4-01…

Tout était glauque à cet instant et ça sentait le Kaléidoscope.

- Bonjour beauté…Tu te sens mieux ?

Je venais de me réveiller mais je ne tenais plus le cercle du temps autour de moi ni le fil des heures, ni l'ordre des années et du monde où je vivais. J’essaie de consulter d'instinct en où je suis, mais je ne pus lire le point de la terre que j’occupais ou le temps qui s'est écoulé jusqu'à mon réveil.

- Où suis-je ? Qui êtes vous ? Que s’est-t-il passé ?....Qui suis-je ? J’ai mal à la tête.

Oui, à cet instant là, je me retrouvais seule face au vide, faible, face à des mémoires estompés par le temps pendant que mon esprit s'agitait pour chercher, sans y réussir, à savoir où j’étais et l’identité de cette personne qui s’était imposée devant moi. Oui, tout tournait autour de moi et je sentis des larmes malfaisantes me monter aux yeux. J’étais devenue personne.
- Euh…Je suis le docteur Ezil Baldàr.J’en suis vraiment désolé mademoiselle, mais nous ne savions point qui es tu. Ta perte de mémoire est due à une tentation de suicide.
Seconde torture, je n’étais personne.

- Atteinte d’amnésie ?...J’ai essayé de me suicider ? Vous mentez…C’est inadmissible. Dîtes moi ce que vous voyez, je ressemble à quoi ? Finis-je par demander en pleurant.

- Je sais que c’est assez complexe pour vous mademoiselle , mais comme vous y tenez si fort, sachez que je vois une jeune fille qui est d’une vénusté inimitable, une des celles qui attirent les yeux de tout le monde, et vous devez croire que c’est une beauté divine qui eût sans aucun doute donné de l’admiration dans les lieux où l’on était accoutumés à voir les êtres les plus plaisants : Vos yeux si dorés , vos regards que même le soleil honore, peuvent faire de la nuit le jour, et votre cou de neige, votre gorge de lait, vos cheveux longs et roses font chanter l’amour, le bel amour, et avec vos lèvres de Vénus, votre nez de cerise et vos gestes plein de jeunesse, vus faites des corps, des corps renonçant à la lutte…

C’était si beau, si leste et j’aurai dit que tout s’arrangeait comme dans un rêve ou un bal de fée. Et je sentis qu’il y’ait bien des années ou des mois, quelqu’un m’avait dit des paroles plus belles, ce qui rendit mes joues en feu pendant que le beau Ezil Baldàr tenait mes mains.

- Et de votre main douce et vos doigts si fins, vous vaincrez tous les chagrins et tracerez la destinée de l’humanité ainsi que la vôtre pendant que vous me ferez chanter ce désir d’être dans votre cœur et hors de votre cœur pendant que le mien bien espérant criera votre nom…


Mon nom ? Sa dernière phrase fit de mon âme souffrante et l’a condamnée à une destruction effroyable tel une personne qui revenait du royaume des morts – C’était vrai, j’en revenais -.Je ne savais point qui étais-je et en effet ce sera la plus affreuse terreur qui m’habitera jour et nuit.

6-05 - 2013.
Nous sommes déjà en Mai. Plusieurs événements se sont produits depuis que j’avais rencontré Ezil. Il était tel un père pour moi. Que le temps passe vite...Certes, On en a profité pour savoir ce que je pouvais faire ou pas. Et j’en fus éblouie moi-même.

- Oh mon Dieu, Saaya…T’es éblouissante, t’es une personne unique.

La réplique d’Ezil m’intimida….Oui, dorénavant je m’appellerai Saaya et je ne pourrai nier que toutes les choses que j’avais essayées depuis maintenant ne m’aidèrent pas beaucoup à savoir qui suis-je.

- Ce que nous avons découvert au fil des jours est très intéressant ! Q’un seul de la peste humaine vienne me dire, s’il ose, qu’il fut meilleure que vous, vu que moi, j’ose croire que vous n’êtes point faite comme ceux qui existent. T’es la plus intelligente patiente que j’ai eue …Qui aurait cru que vous êtes raffinée jusqu’au bout des doigts dans la littérature comme en musique ?... C’est très beau de savoir que tu n’avais jamais oublié comment faire pour jouer du piano , que tu connaissais par cœur plusieurs œuvres , que tu parlais 5 langues, même l’arabe , et cela sans parler des autres qualités qui furent les dispositions les plus notables de ce siècle et que vous ne pourrez dire sans rougir. Oui, Dieu vous a offert autant d’esprit que d’intelligence, autant de finesse que de profondeur, autant de connaissances que d’idées, et ce que bien des savants pourraient vous en envier…Oh ma chère Saaya, j’aurai préféré me noyer, me perdre, m’égarer avant de pénétrer dans l’abîme d’oubli où tu faneras : Une princesse qui vit sans amis et sans un père, une rose au milieu des cendres de la détresse, une humaine dont on n’a fait une folie et qui n’a pour consolation que les lignes et rien que les lignes…

15-06-2013

Tout ce que je peux faire avant de finir, c’est de vous raconter son histoire. Peut être vous n’aurez pas le temps de la lire ou celui d’y faire attention. Vous êtes Libres. En tout cas, ce ne sera que l’histoire d’une perdue, faite en mots sans rythme musical, une histoire qui sera en peu de mots car je ne reprendrai point les choses de loin ; car y’a rien de loin dans ma mémoire…Alors écoutez moi !
Ça fait des jours que j’habite avec Ezil, en effet, il avait décidé que j’aille vivre en France, que je devrai quitter La Turquie...Pourquoi ? Eh ben depuis quelques nuits j’avais eu des obsessions. Eclaircissons les choses, Je voyais dans mes rêves des quartiers de Versailles où je voulais absolument retourner, mais point à des souvenirs précis.
Ezil mit à ma disposition 30 000 euros et un grand appartement somptueux à Versailles. A l’aéroport et tout en proférant à mes oreilles de jolis mots, il me dit : [b]« Le temps était venu pour que vous triomphez, que vous vivez gaiment et que vous retrouvez vos souvenirs qui sont encore bien vivants dans votre cœur."