience. Si j'en ai bien une, vu que la mienne a pris congé depuis ma rencontre avec Nine, et je reviens toujours à penser à lui, comme un vieux cauchemar qui me hantait. Telle une phobie revenant encore et encore avec le temps. Il fallait toujours ces instants d'amertume me ramenant à la morne vérité. Que même si le ciel était bleu, il ne le serait qu’éphémèrement, que le soleil se couchera aussi, que les oiseaux rejoindront leurs nids. Leurs familles, et l'air totalement rêveur, comme dans un songe irréel je fixais les amants d'un jour main dans la main enviant leur morne bonheur, aurais-je un jour droit à ce bonheur ? Pourrais-je moi aussi m'envoler vers l'horizon, oubliant ma conscience au loin, avoir une vie de roman ?...

Un cri strident me tira de mes pensées qui vagabondaient me ramenant à la réalité. Et cette réalité était que je fus en compagnie d'une charmante blonde aux yeux céruléens accompagnée de deux de ses amis auquels elle m'avait présentait. Elle, on la nommait "Lilly", ce que je pensais d'elle ? Une charmante fille agissant à sa nature, spontanée tout en étant élégante, mais surtout, spécialement jolie. Je n'avais pas eu droit aux beautés blondes dans mon pays natale, alors c'était toujours ceux qui m'attiraient le plus. Et comme on le dit, on aime toujours ce qui est rare pour nos yeux. On s'était rencontré en boite, et comme je ne connaissais pas grand monde elle m'avait présenté à quelques uns de ses amis. J'étais fauché en ce moment, alors j'avais besoin de compagnie, mais aussi d'un toit sous lequel dormir. Tout se passa lentement en ce moment, la jeune fille faisait de grands gestes, puis, elle me cria limite dessus l'air légèrement énervée :

-Nah mais j'hallucine ! T'es tout le temps dans la lune Rain, réveille toi ! T'as raté la balle crétin! Maintenant va la chercher ! Oops, tiens, on dirait que j'ai assommé quelqu'un avec...Le shtroumpf là bas. Rah là là il sera pas heureux c'lui là. Va ramener la balle maintenant, idiot.

Je rivai mes yeux dans les siens, haussant un sourcils, les cheveux légèrement collé contre le front, après tout je venais de me baigner, et idiot comme je suis j'ai raté la balle parce que j'étais dans mes pensées. C'était tout moi, ça. Je lui fis un regard suppliant afin de l'attendrir :

-Hann ?! Pourquoi moii ?

En vérité je n'avais ni envie de jouer ni envie d'aller chercher la balle et m'excuser, inhumainement forte comme je la connais, elle lui a probablement casser le crâne à cette pauvre personne. La jeune fille me poussa doucement posant ses mains dans mon dos et collant son énorme paire de melons contre ce pauvre dernier prenant un air aguicheuse ;

-Parce que tu l'as raté, imbécile.

Je soupirais vaincu, rah, les filles, je crois que c'est pour cette dernière raison qui n'en est pas une que j'ai toujours préféré les garçons aux filles bien qu'étant bi. Je regardai à gauche et à droite cherchant la malheureuse personne. Enfin repérée, je m'approchai d'elle, me passant une main dans mes cheveux gris l'air nerveux. Seulement vêtu d'un short à motif tropical laissant paraitre un tatouage vers le bas de mon dos. Cette personne ci semblait légèrement plus jeune que moi. Je fus heureux de voir que ce n'était guère un bandit ou une racaille, j'avais eu de la chance tout de même. C'était un garçon aux cheveux à la couleur peu commune ; le bleu. Enfin, pas comme si la mienne l'était. J'étais un peu inquiet pour l'état de sa tête, ce n'était guère le moment de le détailler, je pris une brève inspiration, ne maîtrisant pas encore le français à merveille, je ne savais pas trop quoi lui dire dans ce genre de situation :

-Est ce que ça va toi ?

Mais bien sûr que non, idiot, il vient de se prendre une balle en plein tête, bien sûr que ça n'allait pas, c'était ma faute, en plus, il me semblait tellement fragile que je me sentais criminel en ce moment. Allez Rain, quelque chose d'intelligent à dire.

-Oops, désolé, ma question était un peu idiote....Hmm, laisse moi examiner ça, veux-tu ? ça fait mal ? ça ira tu crois ?

Je ne savais pas vraiment quoi lui dire et les questions étaient plus idiotes les unes que les autres, ça faisait mal, bien sûr. Mais c'était plus fort que moi. Je souris d'un air détendu, me mettant à mon aise puis dis  ;

-Je sais ! Un...Poisson..Tu ressembles à un poisson ! Je vais te nommer, Rainbow fish.

Et c'était de loin la chose la plus débile que je n'ai jamais prononcé de ma vie.

Rain ☂ Lulu

Le soleil contre ma peau me procurait une telle sensation de bien être. La terre semblait brûler, maudissant le beau temps et lambeaux de lumières ardents. Hâtant l'hiver, comme une sorte de délivrance. Ivre de chaleur, ma tête et raison semblaient flotté au loin, et je les voyais presque s'élever, loin, très loin. Voltigeant tout autour de moi, prenant l'apparence d'un oiseau vert, ce oiseau comme lequel je voudrai tant être. Libre, pour de bon, pouvoir frôler le point culminant de mes attentes et ambitions. Même si, c'est souvent en pensant ainsi que mes hantises noires et tel des menottes m'enchaînaient les pieds et m'aspiraient encore et encore aux plus profondeurs des abysses. Cela m'arriver souvent ces jours ci...D'ignorer ma nature optimiste et agir de cette façon ci, penser à ces choses là. Mais en réalité, depuis son départ à lui le soleil ne me parlait plus comme avant, la brise n'a jamais été aussi fraîche que par le jour de notre rencontre et le ciel semblait avoir perdu son azur. J'avais perdu tout rêve et ambition, et j'étais comme à court de souffle, je n'arrivais plus à rêver comme avant, la brusquerie de la rupture m'avait un peu traumatiser et depuis ce moment ci je n'arrivais pas à recoller les morceaux de mon coeur. Et il ne faisait que crier à l'aider, et chaque élément et chaque objet ne faisait que remuer le couteau dan la plaie, vu que je le retrouvais dans chaque recoin, dans chaque lettre et chaque mot, partout il était là, sur les feuilles, et j'avais même l'impression que les oiseaux chantonnaient son nom. Puis, je voyais son prénom dans tous les neufs, dans le son de ma voix, sur mon corps, ici et là, et cela m'était insupportable. Et puis j'avais quoi à dériver d'un sujet à l'autre ainsi ? Il fallait que je sois plus stable, je finirais pas perdre la raison sinon, si ce n'est pas déjà arrivé. Mais je ne savais si ceci était l'influence du soleil s'attardant sur ma peau, la brûlant légèrement de l'ardent de ses flammes. Ou si ce n'était pas tout simplement mes membres las d'agir et mon cerveau s'étant pris d'un quelconque intérêt pour la profondeur de pensée. Mais, obstinément il était la et je ne pouvais rien faire. Je rêvais de son corps, de sa bouche, du toucher de sa main, de sa peau, de son odeur, tout cela me rendait fou, il fallait que j'apprenne à faire un trait sur le passé, à oublier.  

Je reportais mon attention sur le pauvre bleuté ainsi assis devant moi, et je me sentis criminel l'espace d'un instant. Il me semblait tellement fragile que j'eus de suite envie de le protéger. Ses cheveux étaient un peu en bataille et avaient une adorable couleur marine. Sa peau était laiteuse et je pouvais deviner qu'il n'était pas un habitué assez facilement. Ses yeux eux, avaient la profondeur de l'océan, une mer sauvage mais paisible à la fois dans lequel je pouvais lire une profonde lassitude. Alors qu'il était vêtu d'un simple short bleu pale ravivant la couleur de ses yeux et d'une chemise ouverte. J'aimais beaucoup la couleur de ses yeux, a vrai ire, j'aimais beaucoup le bleu, le bleu était sa couleur favori à lui. Il me remémorait toutes ces choses que j'aimais bien..La fraîcheur de la mer, la légèreté et clarté. De plus, peux étaient les gens dans mon pays natale ayant naturellement cette couleur de yeux. Je me secouais la tête comme pour me concentrer sur son maux de tête et non son physique. Il fallait avouer qu'il était du genre mignon, et que ça me surprendrait qu'il soit hétéro. Je ne sais pas pourquoi je pensai ça, les garçons très peu viril ne sont pas pour moi. Mais j'avais l'oeil pour ce genre de chose, les adolescents homosexuels ne sont que très reconnaissables.

Son orientation sexuelle ne me regardait pas vraiment, je secouai la tête de nouveau. A quoi bon je pensais bon sang ? Le pauvre petit poisson se tint la tête, serrant les dents. Et en ce moment je me sentais si coupable alors que ce n'était pas ma faute ou plutôt en partie la mienne. C'est alors que nerveux, j'avais agis en parfait con. Lui postant des questions plus débiles les unes que les autres et m'enfonçant un peu plus à chaque fois. Il riva ses yeux ans les miens et sourit :


- Bien sûr, ça fait un peu mal... Mais ça ira, merci. Cependant fait un peu plus attention la prochaine fois.

J'hôchai la tête tel un enfant ayant commit une erreur le regard désolé. Franchement, cette idiote de Lilly ! Il fallait toujours que je fasses tout à sa place. Je soupirai, puis le scrutai encore un instant, puis une idée débile me vint en tête, encore une de mes idées débiles et pensées de la journée. Sans savoir pourquoi ni comment j'avais prononcé la phrase la plus ridicule de l'annèe ;


-Je sais ! Un...Poisson..Tu ressembles à un poisson ! Je vais te nommer, Rainbow fish.

Puis j'avais quoi à le nommer comme si c'était mon poisson rouge, non mais franchement qu'est ce qui m'arrivait aujourd'hui ? ça se trouve je me prendrai sa droite mais je ne crois pas réellement il a l'air asse gentil. Il me regarda l'air interrogatif alors que je continua à sourir comme un imbécile c'était le plus que je puisse faire. Dans sa voix se lisait l'incompréhension, et il me dit ;


- R...Rainbow Fish? Pourquoi rainbow? Et... fish?

En vérité c'était venu spontanément, je ne savais pas réellement pourquoi cela, pourquoi ce surnom la et pas un autre. J'haussai les épaules, l'air un peu perdu, avant de retrouver mon grand sourire . J'ouvris la bouche pour parler mais il était plus rapide que moi  


- Je préférerais très franchement me faire appeler Lukha, sinon je me verrai obligé de t'appeler ''Snow White''. À moins que tu ne me donnes ton vrai prénom, ce qui te fait deux options.

Snow white ? Ok. Il était plus mauvais que moi niveau surnoms. Puis, son prénom était bizarre aussi, ça faisait japonais, mais il n'avait pas l'air japonais. Alors je me retins, il était peut être français, en réalité je ne savais pas vraiment différencier les européens...Sans réellement pensé je dis un grand sourire sur les lèvres :


-Man' ! Tes cheveux sont bleus, les poissons c'est bleu, enfin, voila. Pis Rainbow, c'est joli. Quoique ça fait gay pride, c'est la classe.

Ok, le rapport avec la gay pride était totalement idiot, ça se trouve il est même pas gay, et il est homophobe. Afin de réparer mon erreur, je me mis à rire prenant tout à fait mon aise :


-Lukha ? C'est ton vrai prénom ? Tchéé, la classe. Puis, moi..Snow white ? Je suis si peu viril haha ? Euh, troisième option, on m'appelle Rain, et je préfères que tu m'appelles ainsi. Je suis heureux que ce n'est pas grave, je me serais senti coupable, en vérité c'est cette fille là bas qui a lancé la balle et comme j'étais dans les nuages...Hmm...c'est une vrai idiote mais elle est sympa tout de même.

Quand on parle du loup...On en voit la queue, et bien même pas deux secondes après avoir parlé d'elle, je cru entendre la voix de Lilly m'appellant au loin


-EHHHH RAIIN !! Mais p'tain grouille ! Je t'ai pas dis d'aller draguer que je saches!

Je soupirai en me passant la main une énième fois dans les cheveux. C'était un tic. Je n'en pouvais plus de la compagnie de cette fille. Je souris un peu ravalant mon profond ennui avant d'ajouter :


-Je te l'avais déjà dis: Une vraie idiote...Haha

Je pris la balle avant de la lancer au loin et je lui criai :


-Tiens ! Continuez sans moi, apparemment t'as carrément assommé le mec ! Bravo Lilly ! Maintenant je vais devoir le porter à l'infirmerie, n'enfin je rentrerai seule par la suite. Ciao.

Je pris l'air le plus sérieux au monde m'approchant davantage du nommé Lukha. Je n'aimais pas avoir à faire ça mais je voulais vraiment m'éloigner de cette bande d'idiots d'ailleurs je ne sais même pas pourquoi j'avais décider de sortir avec, ils ont du me droguer pour que j'accepte. Je pris le jeune garçon dans mes bras façon princesse et je fus surpris de constater qu'il était vraiment léger ce qui allait me faciliter la tâche, il doit me prendre pour un violeur ou je ne sais pas encore. Je le regardai l'air désolant puis dis :


-Je vais pas te violer t'en fais pas. J'ai vraiment besoin de ton aide, euh, enfin faut que je sois convaincant. Je n'ai vraiment pas envie de rester avec ces idiots, mais je t'oblige pas à rester avec moi non plus haha. Je vais juste m'éloigner sous prétexte que je te porte à l'infirmerie. Désolé de t'emmerder avec mes histoires débiles. Mais voila, j'ai eu ma dose d'idioties pour cette matinée, faut vraiment que je m'en aille.

Je me sentais un peu dégueulasse de l'obliger à m'aider mais bon je n'avais pas choix j'ai eu ma dose pour le moment je ne pouvais plus supporter ça même si je m'amusais bien au début. Je ne suis pas prêt à me faire crier dessus toute la matinée par la demoiselle. Je m'éloignais un peu le portant toujours jusqu'à le déposer ensuite dans un endroit un peu plus calme, que ça fait du bien.


-Enfin au calme ! Désolé de t'avoir mêler à cette histoires. Je crois que j'en ai assez fais, je dois me faire pardonner. Tu peux m'insulter si tu veux ou..Je sais pas, ce que tu veux ! Je peux aussi te laisser tranquille tu dois en avoir marre. Haha.

Je riais afin de noyer mon embarras je n'aimais pas un peu mêler les autres à mes histoires, surtout quand ils me semblaient si innocents.

Rain ☂ Lulu

Il y'a toujours ces sentiments étranges qui naissent presque spontanément en moi tel des fleurs sauvages sur le terrain de mon être. Certaines sont vénéneuses, d'autres à la senteur musquée et d'autres aux épines tranchantes mais à l'odeur de rosée. Il y'avait tout ce genre de sentiment qui naissait en moi, et j'arrivai à me faire une opinion sur quelqu'un assez facilement et ce dès le premier regard échangé. J'arrive à deviner les intentions des gens, et n'aimant pas réellement passer par quatre chemin j'optais souvent pour celui de la franchise. Que y'a il de mieux que de reconnaître sa propre valeur mais surtout de faire reconnaître sa valeur aux autres ? Je n'étais pas quelqu'un de spécialement cynique, ni réellement quelqu'un de méchant. En vérité on me reprochait mon trop de gentillesse. Je suis le genre de personnes n'aimant pas réellement se faire des ennemis. Non, je dirais plutôt qu'il m'est impossible de me faire des ennemis. Il est très rare que je trouves quelqu'un agaçant ou déplaisant étant quelqu'un de nature très patiente. Mais il y'avait bien sûr des limites à ne pas dépasser, des choses et sujets à ne pas aborder en ma compagnie. J'étais très sensible à quelques sujets, surtout ceux en rapport à mon passé, je trouvais que cela ne regardait que moi et je préférais garder tous les détails pour ma personne. Je suis également quelqu'un qui ne parle pas beaucoup de lui même, de peur de déranger les autres mais aussi d'étaler ma vie privée ainsi, surtout qu'il n'y a pas de quoi en être fier.  Penser à cela ne me rendait qu'anxieux davantage, et pour le moment je voulais laisser la blessure se cicatriser petit à petit. Pour pouvoir avancer et recommencer à zéro, que ça soit sur le plan émotionnel ou psychologique, je n'étais pas prêt à miser tout ce que j'ai sur une seule personne. Mais ce qui ne nous tue pas nus rends plus forts. J'ai été blessé par l'amour une fois, et je n'ai eu qu'une seule relation jusqu'à mes dix neufs ans et il est temps que cela change. Pas seulement en amour, cette relation m'avait rendu très méfiant, il fallait que je retrouve mon envie de vivre, de rencontrer des gens de sortir. Même les êtres les plus optimistes arrivent à être heurter parfois. Et c'était mon cas actuel. Jamais je n'aurai cru que j'en serais aussi affecté, jamais je n'aurai cru qu'en sortant par cette journée ensoleillée tout cela m'arriverait. 

Si on m'aurait dit que je porterais un garçon aux creux de mes bras telle une princesse à demi nu, je me serais marré. Pourtant je l'avais fait aujourd'hui. Pourtant ça c'était bien passé, enfin, si j'étais lui, je me serais surement baffé quoi. Je ne me ferais jamais porter ainsi par un mec. Quoique, ça peut être sympa là haut. Il était très léger, tellement que je me demandais s'il mangeait réellement des vrais repas. Aussitôt je l'avais pris dans mes bras ses joues semblaient se teinter de vermeil ce qui me fit sourire en pensant qu'il était réellement adorable. On ne se connaissait pas et pourtant il était ce genre de gens que je n'arrivais qu'à apprécier, et de plus il me semblait assez gentil. Des gens nous regardaient comme si on venait d'une autre planète, mais je ne fis pas totalement attention à ça, ce n'est pas ça qui me fera perdre ma bonne humeur ! Il semblait vraiment être quelqu'un de rêveur, il ne faisait que fixer la mer depuis que je l'ai vu et il semblait si serein. Enfin, dans ce cas on aura un point en commun ! Mais au moins il souriait alors il n'était pas si rabat joie que ça.

L'air hésitant, il me regarda dans les yeux, et je ne fis que sourir comme un idiot soutenant son regard. Je n'aimais pas être seul, alors rester avec lui m'arrangerait.  J'étais venu ici après tout pour m'amuser et non pour poireauter toute la journée comme un parfait idiot. Il me répondit ensuite


Eh bien tout mieux s'il pensait ainsi, il ria un peu et je fis de même. Alors il était venu seul, c'est ennuyeux de venir seul à la plage tout de même. De plus il n'a même pas l'air de s'être baigné. Quoique ça me regardais pas je ferai mieux de me meler de ce qui me regarde. Il reprit ensuite sur un ton interrogatoir ;

Je ne savais pas réellement quoi répondre à ça, c'était vrai que cela parait idiot de sortir avec des gens qu'on n'aime pas. Mais dans mon cas c'était parce que je n'aimais pas réellement être seul. J'avais peur de la solitude et il fallait toujours que je sois accompagné. J'ai peur de penser à ce trop de choses si je suis seul cela m'insupporte. Mais je n'allais tout de même pas lui avouer une de mes phobies, le mieux serait de mentir, enfin ce ne fut pas réellement un mensonge, mais plus une autre manière de répondre à sa question :

-Ouai, mais je ne connais pas trop la ville et je préfères traîner avec des gens qui la connaissent.

C'était idiot, mais je n'ai pas réellement trouvé mieux comme excuse...Je remarquai ensuite qu'il semblait mal à l'aise, l'air un peu inquiêt j'enchainai ;

-Hmm...Tu n'as pas l'air de supporter le soleil, enfin, t'es tout blanc, tu sors au moins ? je crois que c'est moi qui finira par t’appeller Snow white ! Haha.

Je regardai un peu autour de nous, c'est vrai qu'il faisait un peu trop chaud..On dirait presque au viet nam ! J'ajoutai ensuite :

-Et toi, pourquoi t'es seul ? On t'as poser un lapin ?

Le garçon semblait regarder ailleurs, un petit peu loin il y'avait des stands. Il y'avait quelques gens aussi, des amoureux et es petits enfants mais les gens se faisaient discrets dans ce coin. C'est là que la voix de Lukha me ramena à la réalité :


Il était hors de question que je le laisse payer. Surtout après avoir ainsi agis avec lui et l'avoir mêler à mes problèmes. Je souriais à plein dents, remarque, je souriais beaucoup en ce moment, même si je n'étais pas spécialement heureux, mais c'était surtout car j'étais quelqu'un de souriant de nature.

-Alors là tu rêves mon vieux ! Si tu crois que je vais te laisser payer, après ce que j'ai fais...Eh bah non, si tu y tiens alors peut être une prochaine fois, Ok ?

Dis-je d'un air taquin, je sous entendais ici donc qu'on allait peut être nous voir par la suite, et puis, pourquoi pas si on s'entend bien ? Après tout il me semblait assez sympa et ouvert, et il a bien pris ma remarque sur la gay pride. Aussi. Je le pris ensuite par le bras en le trainant un peu en lançant un "Allez, viens!". Une fois devant le stand je lui demandai :

-J'prends une glace au choco', tu veux quoi ?

Rain ☂ Lulu

Parfois, il suffit d’un simple regard. De simples mots, de simples paroles. Et le tour et joué. Parfois, il y’a cette alchimie entre les regards, cet équilibre et harmonie. Ces choses là, aussi futiles paraissent elles, mais pourtant si importantes. Ces petits détails peu considérables mais si charmants. Toutes ces choses là auquel on ne fait point attention, et qui sont souvent mentionnées dans la religion hindoue. Ces choses là, sont pourtant sacrées pour certains. Ces choses là, sont sacrées pour moi. Aussi importantes que les grandes lignes. Vu que ce sont elles, qui font la différence. Certains négligent ces choses là et se trouves donc dans des situations embarrassantes. Dans la religion hindoue, on dit que les les gens sont destinés. Et ce méme s’ils ont à plusieurs kilometres l’un de l’autre. On croit beaucoup en destin, c’est ce qui rend notre vie magique. Et méme si, il avait des allures banales, l’on pouvait dire qu’il avait ces petites choses là qui le rendaient à la fois intéréssant et charmant aux yeux des autres. Et il fallait dire que je savais différencier les gens à premier vue d’œil. C’est un peu comme les anciennes croyances japonaise, disant qu’il y’a un fil rouge reliant chaque deux personnes. Mais, il m’arrivait toujours de demander, si je n’étais pas tombé sur la mauvaise personne, si  Nine n’était pas vraiment l’homme m’étant destiné. Si je ne trouverais jamais l’amour, si je n’arriverai jamais à aimer un autre. Et cela me déprimait, parce qu’aujourd’hui, je fixe encore la mer, notre premier rendez vous, était dans un jour d’été comme celui-ci. Et face à la mer, on avait fait une promesse, une promesse qu’aucun de nous deux n’as jamais daigné tenir. Je fixais l’horizon, l’air songeur, nostalgique. Ayant la nostalgie, le mal de lui, de sa main dans mes cheveux, de nos souvenirs à deux, autrefois si proches, aujourd’hui me semblant si lointains. Des fragments de passé, grisâtres, poussiéreux. Ayant comme seul appui les sons cuivrés d’un saxophone acheté d’occasion. Vieillissant aux notes crasseuses mais charmantes. Meublant tout le silence de la nuit. Maintenant que j’y pense, ces nuits là, avaient un certain charme. La magie du jazz, la nonchalance des notes de piano éparpillées ici et là, de l’insouciance de la jeunesse.  Les murmures  de sa voix, les soirées qui duraient jusqu’à trois heurs du matin. J’avais le mal de cette époque là, j’avais le mal du pays, d’eux, de londre, de la pluie, de l’hiver. Je ne me sentais pas réellement à ma place ici, en France. D’un coup, me rappeler de ça, me mit très mal à l’aise. Mais je souris hypocritement, comme d’habitude, ne laissant rien paraître. Mais au fond, je voulais tant, remonter le temps en arrière, égoïstement, ou faire comme quand j’étais petit, décharger l’horloge croyant que si je le fait, le temps s’arrêtera de s’écouler, avec candeur. Ou que si j’avançais les flèches d’une heure ou deux, cela fonctionnerai vraiment. Quand j’étais petit, je croyais que je deviendrais invisible  si je me cache derrière les rideaux.  C’est ça les enfants, c’est crédule. Pourtant, aujourd’hui encore, je le fais dans l’espoir de retrouver les beaux moments du passé, avec espoir. Mais jamais ça ne fonctionne, et je demeure déçu .J’aurai aimé tant aussi, ouvrir le livre de ma vie, en rayé plusieurs chapitres qui me déplaises, façonner mon caractère à ma manière. L’effacer lui, de ma vie. Lui que j’ai tant aimé autrefois, lui que j’aime encore et qui me hante. J’aimerai le barrer, tourner la page mais moi, non, je ne tourne pas les pages, je n’en suis pas capable. Je ne peux que les arracher et en garder des déchirures, je ne peux que m’en rappeler, encore et encore. J’aurais aimé enlever tout un chapitre de ma vie, le jeter au loin, faire comme s’il n’avait jamais existé. Mais ça m’était –hélas- impossible. Et je m’égare, encore une fois.

Je me secouai légèrement la tête souriant un peu comme pour m’excuser de m’étre laissé emporter. Toute mon attention se reporta sur Lukha. Je ne pouvais m’empêcher de le trouver adorable, à rougir et bafouiller comme un personnage de manga, mais visiblement coincé, ou très probablement gay refoulé. Ça court les rues à londres. Il s’emballait aussi pour un rien, il semblait vraiment heureux.   Et ça suffisait pour me donner le sourire. Je payai les deux glaces et  lorsqu’il me remercia j’eu comme reflexe de le décoiffer en rigolant. Je lui tendis la sienne qu’il prit, et nous nous éloignâmes un peu, afin de nous asseoir sur au bord de la mer. Du coin de l’œil, je le regardais. Son regard bleu se perdit dans le ciel. Il avait de très beaux yeux, les yeux bleus étaient très peu répandus dans mon pays natale. Je me rappelle avoir cru que cette couleur d’yeux n’existait que dans les légendes, étant petit. Avec visible nostalgie, il commença :

- Et puis, hum, pour répondre à ta question de tout à l'heure... On ne m'a pas posé de lapin, en fait. Auparavant je serais venu ici avec mon jumeau, mais il est très occupé ces temps-ci... Et un peu tous mes amis, aussi. C'est pour ça. Mais je tenais absolument à venir ici, car j'adore la plage. Je trouve que c'est magnifique!

Voila ce qui était beaucoup plus intéressant. Il aimait aussi la plage. Je ne pus m’empêcher de me poser des questions. Certaines normales et d’autres plus…coquines disant. Il est vrai que les plans jumeaux sont très appréciés. Je me demandai aussi s’il lui ressemblait de caractère, s’il avait la même couleur de cheveux. La curiosité est un vilain défaut, surtout lorsqu’on n’aime pas parler de soit.

-On a des points en commun alors, j’adore la plage aussi. Mais, c’est toujours mieux d’y aller à deux. Tu devais te sentir seul. J’ai horreur de la solitude, j’ai toujours aimé être entouré. Je préfère même être mal accompagné que seul. C’est dans ma nature, j’aime les gens, même si je n’aime pas en dépendre.

Il rougit légèrement, comme si quelque chose l’avait embarrassé, je reportai mon attention sur lui tout en mangeant ma glace. Il baissa la téte et ajouta tout bas :

- Ah, désolé... Je me suis un peu égaré du sujet principal. Ça ne doit pas être très intéressant, ahah,

Il riait nerveusement, et je lui fis un grand sourire avant d’ajouter en secouant la tête :

-Nop, ça me dérange pas, j’aime bien t’entendre parler de toi.

J’ai toujours été ainsi, aimant entendre les autres parler d’eux sans pour autant apprécier parler de moi même. Pas que je n’aime pas déranger les autres, mais surtout parce que je n’aimais pas y penser. Je n’aimais pas penser à une époque que je voulais supprimer de ma vie. J’avais tout changé, j’avais même changé de couleur de cheveux du noir au blanc. Comme afin d’anéantir chaque fragment de souvenir me rappelant cette maudite époque, qui malgré moi était la plus heureuse de ma vie. Mais quoi que je fasse et quoi qu’il arrive, elle restera coincée telle une épine dans ma tête, afin de me rappeler à chaque fois à tel point je fus trompé avec bassesse. Le regard de Lukha pesa sur moi de nouveau. D’un air interrogatif, il interrogea :

- Ah, au fait... Je me demandais, ton surnom ''Rain'', il est venu comment? Je veux dire, est-ce que ça a une signification spéciale ou quelque chose du genre? Je trouve que ça fait joli, en tout cas.

Je me tus un moment et nous échangeâmes un regard discret. D’un coup, tout me revint en tête. Cette glaciale nuit de septembre, la douce symphonie des gouttes de pluie s’écrasant une à une contre mon visage. Par cette nuit là, j’avais fugué, encore une fois. Je devais avoir seize ans à peine, mes parents m’avaient impitoyablement mit à la porte, cause de ma sexualité. Comme si ce n’était qu’un germe contagieux, comme s’ils avaient peur que je corrompe mon frère. Aujourd’hui encore, il ne me reste plus que du dédain pour eux. Cette nuit là, était semblable à la nuit de dix sept ans, où tout avait dégénéré entre Nine et moi. Je ne savais pas où aller, cette nuit là j’étais affreusement seul et je n’avais aucun ami vers lequel me retourner. Mais il y’avait ce club là, ce club à l’atmosphère chaleureuse, ce club aux  jolies danseuses aux peaux mâtes. Ce club, où se déhanchaient les spectres de l’espoir dans les yeux de ses adolescents. Nous avions tous, quelque chose en commun. Cet amour inné pour la musique, alors que cette détresse candide. Ça me manquait, horriblement. Songeur, je commençai :

-The rain song de Led zeppelin.

Angéliques, les notes dansaient dans ma téte. J’aimais beaucoup cette chanson, elle me rappelait tant de souvenirs, elle me rappelait..Nous deux. Me rendant compte qu’il n’aurait peut étre pas connu la chanson, j’ajoutai afin d’expliquer :

-J’aimais beaucoup cette chanson. C’était celle que je jouais le mieux. Je n’avais pas choisit mon surnom, mais je le préfère à mon prénom. Quand j’habitais encore en nouvelle Orléans, par un jour pluvieux je m’étais refugié dans un club de Jazz. J’avais apprécié l’ambiance. C’était…Un endroit magique. Aujourd’hui encore j’y repense. Les lumières étaient un peu dorées, l’ambiance était fantastique. Un jeune homme jouait de la guitare, il jouait The Rain song. Je l’avais accompagné au chant, et…

Je soupirai, me rappelant des douloureux détails de notre rencontre, voulant en finir au plus vite, j’ajoutai ;

-ensuite il m’avait dit que ce surnom m’allait bien. Depuis c’est resté.
Je lui souriais faussement. Je n’aimais pas réellement en parler.

J’ajoutai ensuite tentant de détourner le sujet pour parler d’autre chose.

-Je devais avoir ton âge, laisse moi deviner, tu as seize ans c’est ça ?

Il avait l’air assez jeune et c’était clair. Je le regardai fixement ensuite, puis me rendit compte qu’il avait de la glace au coin de la bouche, du revers de la main je la lui essuyai naturellement :

-Tu avais de la glace, ici.

Je lui offris ensuite un sourire. M’empêchant de penser.

Rain ☂ Lulu

Ses yeux, avaient ce regard innocent et déstabilisant à la fois. Un profond regard de verre dont lequel se reflétaient paisiblement les vagues marines. Un regard franc, mais qui sonnait affreusement  « vrai ». Loin de là, mes regards et sourires faux à souhaits. Ce regard avait à lui seul la force de vous démasquer. Et comme s’il possédait un quelconque pouvoir enchanté, je me sentais drôlement coupable à chaque fois qu’il déposait les yeux sur moi, en réalité je voulais qu’il  ne le fasse jamais. Il avait ce pouvoir à lui seul de me mettre mal à l’aise à chaque fois que je tente de mentir. Moi qui d’habitude use et abuse de l’art qu’est le mensonge, certes par méfiance, se retrouve totalement piégé face à un…Je ne sais pas réellement comment devrais-je le définir. Un garçon que je venais à peine de rencontrer ? ça ne me l’avait jamais fait avant. Mais je me trouvais dans l’incapacité de lui mentir, j’avais même l’impression que ses yeux lisaient en moi. Comme si je n’avais aucun secret pour lui. Ce qui me mettait fortement mal à l’aise. Je me dis que j’aurai l’air d’un parfait idiot si je tentais de mentir, et que je sentirais le mensonge à trois kilomètres de loin. Pourtant, d’habitude, je n’avais aucun regret à le faire. Vu que j’avais déjà vendu ma conscience. Ayant quitté la maison très jeune, j’ai un peu fait tout genre de choses pour survivre. J’ai donc appris à me méfier de tout et de rien. Par simple mesure de précaution. Jusqu’à ce que cela est devenu une réelle obsession pour moi. Jusqu’à avoir peur d’aimer un peu trop les autres, plus que l’on ne devrait le faire. Peur de trop m’y attacher, peur de trop y croire. J’avais peur de croire, de croire en quelque chose de peu stable, en quelque chose qui serait capable de me laisser tomber du jour au lendemain. C’était un peu ce que Nine avait fait, il m’avait laissé tomber. Laisser tomber comme une grosse merde. Il m’avait tout simplement trompé et trahi. Je n’aurais jamais envisagé une telle chose. La vie était finie à mes yeux. C’est toujours difficile de se faire trahir après tant de temps, et de confiance entre nous deux. C’est toujours difficile, de se rendre compte que le bonheur était juste là, éphémère, et qu’il est parti aussi bien qu’il est venu dans notre vie, laissant derrière lui qu’un souvenir de bien étre. Et depuis j’en garde de belles plaies, qui n’ont pas su cicatriser. Mais au fond, qu’en savais-je ? Moi aussi je suis lâche, moi aussi je suis aussi lâche que lui, moi aussi j’ai rembarré mes clics et mes clacs et j’ai quitté sans dire un mot. J’avais pris goût à la vie de bohème, c’était ma vie et l’on n’avait point droit de me couper les ailes. Avec du recul, je l’ai réalisé. J’ai réalisé que la stabilisation ne fera que me rendre fou davantage. Me créant des châteaux aux appuis faites de rêve et d’illusions, me faisant espérer, avoir des attentes. Tout ça, n’était pas pour moi et ce n’était point la vie dont je rêvais.  Je ne voulais tout simplement pas que le drame se répète. Apprécier la compagnie des autres, sans pour autant en dépendre. Ce fut ma devise. Ne jamais compter sur quelqu’un, ne jamais faire confiance. Comme ça, jamais je ne serais déçu, et jamais je ne décevrai les gens autour de moi.
A penser ainsi, parfois, je me sens dépressif, chose qui ne me ressemble pas. Mais jamais mes sourires ne semblaient aussi faux qu’à cet instant. Nine était ma vie, il me l’avait offert, on me l’avait ôter, et encore aujourd’hui, je crois l’aimer. Et je déteste l’aimer. Je déteste tout simplement l’amour, parce que c’est idiot. Parce que c’est trop beau et très amer. Parce que c’était contradictoire, aussi contradictoire que les sentiments que je pouvais éprouver pour lui en ce moment même. C’était douloureux, c’était doux, sucré et amer. C’était la voie vers le suicide, c’était…C’était tout simplement, de la folie.

Il m’avait poussé à lui parler, et je n’avais pas trouvé la force de lui mentir. En réalité j’étais dans la crainte qu’il me pose d’autres questions du genre, ça m’effrayait atrocement, je ne voulais pas, certes lâchement, me rappeler tout ça. Du moins pas maintenant. Plus tard. Lorsque je fis une remarque sur son âge, il semblait visiblement offensé et je su donc que j’avais deviné faux. Il fit une adorable moue boudeuse avant de déclarer assez sèchement  qu’il en avait dix huit. Il était donc majeur, et j’avais qu’un seul an de plus, c’était assez peu croyable. Il avait un visage très jeune, et sa façon d’agir aussi laissait croire qu’il était en pleine puberté. Mais après tout je n’ai jamais été réellement doué pour deviner les âges, je ne suis point une source fiable. Je me mis à rire spontanément et ajouta :

-Impo , t’as vraiment dix huit ans ? T’as l’air assez jeune oui, mais ne t’en fait pas. C’est bien, regarde, j’ai déjà les cheveux tout blancs, haha.

Lorsque je lui fit remarquer qu’il avait de glace au coin de la bouche. Il rougit portant immédiatement sa main afin de cacher une partie de son visage. Il avait l’air de mourir sur place d’embarras. C’était assez adorable combien il se préoccupait de tout. Moi j’aurais simplement rigolé. J’ai tendance à tout prendre à la légère, c’est un peu dans mon caractère, disant. Il se mordilla la lèvre inférieure l’air interloqué. Et je ne pus m’empêcher de le trouver tout à fait craquant. Il était mignon, dans son genre. Certes je n’étais pas vraiment fan des minets blonds peu virils. Mais il était beau, drôlement beau et fragile. J’en aurai presque envie de lui tirer les joues comme on le fait à un enfant

- A-Ah, désolé... C'est un peu embarrassant... Je devais avoir l'air idiot!

Il rigola nerveusement et cela me fit rire. Je le décoiffé de nouveau :
-Pour être honnête j'ai surtout trouver ça mignon.

Je lui souriais d’un air confiant comme pour le rassurer. Il avait vraiment l’air tendu. Je voulais vraiment qu’il soit un peu plus naturel en ma compagnie et qu’il s’amuse. C’était dommage. Je faisais tout pour le mettre un peu plus à l’aise.


- Enfin bref! Alors tu es chanteur? Je ne me doutais pas du tout que tu étais dans le domaine de la musique, je suis un peu surpris!

Je lui souris, il me rappelait un peu moi, quand j’avais su que Nine était guitariste. Je lui souriais tristement.  Je tentai de parler mais il fut plus rapide que moi et me devançai

- Donc, tu aimes le jazz? Moi je préfère le classique, d'ailleurs je joue du violon. À vrai dire, je ne sais pas beaucoup de chose sur le jazz... Depuis que j'ai connu le violon, je n'ai d'yeux que pour cela, ahah... Il faudrait que tu me montres ce dont tu es capable, un jour! Je serais curieux d'en apprendre un peu plus sur ce style, car maintenant que j'y pense, je ne connais pas grand chose mis à part le classique.

Le classique ? Ce n’était pas pour..les vieux ? J’étais assez surpris qu’un garçon de son âge s’intéressait à ça. Après tout, j’ai toujours cru que c’est les gosses friqués d’origine anglaises qui aiment la lecture et la musique classique..à m’entendre penser, je vois que je pousse les stéréotypes aux extrêmes. Il avait l’air passionné, c’était quelque chose de rare. Ça me faisait plaisir de voir à quel point ça semblait le rendre heureux de parler de sa passion. Je marquai une pause avant de commencer :

-C’est pas comme si j’étais une star de la chanson ou quoi d’autre hein. Je ne fait que chanter dans quelques bars ou restos, c’est pas vraiment grande chose, mais je vis de ma passion, j’ai toujours voulu devenir chanteur.

En vérité c’était surtout le monde des paillettes qui m’attirait. Je voulais, devenir comme lui. Je voulais que l’on m’aime, que l’on m’admire. J’avais juste caché ça sous mon amour pour la musique. Je ne cherchais qu’à être aimer au fond. Peut être, un peu. Je portai mon attention de nouveau sur lui avant d’ajouter :

-Violoniste alors ? Moi je fais de la guitare, de l’harmonica et du piano. J’ai appris tout seul, à l’oreille. C’est..Comment on dit..un don inné ? Haha, c’est la seule chose pour laquelle je suis doué d’ailleurs. Ça serait cool de te montrer comment j’me débrouille, mais à une seule condition, que tu le fasses aussi.

Je lui fis un léger clin d’œil pour finir ma phrase. Je jouais tranquillement avec mon bracelet en bois orange et repris ;

-Alors, tu aimes le classique..Hnn. Je m’y connais pas beaucoup non plus. Puis c’est normal au fait, le jazz est assez..Underground disant. Je suis aussi fan du punk, enfin, ça c’était surtout un p’tit peu avant. Je ne croyais pas que y’avait des jeunes qui aimaient la musique classique, c’est cool !

Je cherchai ensuite quelque chose à ajouter, afin de le mettre à l’aise.

-Hmm, alors, tu fais quoi sinon ? Tu étudies ?

Ça m’attristait un peu de dire ça, il devait surement passer le bac cette année. Moi j’avais tout simplement abandonné les études, comme je ne pouvais plus m’y consacrer. Je lui souris un peu avant de lui donner une tape amicale dans le dos et ajouter :

-Tu peux être à ton aise avec moi hein, j’ai l’air effrayant ?

Rain ☂ Lulu

C’était surtout rassurant, de savoir que d’un coté, moi et Lukha nous avions plusieurs points en communs. Que l’on s’entendait bien et que je pourrais enfin faire des rencontres dignes de ce nom. Pas qu’il y’a spécialement un genre de personne que j’apprécie, loin de là, je suis même du genre à ne pas réellement me soucier de la nature de mes fréquentations, vu que pour moi, ils ne sont qu’une sorte de bouche trou. Cela semble immonde dit ainsi, mais j’ai vraiment horreur de vide, et horreur de la solitude par la même occasion. J’ai toujours haï me sentir seul, et être seul. Vu qu’entre ces deux phrases là, il y’a une réelle différence. J’ai toujours été entouré, pourtant, je ne  me sens que plus seul. Alors, j’ai toujours pris soin de remplir à plein temps mes journées. Enchainant petit boulot sur petit boulot afin de ne plus avoir une seule minute pour moi. Je rentrais tellement fatigué le soir, que je ne pensais qu’à une seule chose : dormir. C’est un vrai désastre de ne point vouloir penser quand on le fait juste trop. Certes, je suis le genre de personne prenant presque tout à la légère, mais lorsque quelque chose me marque ou m’obsèdes, très difficile de s’en débarrasser. Ainsi, je me retrouvais toujours stressé même si je ne le montre que très peu. Par méfiance sans doute, je ne suis pas du genre à raconter sa vie à tort et travers comme ça. Je préfère dire juste le nécessaire sans m’y attarder. Par contre, Lukha lui, ne se gênait pas. J’avais aussi pu remarquer qu’il fallait que je me taise pour qu’il se perde dans ses pensées. Peut être que cet endroit lui rappelait à lui aussi des moments ou des souvenirs particuliers ? Je n’en sais rien, j’aimais bien sa compagnie, juste parcellaire parlait beaucoup de lui. J’appréciais vraiment ça, parce que je préfère en savoir plus sur les gens que je connais, c’est ainsi, curiosité quand tu nous tiens ! Je me demandes d’ailleurs, de quel genre d’environnement vient il. A le voir ainsi, tout polis, il doit sûrement étre d’une de ses familles chaleureuses et proches. Enfin, pour moi c’était le cas, jusqu’au jour ou j’avais fait mon coming-out. Ils avaient tous fait pour que je rentre dans la moule. Ils étaient tellement effrayés, comme si..c’était une maladie contagieuse, comme si j’allais rendre mes frères gays juste en les touchants. Mais ne savent ils pas que c’est l’interdit qui nous attire souvent le plus ? Ils disaient toujours que c’était une phase de l’adolescence, ils ne supportaient juste pas que leurs fils aime la queue. J’aime aussi les filles, de temps en temps, c’est vrai. Mais maintenant que j’y pense, je n’ai jamais vraiment eu une copine. Pourtant, du coté des filles c’est le succès. Avec toutes ses années passées avec Nine, je n’ai pas vraiment eu le temps à penser à quelqu’un d’autre, je veux dire..J’étais réellement amoureux. De façon que je ne voyais que lui..Rien que lui. J’étais même persuadé à passer ma vie entière à ses cotés, quel idiot. Enfin, ça explique pourquoi je suis si méfiant maintenant, c’est un peu naturel. Avant, il était rare que je m’ennuie, aujourd’hui encore, et même si je n’ai pas encore trouvé de travail. Ce moment passé à coté de Lukha m’avait permit de me détendre, et même si l’on se taisait, qu’on restait ainsi à regarder tout deux le ciel, ça m’aurait suffit. Les minutes auraient pu passer, couler, mais je ne m’ennuyais pas. Je pense encore à Nine, cet endroit me  fait penser à lui, mais…Je ne vais pas passer ma vie à chialer comme une ado. Tu n’es plus un enfant Rain, tu n’es pas une fillette. Tu dois oublier, aller de l’avant et te trouver quelqu’un d’autre.  Peut être que…Je devrais aller en boite ce soir, qui sait. Je me sens vraiment d’humeur.

C’était vraiment bien, d’étre a deux. Je suis du genre à toujours préférer être accompagné d’une seule personne à la fois. Ça rend le moment plus intime, plus précieux. Quand on est plusieurs, il y’a surement quelqu’un qui est délaissé et qui n’est jamais moi, vu que j’ai une présence assez imposante. Par contre lui, Lukha, avait l’air d’étre très discret, rougissant à chaque parole. D’ailleurs, c’est assez rare qu’un garçon rougisse. On dirait un personnage doit sorti d’un manga, attendez, c’est quoi déjà comme genre ? Yayoé ? Aoi ? J’en sais fichtrement rien. Mais maintenant que j’y pense, il a la parfaite attitude d’un gay, enfin, je veux die, d’un gay passif. Pas que cela me dérangeait, ça m’amusait. Et maintenant que j’y pense, je me dis que c’est super évidant. Il est impossible de l’imaginer avec une fille. Ou méme avec un garçon, il a juste l’air trop pur. C’en est effrayant. Je ne croyais que des garçons comme ça, ça n’existait que comme dans les séries pour filles. Vous voyez, celles qui tripent sur les gays. J’dis ça, moi j’dis rien, chacun son truc. La voix de Lukha se fit entendre de nouveau, il me répondit en riant ;

- Tout ça? Tu as vraiment de la chance! Moi il m'a fallut plusieurs années de pratique avant de savoir bien jouer du violon, et j'ai dû suivre des cours. Je te montrerai de quoi je suis capable aussi, alors. On verra qui de nous deux est le meilleur,

Ah,ça renforçait automatiquement l’idée que je me faisais de lui. Il doit étre genre, d’une bonne famille. Riche et…Mon dieu, je ne fais que renforcer les stéréotypes. Sur les gays et maintenant les violonistes, je suis assez surpris. Je le regardai avec un air enjoué, avant de lancer, juste pour blaguer.

-Haha, apprête toi à goûter à la défaite alors !

On recommença à parler de musique, le sujet que j’aimais le plus certes, étant moi même musicien. Il n’avait pas l’air d’avoir des goûts spécifiques, c’était dommage. J’aime bien les gens ayant un certain style précis. Mais c’était mieux ainsi, je n’étais pas vraiment en état d’avoir un débat sur la musique. Surtout si notre interlocuteur est du genre à aimer un style dont je ne suis pas spécialement fan. C’était peut être mieux ainsi, qui sait.

- Je suppose que je suis une espèce en voie d'extinction en ce qui concerne la musique classique, alors!

Je lui rendis son sourire avec enthousiasme. Avant d’ajouter alors là, vraiment spontanément :

-Pas que pour la musique, il est vraiment rare de voir des garçons rougir de nos jours !

Oups, je n’aurai vraiment pas du dire ça. Pour ce qui est de le mettre à l’aise, c’était déjà peine perdue avec cette phrase tout à fait débile. Mais c’était tellement vrai, je trouvais ça adorable. Vu que moi, je ne pourrais que noircir. Pas vraiment rougir. Je tentais de trouver un nouveau sujet, un truc à dire pour faire passer l’effet.

-Hmm, alors, tu fais quoi sinon ? Tu étudies ?

Il eut l’air d’abord surpris. Peut être pensait il que tout les jeunes de son âge allaient au lycée. Je souris face à sa naïveté. Il fit mine de réfléchir un moment avant de déclarer

- Oui, je suis en troisième année du lycée. J'ai pas de boulot par contre, je fais que ça...

Il haussa les épaules en soupirant, il n’avait pas de boulot ? Une preuve de plus pour ma théorie. Déjà, il est tout blanc (sang bleu), il a les cheveux bleu (couleur de nobles), il étudie, il n’a pas de boulot, il rougit, il aime la musique classique et est violoniste. Mon dieu, ce que je dis est tout a fait des préjugés et clichés mais bon, c’était tentant. Ma vie serait tellement vide sans travaille…Je le plain un peu tout en l’enviant. Mais c’est nul de vivre chez ses parents (s’il le fait) c’est plus amusant de vivre seul. Mais il faut assumer une grande part de responsabilités aussi. Je lui dis ensuite, qu’il pouvait agir à son aise à mes cotés, qu’il pouvait se détendre quoi. Lukha écarquilla les yeux comme surpris, puis commença ;

- Crois-moi, il m'en faut bien plus pour avoir peur!
-Tant mieux dans ce cas.

Ah, ça par contre, je l’espérais. Je lui fit un sourire habituel, confiant et discret, en profitant pour finir ma glace. Le garçon questionna ensuite ;

- Et toi, sinon, tu as quel âge? Je refuse de croire que tu sois vieux, même si tu as les cheveux tout blancs. Si tu l'es, cependant, donne-moi ton truc pour avoir l'air si jeune, ça me sera peut-être utile pour l'avenir.

Il rigola vers la fin de sa phrase, et je ne pus que penser que son rire était craquant. Il n’était certes pas vraiment mon genre de garçon, vu que je préfère de loin les actifs. Mais il faut avouer qu’il avait un certain charme le petit. Il était vraiment craquant. J’aurai presque envie de le manger, méme si ça fait peur, dit ainsi. C’était comme s’il était un enfant, un enfant qu’on aurait envie de protéger.

- Tu sais, tu as de la chance de pouvoir vivre de ta passion, parce que moi pour l'instant c'est le néant, de ce côté. J'aimerais bien savoir où je vais, mais bon, je suppose que ça ne presse peut-être pas trop.

C’était vrai, mais ma passion ne me permettait pas vraiment de vivre. J’étais obligé d’avoir plusieurs autres boulots pour pouvoir vivre de moi . Avec Nine, c’était toujours facile vu qu’il était assez riche et connu. Mais maintenant…Je suis tout à fait faucher et ça me déprime de penser que je n’ai pas encore trouver de travail ! J’ai certes piqué une bonne somme d’argent à Nine pour lui faire payer ce qu’il m’avait fait mais toutes mes économies sont bientôt épuisées. Pense pas à ça Rain, juste profite de la jeunesse ! en parlant de jeunesse, je souris avant de m’approcher un peu plus de lui, de sortes à ce que nos visages ne soiet plus qu’à quelques centimetres. Près de son oreille, je murmurais ;

-Quelques milliers d’années et des poussières…Tu sais, mon secret c’est que je me nourris du sang des jeunes garçons comme toi pour conserve ma jeunesse, il faut toujours se méfier de moi tu sais, fait attention !
Je me redressé prenant un air crédible. Marqua une pause, me trouvant ridicule, je lui parlais comme à un enfant. C’était incensé. Je soupirai ensuite puis ajouta ;

-Ah, tu sais, je t’envie..La jeunesse et les jours du lycée, tout ça. C’est vraiment nul de devoir travailler, tous les jours. Mais bon quand tu fais un truc que t’aime. Mais malheureusement la musique ça rapporte pas grande chose.

Je remarquai ensuite qu’on avait finit de manger. Je remis une mèche de mes cheveux en place et ajouta ;

-Hmm..Tu voudrais aller dans un endroit précis ? Ou juste rester ici ? Tu sais j’ai vraiment rien d’autre à faire hein.

Je lui sourit avec bienveillance. Puis, il y’avait cette question là, celle qui me rongeait les lèvres depuis déjà un bon moment. Je savais que ça me regardait pas, que je n’avais pas à la lui poser, mais bon, la curiosité…D’un air sérieux je plongeai mes yeux dans les siens avant de questionner ;

-Hey, dis, t’es gay ?

Bon, peut étre que ce n’était pas une si bonne idée…Mais je mettrais ma main à couper qu’il l’est.

Rain ☂ Lulu

J’appréciais vraiment la présence de Lukha. Je n’étais point déçu de ces précieux moments que je passais en sa compagnie. En vérité et ce dès que j’avais fait face à lui. Je savais que je faisais face à une personne qui saura me marquer en bien. Et je n’eu pas tort en me fiant à mon intuition qui ne me décevait que rarement. En vérité, si j’avais quitté mon groupe d’amis alors qu’au début je m’en contentais, c’était surtout parce que j’avais réalisé qu’il ne fallait pas qu’il rate l’occasion de me rencontrer –rire-. Ou plutôt l’inverse. C’était drôle, de voir les gens changer, de pays en pays. Leurs coutumes, habitudes, façon d’agir. Leurs langues, les visages, la mode, les regards. J’appréciais vraiment quelque chose en France. Quelque chose que je détestais aussi, c’est que le rythme semble très accéléré. De façon à ce que personne ne se préoccupe de ce que l’autre fait. Chaque jour, dans la rue, c’est comme si c’était une course contre la montre. Tout le monde se voit, mais personne ne s’adresse la parole. On ne voit que ses sourires hypocrites, ici et là. Chacun sa vie, chacun en fait ce qu’il veut. C’était un peu trop –pour ne pas dire totalement- différent de mon pays natal. Là où les voisins sont plus que des voisins, là où les gens sont chaleureux et sincères. Là où on ne voit point l’hypocrisie peinte sur les odieux visages des passants. Ce que j’appréciais chez Lukha, était sa façon d’être. Sa façon de rougir quand je le touche. Sa façon de remettre nerveusement ses cheveux en ordre quand je le décoiffe. Sa façon de rire nerveusement pour détendre l’atmosphère. Sa manière de me regarder avec innocence. Mais surtout, cette innocence et ce sourire candide dont il fait preuve, me donnant envie de le serrer dans mes bras. C’était la première fois que je rencontre quelqu’un comme Lukha. Il était juste trop pur, c’était comme s’il n’avait jamais été souillé, comme s’il n’avait jamais eu de pensée déplacées. C’était comme s’il n’était pas humain. Pour être honnête, même ses défauts, étaient tout à fait adorables. Je veux dire, il était un peu trop timide. Bon, juste comparés à moi. Jamais je n’avais connu un garçon aussi poli, mais qui semblait aussi petit et peu..Peu viril, pas dans le sens efféminé, mais dans le sens où il ne possédait pas les défauts dont faisaient preuves la plus part des hommes. Il paraissait aussi doux qu’une jeune fille, je mourrais d’envie de lui tirer les joues. C’était presque criminel, ce que je le trouvais adorable. Un peu comme les personnages de manga, aux gros yeux qui pétillent. Mais je me maudissais à agir aussi spontanément. D’être moi même. De ne pas peser mes mots et réfléchir deux fois avant d’ouvrir ma gueule. J’étais ainsi, et je ne pouvais rien y changer. J’ai toujours été ainsi, à parler un peu trop vite sans penser aux conséquences. Et bien que je dise vouloir mettre à l’aise le pauvre Lukha, je n’y arrivais point. Je me retins d’ajouter une autre remarque du genre lourd. C’est vrai que c’était déplacé, personnel. Une question qu’on n’aurait pas du poser à un garçon à la première rencontre. Mais je voulais juste être sûr et de toutes façon..Qu’est ce que ça allait m’apporter de le savoir ou non ? C’était totalement débile et ça n’avait pas de sens, en y repensant.
Il ne semblait pas réellement s’attendre, pour la question. A vrai dire moi méme je n’avais pas cru que j’oserai. La jugeant assez peu discrète. Il détourna le regard, rougissant légèrement, plongeant l’azur de ses yeux dans le ciel. Héritant de leur noble couleur. Il semblait assez confus, comme s’il hésitait, ou s’il ne savait pas réellement quelle réponse j’attendais de lui. En méme temps j’avais posé cette question comme si j’étais homophobe. Il haussa les épaules, juste avant de me répondre simplement d’un air désabusé ;
- Hah? Euh, ouais.

Il m’avait dit ça, l’air le plus naturel au monde. Ce qui me rendit inhabituellement nerveux. J’avais peur que ma question l’ait déranger. Alors, je me tus simplement ne sachant pas si je devrais faire une autre remarque dessus, j’en avais déjà trop fait. Il soupira, un instant et tel un enfant en tort je regardais en bas. Avant de déclarer nerveusement en me massant la chevelure.

-T’sais j’ai vraiiiiiment rien contre ça hein. C’était juste que c’était asse voyant et je trouvais ça drôle de deviner juste. Enfin c’est con je me grille tout seul. Mais soit sûr que c’est pas ça qui me dérangerait !

Il marqua une pause avant de répondre à la question que j’avais posée quelques instants avant

- Bon, alors euh... Moi si tu veux rester ici, ça me va, mais sinon c'est vrai que ce serait peut-être sympa d'aller ailleurs, surtout si tu veux éviter que tes amis de tout à l'heure te retrouvent.

Je ne me préoccupais pas réellement de ce que mes amis pouvaient penser du fait que je les avais abandonnés. Vu que je l’avais fait de mon plein grès pour rejoindre Lukha. Et puis ce n’est pas comme si j’avais des remords ou comme si je n’assumais pas mes gestes. C’était assez rude de ma part, mais je ne les considérais que comme étant des connaissances. Rien de plus.

- Je sais qu'à proximité, il y a un parc, qui est quand même assez grand et joli, puis il y a aussi un cinéma, et euh... Quoi d'autre... Ah, oui, le centre commercial, mais il est un peu plus loin. Personnellement, n'importe où m'ira. Ce sont des endroits que j'aime bien, alors...

Il me fit un sourire que je lui rendis. J’étais assez heureux d’être accompagné, quelque soit l’endroit mais je craignais qu’il s’ennuie ici. C’était pour ça que j’avais proposé que l’on aille ailleurs Je fis mine de réfléchir un instant. Ou pourrions nous donc nous rendre ? Je n’en avais absolument aucune idée. .Je souris, le regardant remettre en ordre ses cheveux, adorable, pensais-je. Il ria un coup et ajouta ;

- Et puis bon, tu es sûr de vouloir aller ailleurs en ma compagnie? Tu sais, on m'a souvent reproché d'être insupportable. C'est à tes risques et périls, alors considère-toi comme étant averti.

Il se releva, avant d’ajouter ancrant ses paroles d’un sourire moqueur

- Il n'est pas encore trop tard pour changer d'avis.

J’espérais réellement qu’il rigolait, parce que moi, je ne le trouvais pas du tout chiant. Loin de là, je me surprenais même à apprécier sa compagnie. Alors imaginer que quelqu’un pouvait le trouvait insupportable me dépassait. Je le trouvais juste trop adorable, c’en était trop. J’haussais les épaules d’un air neutre avant de me retourner :

-D’accord, dans ce cas je me retire alors. Bye.

Après avoir fit quelques pas je me retournais en souriant légèrement, je le pris pas l’épaule avant d’ébouriffer sa chevelure pour déjà la quatrième fois de la journée. Je lui souris cette fois sincèrement avant de dire d’un air enthousiaste ;

-Roohh’ dis pas ce genre de choses voyons. T’es juste trop adorable. J’ai du mal à te trouver insupportable tu sais.

Je le lâchai ensuite en me passant la main dans mes cheveux et en souriant toujours. Quelques instants s’écoulèrent. Puis, je pris un air sérieux avant de dire :

-Puis, n’oublis pas..C’est moi qui suce le sang des jeunes garçons, hein.

Puis, remarquant sa face enfantine et ses joues pelucheuses. J’eu une magnifique idée. Après tout, pourquoi ne pas aller au parc d’attraction tout court ? Tous les enfants aiment ça. Enfin, pas que je dis que Lukha est un môme mais tout de même. Ça mérite vraiment le détour. De plus, ça pourrait changer des sorties typiques au cinéma ou encore au parc. Je souris intérieurement face à mon idée de génie puis ajouta ;

-Hmm ..Pourquoi pas aller au parc d’attraction ? T’as rien de prévu nah ?