Sortir avec Kanako était la chose la plus fantastique qui me soit jamais arrivée. Elle était superbe, divine, gentille, amusante, taquine, douce, aimante, belle, passionnée, attendrissante... Les adjectifs pour la décrire étaient infinis. Je l'aimais, je l'aimais plus que je n'avais jamais aimé et que je n'aimerais jamais. Elle était unique, la seule qui pouvait attisé de telles émotions en moi. Tout. Tout ce qui la constituait me faisait l'aimer un peu plus chaque jour. Telle qu'elle était, je l'aimais à la folie. Mais elle m'avait déjà rendu fou ; fou d'un bonheur incommensurable dont je ne saurais jamais plus me défaire.

Malheureusement, je n'éprouvais pas la même affection pour son frère. Il était très protecteur, certainement à cause de ce qui était arrivé à Kana avec son beau-père. Je comprenais son désir de la protéger puisque je l'éprouvais également, mais il m'exaspérait un peu à force. Dans les couloirs quand on se croisait, il me mettait "malencontreusement" un coup d'épaule. Il me disait régulièrement de me tenir éloigné de sa soeur. Que je n'étais pas quelqu'un de bien pour elle, que je lui rappelais de mauvais souvenirs ou je ne savais quelle ineptie encore.

J'avais tendance à croire que c'était lui qui lui rappelait le plus de mauvais souvenirs en lui rabâchant sans cesse qu'elle devait faire attention. Il fallait qu'elle avance maintenant, et lui l'enfermait dans une cellule de protection en lui disant que le monde extérieur était trop dangereux. Cela me rappelait un conte de fées dont le nom m'échappait, certainement Raiponce je crois. Où la princesse vit dans sa tour car on lui a inculqué que le monde extérieur était mauvais.

En tout cas, j'étais dans le couloir, main dans la main avec Kanako. Nous venions de manger ensemble et nous marchions vers notre prochaine salle de cours même si il n'avait lieu que dans environ une heure. J'adorais avoir du temps à passer avec elle comme cela. Je passais finalement ma main autour de sa taille en voyant un garçon la regarder d'un peu trop près à mon goût. Elle était mienne, à jamais.

- Ton frère m'a encore sauté dessus ce matin, il ne se lasse jamais hein ? fis-je en soupirant. Enfin, on voit qu'il tient vraiment à toi, mais il ne me porte pas dans son coeur.

Une fois proches de la salle, je m'adossais à un mur du couloir et attirai Kanako contre moi avant de déposer un baiser dans ses cheveux. Elle sentait bon, comme d'habitude. Mon coeur battait chaudement dans ma poitrine rien qu'à la sentir ainsi contre moi. Savoir que je savais la faire sourire était la chose la plus importante au monde pour moi, et je ne comptais pas laisser un frère trop possessif gâcher cela.

Je pris ses mains entre les miennes en nouant nos doigts avant de la regarder tendrement. Je remis une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille, qui repris immédiatement sa place devant les yeux immenses de Kanako. Indomptables. Les miens étaient domptables, mais ridicules lorsqu'ils l'étaient. Mais alors que le moment était d'une simplicité délicieuse, une silhouette familière s'approcha de nous. Le frère de Kanako. Je soupirais d'avance, commençant à être un peu lassé de ses interventions.

- Tiens, quand on parle du loup... Tu veux pas nous laisser un peu tranquille ? fis-je en m'adressant au perturbateur.

Je serrais un peu plus les doigts sur la main de Kanako avec possessivité. Elle était à moi, et je défendrais ce fait.

Je soupirais en serrant la main d’Edward dans la mienne. Même si je ne le lui disais pas, l’atmosphère chez moi était réellement pesante. Mon frère me parlait sans arrêt de lui comme si il était le pire des monstres alors qu’en réalité c’était mon propre frère qui me rendait folle. Tout le temps à prononcer ce mot « viol » incessant qui m’empêchait de dormir depuis plus d’une semaine. Quand j’étais avec Edward tout allait bien, je me sentais calme, heureuse et tout simplement plus épanouis que jamais. Je n’avais jamais pensé qu’il serait possible de retrouver un tel bonheur de vivre avec des choses simples comme se promener, lire un livre ou même encore simplement être dans un cours des plus ennuyant. Mais tant qu’il était là tout moment était magique.

Cependant dès que je le quittais et retrouvait mon frère le monde magique s’écroulait pour redevenir cauchemar. A force de me rappeler ce qu’il s’est passé mon frère m’avait fait me rappeler plus en détails de ce jour-là…cela me détruisait chaque nuit. Je n’arrivais plus à éteindre la lumière pour dormir et cette imbécile pensait que c’était à cause d’Edward alors qu’il était le seul fautif.

Mais pour l’instant je me sentais bien et même si cette histoire me pesait réellement je n’y pensais pas trop tant que je tenais la main d’Edward dans la mienne. Je rougis un peu en sentant ses doigts finalement prendre ma taille mais je me laissais faire n’ayant plus du tout pour idée de nous cacher. J’étais satisfaite d’ailleurs que finalement nous nous exposions ainsi aux yeux de tous : Edward était mien.

- Ton frère m'a encore sauté dessus ce matin, il ne se lasse jamais hein ? Enfin, on voit qu'il tient vraiment à toi, mais il ne me porte pas dans son cœur.

Je soupirais encore une fois en regardant un point fixe devant moi. Si seulement il pouvait se rendre compte qu’Edward me faisait un bien fou…il était un abruti. Certes il ne voulait que me protéger mais à force il arrivait à obtenir tout l’inverse : il me détruisait. Et je le haïssais sincèrement de s’en prendre à Edward de manière si puéril. C’était insupportable.

Avant que je ne réponde Edward s’adossa a un mur et m’attira contre son torse en me faisant sourire lorsqu’il embrassa mes cheveux. Je montais sur la pointe des pieds pour mordiller sa lèvre inférieure avec affection en posant mes mains sur son torse. Je le regardais dans les yeux avec un bonheur non feint de se simple contacte doux et chaleureux.

- Moi je te porte dans mon cœur, je suis folle amoureuse de toi Edward Lunster.

Je lui tirais la langue un peu en rougissant tandis que…j’allais bientôt lui dire que je voulais qu’on vive ensemble. Pour le moment je n’osais pas avec mon stupide frère qui nous pourrirait la vie si je lui annonçais que j’allais vivre ailleurs mais je voulais faire ma vie avec Edward et cela commençait par s’installer ensemble. Je serais sa main dans la mienne tandis que de sa main libre il essaya d’arranger mes cheveux qui revinrent cependant immédiatement en place.

La journée semblait réellement agréable. Je n’arrivais plus à arrêter de sourire et j’adorais être près de lui tout le temps. Cependant le bonheur fut de courte durée tandis que Jonathan, mon frère, s’avança vers nous en me faisant poser ma tête contre le torse d’Edward nerveuse.

- Tiens, quand on parle du loup... Tu veux ne pas nous laisser un peu tranquille ?
- J’arrêterais quand vous ne serez plus ensemble.

Je crispais une de mes mains sur le vêtement d’Edward avant de prendre une profonde inspiration et de m’écarter un peu du torse d’Edward en gardant cependant bien sa main dans la mienne. Je plantais mes yeux dans ceux de mon frère si identique.

- Tu ne veux pas arrêté un peu ? Je t’ai déjà dit que j’étais suffisamment grande pour savoir ce qui est bon ou non pour moi.
- Ouai c’est pour ça que toute les nuits tu gardes ta lumière allumé ? Tu vas pas me faire croire que cet abrutie ne te rappelle pas ton viole.

Je me crispais. Je détestais réellement entendre ce mot…pour mon frère au fond je n’étais que ça je crois. Sa petite sœur violée. Je n’étais pas juste sa petite sœur qu’il voulait protéger, j’étais celle qui c’était fait violée et dont il avait la charge. Je détournais le regard tandis que je ne voulais pas non plus qu’Edward pense qu’il disait vrais. Je ne lui avais pas dit que je ne dormais pas uniquement pour ne pas l’inquiété et lui avoué à quel point mon frère me torturait l’esprit.

Cependant je ne voulais pas non plus qu’il se dise que je ne lui avais rien dit car il m’évoquait lui le passer ainsi tout en m’adressant à mon frère je me blottis contre le torse d’Edward avec soulagement. Cela me faisait du bien d’être près de lui malgré le sujet réellement dur pour moi.

- C’est toi qui m’empêche de dormir John, soufflais-je exaspérée. C’est toi qui parle sans arrêt de ça…c’est toi qui ravive mes souvenirs pas Edward.

Mon frère fronça les sourcils…je n’aimais pas quand il s’énervait…il était un peu comme ma mère capable de totalement pété un plomb pour quelque chose qu’il n’arrivait pas à sortir de sa tête. Ainsi si je connaissais à lui répondre…cela n’allait pas bien se passer. Je soupirais et tirait un peu sur la main d’Edward.

- Séchons, soufflais-je. Je n’aie pas envie d’aller en cour.

Je n’avais surtout pas envie de voir mon frère…mais alors que je tirais sur la main d’Edward je fus surprisse de soudainement me faire saisir par le poignet assez violemment. Je grimaçais en sentant la poigne ferme de mon frère. Je me crispais en rencontrant son regard furieux.

- Tu restes ici, je ne tolérerais plus cette relation, nous allons déménager.
- Arrête Jonathan tu me fais mal, repris-je en fronçant les sourcils en essayant de dégager mon poignet. Tu n’es pas mon père, tu n’as pas à me dire ce que je dois faire.

Je soutins son regard tandis que je savais que j’allais finir par m’en prendre une.

- J’arrêterais quand vous ne serez plus ensemble.

Je soupirais en posant la tête contre le mur, fermant les yeux. Il était lourd. Je n'avais jamais vu quelqu'un être aussi acharné à l'idée de rompre un couple. Je ne comprenais pas comment il pouvait penser que j'étais quelqu'un de mauvais pour Kanako : je la faisais sourire, je la gâtais (ce qui certes était cause de chamailleries), je prenais soin d'elle plus que de n'importe qui,... bref je faisais tout pour elle, et avec plaisir. Kanako se crispa sur mon T-shirt et je jetai un regard agacé à son frère. Il commençait à me taper sur les nerfs à la rendre mal à l'aise.

- Tu ne veux pas arrêté un peu ? Je t’ai déjà dit que j’étais suffisamment grande pour savoir ce qui est bon ou non pour moi.
- Ouai c’est pour ça que toute les nuits tu gardes ta lumière allumé ? Tu vas pas me faire croire que cet abrutie ne te rappelle pas ton viole.

Je fronçais les sourcils avant de tourner mon regard vers Kanako. Elle ne dormait pas ? Elle ne m'en avait rien dit du tout. Je savais qu'elle avait très peur du noir à cause de ce qu'il lui était arrivé, mais il me semblait qu'elle dormait correctement d'habitude. Je n'aimais pas trop l'idée qu'elle me l'ait caché, car il devait y avoir une bonne raison pour qu'elle ne m'en fasse pas part à moi. Kana se crispa de nouveau et je la serrais un peu contre moi. Ca n'empêchait rien à mon amour et je voulais d'abord la rassurer.

- Ecoute Jonathan, tu pourrais peut-être commencer par arrêter de la harceler avec ça, surtout à la fac. Si tu la rends triste je ne vais pas rester sympa tout le temps.

Je plantai mon regard dans le sien, assez menaçant. Je ne supportais pas qu'il parle d'une chose pareille dans les couloirs. Certes il n'y avait personne, mais il ne semblait pas avoir de problèmes pour le dire à qui voulait l'entendre. "Kanako a été violée, il faut la protéger ne l'approchez pas". Il était un véritable poison qui ne lâchait pas sa soeur. Elle se blottit contre mon torse, et je caressai doucement son dos pour la rassurer. Je ne la laisserais jamais, peu importait combien son frère pouvait être oppressant il ne m'effrayait pas.

- C’est toi qui m’empêche de dormir John. C’est toi qui parle sans arrêt de ça…c’est toi qui ravive mes souvenirs pas Edward.

J'étais partagé entre le soulagement de ne pas être la cause des maux de Kana et la tristesse qu'elle soit aussi dévastée par son frère. Je me demandais pourquoi ne m'en avait-elle pas parlé, j'étais pourtant son petit ami. Mais elle n'était pas du genre à se dévoiler je supposais, surtout sur des sujets comme ceux-là. Il fallait que cela cesse, il l'importunait bien trop. Son frère semblait énervé et Kanako tira un peu sur ma main. Je n'aimais pas la tournure que prenait les évènements mais ça ne pourrait que lui faire du bien de s'éloigner de lui.

- Séchons. Je n’aie pas envie d’aller en cour.

Je hochais la tête en signe d'affirmation. Je n'aimais pas sécher les cours, mais Kana passait en priorité absolue. Alors que nous commencions à partir, la main de Kanako lâcha subitement la mienne. Je me retournais immédiatement en voyant que son frère l'avait saisie par le poignet violemment. La peur se lisait sur le visage de ma petite amie. J'allais étriper ce mec.

- Tu restes ici, je ne tolérerais plus cette relation, nous allons déménager.
- Arrête Jonathan tu me fais mal. Tu n’es pas mon père, tu n’as pas à me dire ce que je dois faire.

Je m'approchai en poussant violemment Jonathan pour qu'il lâche Kanako. Cette fois-ci c'en était trop. Je m'interposais entre eux deux en repoussant le trouble-fête contre le mur, ma main sur son col. Je plantai mes yeux dans les siens avec colère et détermination. J'étais d'un naturel gentil mais il ne fallait pas non plus me pousser à bout, surtout quand il s'agissait de celle que j'aimais.

- Ne t'avises même pas de lever la main sur elle. Tu ne la touches pas. Tu lui fous la paix si tu ne veux pas avoir à faire à moi.

Je le fixai encore un instant avant de relâcher son col et de m'écarter. J'avais envie de lui coller mon poing dans la figure mais je doutais que Kanako apprécie que je frappe son frère, ainsi je me retenais. Je reculais jusqu'à la hauteur de Kana mais en prenant bien le soin d'être entre eux. Si jamais il essayait de nouveau de la forcer à quoi que ce soit il se prenait mon poing. Il était averti.

- Que tu approuves notre relation ou pas, on s'en fiche. D'ailleurs tu devrais peut-être te trouver une copine et être un peu moins sur le dos de ta soeur.

Parfois j'en venais à me demander quelle était la nature des sentiments de Jonathan pour Kanako. Il était très protecteur, ce qui pouvait être l'attitude d'un grand frère normal, mais il exagérait totalement en refusant qu'elle ait une relation avec moi. Pour moi, l'excuse était que je lui rappelais de mauvais souvenirs car elle m'avait connu avant le viol. Et pour un autre, qu'est-ce que cela aurait été ? J'avais l'intime conviction qu'il trouverait toujours quelque chose à redire à la façon de vivre de Kanako tant qu'elle n'était pas constamment à ses côtés.

Je pris la main de Kanako dans la mienne en essayant de la rassurer. Je posais un regard doux dans le sien : jamais je ne la laisserais seule. J'avais désormais la preuve que je m'occupais mieux qu'elle que son frère ne le faisait. Moi j'avais accepté ce qu'il lui était arrivé, et je faisais de mon mieux pour l'aider à passer le cap. Le lui rappeler sans arrête n'aiderait pas, il fallait qu'elle laisse cela derrière elle autant que possible désormais. Je caressais doucement sa joue en ayant un peu baisser ma garde je devais l'admettre. Mais ses grands yeux verts étaient un peu trop envoutants.

- Tu veux qu'on aille se promener maintenant ? Ou je te paye un cinéma ? demandais-je en lui tirant la langue.

J'essayais de la détendre un peu, sachant pertinemment qu'elle n'était pas le genre de fille qui se laissait payer le cinéma sous prétexte qu'elle était une fille. Je voulais lui changer un peu les idées et lui permettre de penser à autre chose.

- J’n’ai pas besoin des conseils d’un môme. Te taper une fille violée ça te convient ? Elle ne te fait pas trop pitié ? Elle est bonne au moins ?

Je serrais vivement les poings en faisant attention à ne pas broyer la main de Kanako. Ne pas rentrer dans son jeu. C'était exactement ce qu'il cherchait : que je m'énerve, lui colle mon poing dans la figure et qu'il puisse ensuite me rabâcher que je n'étais qu'un type violent qui allait faire du mal à sa soeur.

- Ton âge ne te donne aucune maturité. Si quelqu'un me fait pitié ici c'est toi Jonathan, comment tu peux dire des choses aussi atroces ?

Heureusement que j'étais du genre à savoir me maîtriser, mais là je devais le reconnaître : je ne le frappais pas uniquement parce que je savais que Kanako aurait détesté cela. Cependant en me faisant écarquiller les yeux ce fut elle qui lui colla une gifle en plein visage. Je savais qu'elle adorait son frère et qu'ils étaient proches, alors la voir le frapper me montra à quel point elle n'en pouvait plus d'entendre des choses aussi horribles.

- Tu vas trop loin Jonathan, tu es trop blessant.

Je ramenais Kanako contre moi en tentant de l'apaiser un peu. Entendre son propre frère lui dire des choses aussi dures devaient avoir été très blessant. Cela semblait l'avoir calmé un instant, alors j'essayais de détendre Kana en lui proposant un cinéma. je la taquinais doucement et je fus ravi qu'elle me réponde en venant m'embrasser, souriante. Je parvenais encore à la faire sourire, et c'était tout ce qui importait. Je m'occuperais toujours d'elle, à jamais.

- D’accord si tu choisis le film et que je paye la nourriture. Et si le film que tu as choisis m’ennuis tu devras en subir les conséquences.

Je ne pus m'empêcher de rire en peu, sachant pertinemment qu'on allait encore se battre non pas pour défendre notre film mais pour que l'autre dise ce qu'il voulait voir, et que ce serait le même combat pour qui paierait quoi. Mais bien vite, alors que j'avais baissé ma garde, Kanako m'échappa des mains et se retrouva expédiée contre un mur en gémissant de douleur. J'écarquillais les yeux, ayant du mal à réaliser ce qu'il venait de se produire.

- Ne fais pas ça devant moi Kana’. Tu es ma petite sœur, tu es à moi.
- A toi ? Tu me confonds avec une poupée là Jonathan. Je ne suis à personne, tu aurais pu être mon père que je ne serais pas à toi. Tu me répugne en ce mom…

Kanak avait réussi à se redresser, mais sa phrase fut coupée par une gifle de la part de son frère. Là c'en était trop.

- Ne reviens plus chez moi. Pas tant que tu seras avec ce mec en tout cas.

Je savais que Kanako ne serait pas très contente, mais je n'allais certainement pas le laisser frapper ma petite amie sans rien faire. Je saisis Jonathan par son T-shirt et l'envoyait lui-même valser contre un mur, ne lui laissant pour sa part pas le temps de tomber au sol.

Je le pris par le col et lui collai un violent coup de poing dans la mâchoire. Je plantai mon regard dans le sien sans le lâcher, constatant qu'il avait la lèvre ouverte. C'était peut-être cruel mais je m'en sentis satisfait. Cet abruti ne méritait pas mieux, il n'avait aucun droit de lever la main sur Kanako. Personne n'en avait le droit. Et je l'avais averti que s'il le faisait il aurait affaire à moi.

- Elle n'est pas à toi, ce n'est pas un objet. Je n'aurais plus aucun remord à t'en coller une de nouveau alors je te conseille de lui foutre la paix maintenant.

Je lâchais son frère en me rapprochant de Kanako. Mon coeur battait la chamade et mon sang n'avait fait qu'un tour dans mes veines. J'allais avoir du mal à me calmer surtout en voyant la marque rouge sur la joue de Kanako. J'avais envie d'étriper son frère mais ce n'était pas la solution pour rendre ma petite amie heureuse de toute évidence. Mais visiblement un coup de poing ne lui suffisait pas. Il la saisit de nouveau violemment par le poignet en l'écartant de moi.

- Je te ferai l’amour si c’est ce qui te plaît avec lui.

Je le regardais un instant en écarquillant les yeux, tout aussi choqué que Kanako. J'étais écoeuré. Comment son propre frère pouvait-il lui dire ça, devant moi ? Finalement je ne m'étais trompé, Jonathan était effectivement amoureux de sa petite soeur, et ça expliquait pourquoi il ne laisserait jamais personne sortir avec elle. Ca n'avait rien à voir avec moi au fond. Je m'approchais de lui en le repoussant violemment pour le faire tomber au sol et prendre Kanako dans mes bras. Cette fois-ci je ne le laisserais plus l'approcher.

- Dégage avant que je te règle ton compte, menaçais-je en le regardant de haut.

Je devais reconnaître être assez surpris qu'il aime sa propre soeur, mais après tout les sentiments étaient ce qu'ils étaient, et Kanako était une personne fantastique. Je ne le jugeais pas pour cela, en revanche j'estimais qu'il était vraiment une personne horrible. Prétendre aimer sa soeur en la traitant comme un objet était rebutant. Ce n'était pas de l'amour. Moi j'aimais Kanako de tout mon coeur, je voulais la faire sourire à chaque instant. Je ne faisais pas tout pour qu'elle m'appartienne et ne vois personne d'autre au détriment de son propre bonheur.

- Tout ce que tu fais c'est la rendre malheureuse à la harceler avec tes conneries, ne l'approche plus jamais.

Je pris Kanako contre moi sans même porter un regard de plus son Jonathan. Saisissant sa main dans la mienne, je m'éloignais du couloir pour qu'elle n'ait plus à subir cette scène. Et je ne voulais pas en entendre davantage de la part de son frère. Je commençais moi-même à m'énerver à avoir envie de lui répondre que Kanako était à moi alors que je venais de lui lancer qu'elle n'appartenait à personne. J'étais possessif, valais-je mieux que son frère ?

Une fois seuls à seuls, je la pris contre moi en soupirant. Mon coeur battait encore un peu trop fort à cause de tout cela. Je voulais aussi soigner sa joue, je voulais la faire sourire, lui faire oublier cela. Que rien ne se soit produit. Je ne voulais plus qu'elle approche son frère. Vivre sous le même toit que ce mec qui voulait coucher avec elle et qui plus est était plus fort qu'elle... ce n'était pas possible. Je soufflais près de son oreille.

- Kana, il y a quelque chose que j'ai envie de te demander depuis un moment.

Je m'écartais un peu en redressant son visage pour qu'elle me regarde bien dans les yeux. Ses yeux verts étaient sublimes. Elle m'apaisaient rien que par son visage. Je me crispais un peu en voyant la trace rouge de nouveau, puis déposai un baiser dessus comme pour la soigner. Je l'aimais tellement. J'aurais voulu exterminer son frère je crois. Jamais, jamais je ne ferais mal à Kanako.

- Est-ce que tu voudrais vivre avec moi..?

Je rougissais un peu en le lui demandant. Elle n'avait jamais dormi chez moi, à cause de son frère qui s'énervait pour rien. Mais pendant l'excursion dans la forêt, me réveiller avec elle dans les bras... Je voulais ressentir ça encore et toujours. Je ne voulais plus que son frère soit un obstacle à notre bonheur.