Sans un mot il prit dans son sac un stylo et une feuille sur laquelle il inscrivit quelque chose, j'essayais de voir ce qu'il marquait mais je n'y parvenais pas. Je n'attendis pas longtemps avant de recevoir ce morceau de papier. Mais je ne le lu pas directement, je le laissa me déposer un baiser sur le front avant de rougir assez fortement. Il m'avait appelé « mon ange », c'était si beau, si adorable. Jamais personne ne m'avait appelé de la sorte avant, même pas Arthur. J'avais le droit à pleins de surnoms mais jamais celui-ci.

J'étais comme transportée ailleurs, ce qu'il venait de me dire résonnait dans ma tête comme un écho, sans cesse. Je n'écoutais alors que d'une oreille discrète ce qu'il me disait. Et je n'eus pas vraiment le temps de réagir qu'il déposa à nouveau un baiser sur mon front puis sur mes lèvres avant de partir, son sac à la main. Je profitais alors de ce dernier baiser aussi furtif soit il et le regarda s'éloigner.

Je ressentais déjà un pincement au cœur et je me rendis compte qu'il me manquait déjà. C'était impressionnant à quelle vitesse les sentiments peuvent se propager. Ce beau roux s'éloignait en me faisant de grands signes de la main. Je ne le quittais pas des yeux, souriante et serrant le bout de papier dans ma main. C'est alors que à mon tour je me mis à lui faire un signe de la main et ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit rire.

Si j'avais eu encore l'usage de mes jambes, j'aurai sans doute couru après lui pour me jeter dans ses bras et lui faire un dernier baiser. Mais dans mon état je ne le pouvais pas. Et puis, il devait vraiment être fatigué, je n'allais donc pas le retenir plus longtemps même si c'était assez difficile de le laisser partir.

Quand enfin, il finit par être hors de mon champ de vision, je regarda le bout de papier que j'avais entre les mains et le lut. Dessus il y avait d'inscrit son numéro de téléphone, une date, une heure et un lieu. Un grand sourire illumina donc mon visage, on se revoyait bientôt et ça me convenait parfaitement. Je n'avais maintenant plus qu'une hâte, c'était de le revoir.

Je pris la route de ma chambre, en réfléchissant à tout ce qui venait de se passer. J'étais heureuse mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir tout de même une certaine appréhension pour la suite des événements. A partir de maintenant je ne pouvais plus me laisser abattre, je devais me relever, question de parler bien sûr, et aller de l'avant. Désormais, il n'était plus question de rester abattue ou de me morfondre sur mon sort. Une occasion se présentait à moi, je devais la saisir et ne plus la lâcher. Et cette occasion s'appelait Light.

Mais qui disait qu'une fois la porte de ma chambre refermée derrière moi, qu'une fois que je me retrouverais à nouveau seule je ne me laisserais pas envahir par mes idées noires. J'avais beau avoir Light auprès de moi, dans mon cœur, la solitude me faisait toujours aussi peur. Je souffla donc un grand coup avant de rentrer dans ma chambre et de refermer la porte derrière moi. Dans le noir, seule, je me saisis alors de mon téléphone et tapa un SMS que j'envoyais au numéro inscrit sur le bout de papier.