Le 24 mars, une petite fille nait. Faisant le bonheur de sa maman et de son papa. Ils l'appellent Isabelle. La fillette ne pleure jamais. A trois ans, aucun mot n'est sortie de sa bouche. Elle commence à parler à cinq ans. A six ans, elle arrache les ailes des papillons et tape les chats. Ses parents, inquiets, l’emmènent chez un psy. C'est normal, leurs dit il, une étape de l'enfance. Ça lui passera. En effet, elle arrête les tortures à onze ans. Elle est maintenant au collège. Les bagarres sont devenues son jeu favoris. Elle frappe les élèves, les profs, les tantes et les cousins. Elle est renvoyée. Elle recommence. Quand ce n'est pas une attaque au ciseaux, c'est la porte de la cantine défoncée ou les murs du couloirs recouverts de feutres rouges. Retour à la case psy. Verdict identique. Les parents s'y accrochent, même devant l'air affolé du psy. Entre temps, la petite Isabelle se passionne pour les États-Unis. Ce pays où les gens portent des armes à leur ceinture, où les stars viennent s'y amuser, où les fast foods sont aussi populaires que les cafés. Elle demande à changer de prénom. Isabelle, elle déteste. Elle, elle veut s'appeler Ashley, Beverly, Pinky ou Stacey. Ces parents finissent pas céder. Ils arrêtent leur choix sur Daisy, marguerite. Entre temps, un nouveau arrive dans la famille. Hugo, le petit frère de Daisy. Celle ci se prend d'affection pour ce bébé si innocent, si pur. Ses provocations diminuent. Elles ne s'éteignent pas complètement mais presque. Voilà, l'enfance de Daisy. On pourrait penser à une enfance difficile, compliquée mais Daisy n'a pas souffert. elle n'était pas heureuse mais pas malheureuse non plus. Ses parents, sa famille l'aime tellement que c'est passé tout seul.